/

Le refus de classement de l'église Saint-Georges de Limbourg au titre de patrimoine exceptionnel de Wallonie

  • Session : 2013-2014
  • Année : 2014
  • N° : 396 (2013-2014) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 17/02/2014
    • de TARGNION Muriel
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine

    Le village de Limbourg fait partie des joyaux patrimoniaux tant de l'arrondissement de Verviers que de l'ensemble de la Wallonie. Alors qu'il devrait constituer un atout pour la région, en particulier grâce à son potentiel touristique, ce site ne dispose actuellement pas du soutien dont il mériterait pourtant.

    En effet, le Gouvernement wallon a refusé d'inscrire au titre de patrimoine exceptionnel de Wallonie l'église Saint-Georges. Si l'inscription avait été effective, cette église aurait pu prétendre à bénéficier de subventions couvrant 95 % des travaux encore à effectuer. Cette décision me semble tout simplement incohérente avec les décisions prises antérieurement par la région.

    1. Par l'arrêté de classement de la Région wallonne du 12 octobre 1994, l'ancienne forteresse de Limbourg est inscrite en tant qu'ensemble architectural sur la liste du patrimoine exceptionnel de Wallonie, mesure certes de protection, mais qui ne permet pas de prétendre à bénéficier de subsides pouvant atteindre 95 % du coût des travaux. Dans l'article 4 de cet arrêté, il est précisé que les éléments déterminant le caractère exceptionnel de ce site sont l'église Saint-Georges, les pavés de la place Saint-Georges et les remparts. Dès lors, comment Monsieur le Ministre explique-t-il son refus d'inscrire ces trois éléments individuellement à la liste du patrimoine exceptionnel de Wallonie alors qu'ils ont constitué les éléments qui ont permis à l'ensemble du site d'y être inscrit ?

    2. La Région wallonne a entrepris la restauration de l'église Saint-Georges depuis de nombreuses années. Outre pour la réalisation des phases préalables, la région est intervenue de manière significative pour les deux premières phases des travaux, lesquelles concernaient la restauration extérieure de l'église. Dès lors, pourquoi rompre la dynamique en ne subventionnant pas la phase 3 des travaux concernant la rénovation intérieure de l'église, qui parachèverait le processus de restauration des lieux ? Monsieur le Ministre pourrait-il me préciser quelles sont les raisons qui justifient cette décision, que je regrette ? D'autres solutions pour que la Wallonie aide financièrement Limbourg à restaurer cette église existent-elles ?

    Monsieur le Ministre conviendra qu'il n'est pas possible qu'une petite commune comme Limbourg puisse assumer financièrement la charge de tels travaux.
  • Réponse du 04/03/2014
    • de DI ANTONIO Carlo

    Il est utile de rappeler que, si plusieurs biens immobiliers du centre de Limbourg sont classés comme monument, parmi lesquels l’église Saint-Georges, l’inscription sur la liste du patrimoine exceptionnel ne concerne que l’ensemble architectural constitué par divers éléments, tels les anciens remparts, la place pavée, certaines façades. Ce qui veut dire que chaque élément pris séparément ne présente pas les qualités patrimoniales intrinsèques requises pour prétendre à une reconnaissance au titre de monument exceptionnel.

    À la demande de la bourgmestre de Limbourg, ce cas a été réexaminé lors de la révision de la liste du patrimoine exceptionnel en 2012.

    J’ai consulté la Commission royale et le Département du patrimoine, dont les avis convergent. Il a été estimé, en ce qui concerne l’église Saint-Georges, qu’elle a connu d’importants remaniements et que ses éléments néogothiques ne répondent pas au critère de rareté. Il y a donc lieu, bien sûr, de la protéger, mais elle ne se distingue pas de manière remarquable au sein de sa typologie. La Commission royale estime « que ces éléments sont suffisamment mis en valeur par la reconnaissance du caractère exceptionnel de l’ensemble architectural dans lequel elle s’inscrit ».

    L’inscription sur la liste du patrimoine exceptionnel est d’abord une reconnaissance de la valeur patrimoniale d’un bien pour la collectivité, de son importance à l’échelle de la Région wallonne. Ce n’est pas, en principe, qu’une affaire de taux de subvention, comme semblent le soutenir certains.

    Donc, clairement, si l’on suit la jurisprudence actuelle, applicable à tous les biens classés, le taux de subvention pour l’église de Limbourg est de 60 % et non de 95 %. Il ne peut y avoir deux poids deux mesures.

    La bourgmestre de Limbourg juge ma décision incohérente au motif que l’église Saint-Georges aurait obtenu par le passé, avant 2009, une subvention au taux de 95 %. Elle m’en a fourni la preuve, car je ne voyais pas comment c’était possible. C’est d’ailleurs très interpellant… À mon sens, ce n’est pas équitable par rapport aux autres biens classés se trouvant dans une situation analogue. Il faut considérer qu’il s’agissait d’une décision ponctuelle d’un de mes prédécesseurs qui devait avoir ses raisons. Mais il ne peut en être tiré argument pour me pousser à faire de même. Ce ne serait pas correct vis-à-vis de toutes les autres petites communes qui ont aussi un patrimoine classé à gérer. J’ai déjà répondu en ce sens le 23 septembre 2013 à la bourgmestre de Limbourg.

    Cela dit, depuis plusieurs années, la Ville de Limbourg est invitée à introduire une demande de certificat de patrimoine, sur la base d’un véritable projet de restauration, pour lequel, semble-t-il, un architecte a été désigné. Le Département du patrimoine et la Commission l’assisteront dans cette entreprise. En ce qui concerne le financement, outre les 60 % de subvention de la Région, s’ajoute l’aide de la Province, qui peut être appréciable.