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La sous-utilisation du bois dans la construction au niveau du secteur public en Wallonie

  • Session : 2013-2014
  • Année : 2014
  • N° : 353 (2013-2014) 1

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  • Question écrite du 26/02/2014
    • de STOFFELS Edmund
    • à NOLLET Jean-Marc, Ministre du Développement durable et de la Fonction publique

    Il semblerait que le secteur public en Wallonie sous utiliserait l'usage du bois en matière de construction. Ainsi, à titre d'exemple, les permis de bâtir en Province de Luxembourg pour les constructions en bois se situent entre 1 et 5 % dans le domaine public, alors que le privé dépasse facilement les 15 %.

    Les acteurs publics se manifesteraient trop timidement en comparaison au secteur privé. Comme souligné par certains acteurs du secteur, cela constituerait un cercle vertueux: développement des plantations, des scieries, des exploitations forestières, ainsi que les entreprises travaillant le bois. Les communes seraient à la fois productrices et utilisatrices de leurs bois, c'est une des raisons pour sensibiliser davantage la sphère publique à l'usage du bois.

    Je souhaiterais entendre Monsieur le Ministre sur ce sujet. Quelle est la situation à ce jour ? Quelles sont les initiatives prises par rapport à cette thématique ? Existe-t-il des directives, des cahiers de charges spécifiques ? Le cas échéant, ne serait-il pas judicieux de lancer ce type d'initiatives ?

    Alors que le bois constitue une richesse de la Wallonie et que le potentiel est bien réel, ne faudrait-il pas inciter les services publics régionaux, provinciaux et communaux à une utilisation du bois plus intensive dans le cadre de la rénovation et/ou de la construction ? Monsieur le Ministre a-t-il déjà rencontré le secteur ? Le cas échéant, qu'en est-il ressorti ?
  • Réponse du 14/03/2014
    • de NOLLET Jean-Marc

    Je remercie l'honorable membre pour sa question qui me donne l’opportunité d’évoquer quelques projets qui ont abouti en matière de marchés publics durables.

    Dans le cadre de l’alliance Emploi Environnement, j’ai réuni l’ensemble de partenaires du secteur de la construction (CCW, UWA, PMC-producteurs de matériaux de construction) et les administrations (SPW, SWL, FWB) ainsi que les pouvoirs locaux (UVCW, ARDIC –ingénieurs communaux) afin de réaliser un ensemble d’outils visant à faire de l’amélioration de l’environnement une source d’opportunités économiques et de création d’emplois.

    Ces outils, un vade-mecum sur le bâtiment durable, un outil d’aide à la décision et un Cahier des Charges Type, intègrent l’opportunité de l’usage du bois en matière de construction.

    C’est en effet au travers d’une approche de « marchés publics durables » que la Wallonie peut aider ses différents secteurs à se développer et à fournir des prestations de qualité à l’ensemble des citoyens.

    Plusieurs niveaux de décision sont visés afin d’atteindre les objectifs fixés.

    Ainsi, dans le cadre des partenariats évoqués ci-dessus, la Société Wallonne du Logement a récemment mis à disposition des décideurs publics, voire privés, un outil d’information, le Vade-mecum Bâtiment durable, complété d’un outil d’aide à la décision performant (Opti2D), tous deux téléchargeables sur son site.

    Le contenu du Vade-mecum offre au décideur toutes les possibilités d’envisager la définition de projet intégrant notamment bon nombre de produits issus de la filière bois. En effet, l’analyse technique, économique et sociale du projet sont considérées de manière intégrée et transversale. La filière bois répond à ces trois critères fondamentaux de tout projet abouti. Son utilisation est vivement conseillée.

    En articulation avec ces outils, la mise à disposition toute prochaine du Cahier des Charges Type Bâtiments 2022, aujourd’hui finalisé, est l’occasion également de promouvoir l’utilisation du bois et de développer un contexte technique favorable à la filière. C’est ainsi, et à titre d’exemple, que divers articles relatifs à la construction à ossature en bois ont été intégrés dans le CCT-Bâtiments.

    Les intervenants et toutes les parties prenantes du secteur sont conscients du potentiel économique et technique des produits wallons issus de la filière bois.

    La diffusion du CCT-Bâtiments est aussi l’occasion de proposer une série de formations techniques à destination de tous les organismes publics, parastataux et privés du secteur de la construction. Les spécificités du bois dans la construction seront abordées.

    Par ailleurs, dans la mise en œuvre du programme d’investissements PIVERT2, la circulaire invite les sociétés à favoriser les circuits courts dans la fourniture et la mise en œuvre des matériaux de construction telle que le bois.

    Je peux également indiquer que les administrations collaborent avec HoutInfoBois, l’ASBL du secteur de la première transformation du bois, dont le principal objectif est de développer et de promouvoir l’utilisation du bois indigène. Le Directeur de cette asbl a d’ailleurs illustré les avantages de ce matériau et de ce choix constructif lors d’une intervention orale à l’occasion du lancement officiel du PIVERT2, au salon Energie & Habitat à Namur, le 24 octobre 2013.

    Pour illustrer l’intérêt que les administrations portent à cette question, je citerai, à titre d’exemple et de manière non exhaustive, que le Département Immobilier de la SWL a planifié durant l’année 2014 un séminaire sur le bois comme matériau de construction, à la destination de ses agents techniques.