Les bassins résidentiels

• Session : 2013-2014
• Année : 2014
• N° : 399 (2013-2014) 1

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• Question écrite du 19/02/2014

  • de CRUCKE Jean-Luc
  • à HENRY Philippe, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire et de la Mobilité
  
  L'audition de l'IWEPS dans le cadre de la proposition de résolution du collègue Stoffels a fait apparaître qu'il existait des bassins résidentiels, différents des bassins de vie identifiés par le SDER, et qui tenaient compte de migrations internes au pays, mais également des densifications possibles
  
  Monsieur le Ministre a-t-il connaissance de cette étude ? Peut-il en détailler les aspects ? Ne conviendrait-il pas de privilégier la réflexion de l'ancrage sur ce type de configuration plutôt que de l'axer sur chacune des communes de Wallonie ?
  
  Monsieur le Ministre pourrait-il interpeller l'IWEPS pour que cette cartographie soit rédigée sur base des estimations établies ?

• Réponse du 23/04/2014

  • de HENRY Philippe
  
  La présentation réalisée par l'IWEPS le 23 janvier 2014 dans le cadre de la proposition de résolution d'Edmund STOFFELS sur le logement reprenait les conclusions de l'étude portant sur les «  Perspectives communales de population à l’horizon 2026 et aménagement du territoire », publiée dans le Working Paper n°11 de l’IWEPS.
  
  Cette étude mettait en évidence la pertinence d'une approche supracommunale lorsqu'il s'agit de répondre aux besoins résidentiels. Les conclusions stipulaient que la mise sur le marché d’une offre de logements suffisante pour répondre à la demande en 2026 devait passer par un équilibre à trouver entre trois solutions au niveau supracommunal :
  - relocalisation de la demande ;
  - densification ;
  - augmentation de l'offre en terrain.
  
  La réponse à la demande au niveau supracommunal devrait donc notamment s'effectuer par une localisation bien réfléchie des projets d’urbanisation, respectant la structure territoriale.
  
  Différents types de zonages ou bassins peuvent être définis. Pour la problématique du logement, l'IWEPS a évoqué la notion de "bassin résidentiel". Un bassin résidentiel peut être défini comme un espace sur lequel les flux de mobilité résidentielle (autrement appelé migrations résidentielles) présentent des caractéristiques spatiales communes. Il s'agirait du territoire sur lequel un ménage, à la recherche d'une nouvelle localisation résidentielle, est prêt à migrer pour rencontrer ses aspirations en termes de logement et cela sans rompre ses réseaux sociaux et/ou professionnels et en tenant comptent des contraintes de coûts (logement et déplacement).
  
  Une variante est de considérer dans un même bassin résidentiel l'ensemble des lieux offrant une alternative résidentielle pour un actif travaillant dans une localité donnée. La direction prise par les ménages lors de leurs migrations peut être considérée comme un indicateur des aires d'influence des lieux polarisants. Concrètement, la délimitation statistique de tels bassins peut s'effectuer sur base de l'observation des changements de résidence d'une commune à l'autre ces dernières années (données du registre national). L'exercice entamé à l'IWEPS à ce sujet est toujours en cours et ne peut faire l’objet, dans l’état actuel du dossier, d’une publication. Le résultat de ce travail sur les bassins résidentiels est donc une identification de bassins basée sur l'observation des tendances récentes en matière de migrations résidentielles.
  
  Il se différencie d'un zonage défini spécifiquement pour répondre à des objectifs, par exemple celui de limitation des déplacements au sein du territoire qui est la base de la définition des bassins de vie du projet de SDER. Cette démarche diffère de la précédente par son caractère « zonage volontariste ».
  
  Je remercie l'honorable membre pour sa question et ses réflexions qui reflètent l'intérêt pour cette étude sur les bassins résidentiels. L’IWEPS ne manquera pas d'en tenir compte dans la programmation de ses travaux.