à DI ANTONIO Carlo, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine
La Région s'est fixée comme objectif de produire à l'horizon 2020, 20 % de la consommation finale à partir d'énergie renouvelable, soit quelque 8 000 GWh en électricité. Le Gouvernement wallon a par ailleurs décidé que 3 800 GWh soient issus de l'éolien.
Dans un premier temps, Monsieur le Ministre peut-il rappeler la quantité d'électricité produite actuellement en Wallonie au départ de l'éolien ?
Le 21 février, Monsieur le Ministre présentait quatre projets pilotes d'installation de petit éolien (plan incliné de Ronquières, ascenseur de Strépy-Thieu, à Péronnes le long du canal Nimy-Blaton et enfin au centre Perex à Daussoulx).
Monsieur le Ministre peut-il me dire sur quelle base ont été choisis ces quatre sites ? Quel est leur profil éolien ? Une cartographie des vents le long des axes structurants a-t-elle été élaborée ?
Pour atteindre l'objectif de 3 800 GWh, Monsieur le Ministre a calculé qu'il fallait remplacer environ 9 100 poteaux d'éclairage par des éoliennes. L'investissement total s'élèverait à quelque 100 millions d'euros par an pendant 15 ans.
Quel est le plan de financement d'un tel investissement ?
Enfin, Monsieur le Ministre a indiqué qu'il fallait étudier la possibilité de développer une filière wallonne pour le petit éolien. Cela semble en effet important pour le développement de l'activité dans notre région, au vu de l'importance de l'infrastructure à mettre en place et à entretenir. Quelles sont donc les initiatives prises pour lancer cette filière dans notre Région ?
Réponse du 18/03/2014
de DI ANTONIO Carlo
La production nette d’électricité d’origine éolienne de la Région wallonne a été de 1195.2 GWh (chiffres pour l’année 2012). À cela il faut ajouter l’énergie produite par les mâts installés en 2013 (mâts pour une puissance cumulée de 27 Mégawatts), soit environ 59 GWh. Le total devrait donc être d’environ 1250 GWh.
Les sites du petit éolien ont été choisis sur base des critères suivants : - Sites de forte consommation en électricité ; - Sites au potentiel de vent important ; - Le long des voies navigables ou autoroutières; - Loin des habitations ; - Représentatifs des sites à multiplier ; - Rentables dès les phases pilotes grâce à l’auto-consommation.
Partant d’un projet initié en 2007 par la SOFICO, une étude de vent a été adaptée afin d’identifier le potentiel à une hauteur de 30 m. Cette étude, cartographiée, a permis de détecter les meilleures zones. Site par site, le profil de production a ensuite été affiné (micrositting de vent).
Pour permettre à court terme l’implantation de projets-pilotes, nous finalisons l’élaboration des méthodes juridico-techniques permettant la mise en place de Partenariat Public-Privé (PPP).
En parallèle, des réflexions sont menées pour déterminer les meilleures modalités de financement sur le long terme. En effet, si ces projets permettent de générer une économie dans les factures d’électricité, les marges dégagées pourront, selon la volonté des prochains gouvernements, être réinvesties : soit en continuant dans la formule des PPP, partageant alors les fruits de la production, soit en permettant à la région de devenir propriétaire des mâts et de sa production, améliorant ainsi les bénéfices escomptés.
Ce coût viendra substituer une part des factures d’électricité qui représentent aujourd’hui un coût annuel (uniquement ouvrages d’art) de plus de 22 millions d’euros.
À terme, nous espérons la production annuelle de plusieurs centaines d’éoliennes par an (filière mature). Ainsi, les prix des éoliennes devraient baisser d’au moins 30 % (hypothèse validée par le pôle Mecatech).
Nous ne pouvons imposer dans les marchés publics la nationalité des fournisseurs. Nous espérons donc que ce secteur puisse être compétitif dans cette filière.