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L’impact de la prolifération des corvidés

  • Session : 2013-2014
  • Année : 2014
  • N° : 419 (2013-2014) 1

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  • Question écrite du 04/03/2014
    • de CRUCKE Jean-Luc
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine

    Les agriculteurs sont inquiets de la prolifération des corvidés et de son impact sur leurs cultures, en particulier sur les semis de maïs. Perte il y a manifestement. Dans certains cas, le mot destruction de culture n’est pas très éloigné de la réalité.

    Pourtant, décrits comme passereaux, ces oiseaux causent bien des dégâts, du grand corbeau à la corneille noire, en passant par le corbeau freux ou les choucas des tours entre autres.

    Les choucas sont une plaie pour les cheminées et clochers de nos villages.

    À l'exception du corbeau freux, selon la littérature professionnelle, ils ont par ailleurs tous une influence non négligeable sur les populations d'autres animaux dont certaines espèces sont classées petit gibier, autre gibier ou encore gibier d'eau : vol d'œufs, destruction des couvées, des jeunes oiseaux ou des jeunes mammifères.

    Sur le plan agricole et des cultures, c’est la corneille noire qui est de loin la bête … noire des agriculteurs. Certes, il existe une législation relative à la destruction de la corneille. Sans doute est-elle trop méconnue.

    Monsieur le Ministre va-t-il accentuer l’information relative à la chasse à ces animaux nuisibles pour l’agriculture quand leur prolifération n’est pas maitrisée ?

    Bien que relevant de loi sur la conservation de la nature et non chassable, Monsieur le Ministre s’accorde-t-il à dire qu’il convient de contenir, voire de faire régresser la population de corneilles noires en Wallonie ?

    Que va-t-il entreprendre en ce sens ?

    Les actions ponctuelles autorisées ne sont pas suffisantes. Ne faudrait-il pas une approche concertée et programmée à l’échelle wallonne pour obtenir réellement du résultat, plutôt que des initiatives au cas par cas ?

    Monsieur le Ministre va-t-il plaider en faveur de la réintroduction de la corneille noire parmi les espèces chassables ?

    D’autres mesures sont-elles à l’étude ? Si oui, lesquelles ?
  • Réponse du 24/03/2014
    • de DI ANTONIO Carlo

    Depuis plusieurs décennies, les populations de corvidés tels la pie, la corneille noire, le corbeau freux et le choucas des tours sont en augmentation après avoir présenté des populations de densité faible vers la moitié du 20e siècle.

    Selon l’atlas des oiseaux nicheurs de 2007, ces espèces présentent des effectifs d’environ 39 000 couples pour la corneille noire, 30 000 pour la pie et 15 000 pour le choucas des tours. Selon un recensement récent, la population de corbeau freux est estimée entre 14.000 et 17.000 couples pour quelque 250 colonies. Quant aux grands corbeaux, les effectifs sont estimés à environ 70 couples. Ces augmentations d’effectifs s’expliquent vraisemblablement par le statut de protection dont bénéficient ces espèces, mais aussi par leur remarquable capacité à s’adapter aux diverses activités humaines et ainsi à en profiter.

    Lorsque ces oiseaux posent localement des problèmes aux cultures, des dérogations à la Loi sur la Conservation de la Nature peuvent être accordées aux conseils cynégétiques ou directement aux agriculteurs pour effaroucher ou réguler les populations.

    Ainsi, en 2012, des autorisations ont été accordées par le Département de la Nature et des Forêts pour la régulation de 27.402 corneilles et 18.360 pies. Concernant les corbeaux freux, ont été accordées pour un motif de dégâts aux cultures en 2012 : 3 autorisations de régulation pour 50 individus. Les demandes pour le choucas des tours restent marginales.

    Les prélèvements de corvidés par les conseils cynégétiques augmentent de manière régulière (+ 30 % entre 2007-2010 pour la corneille) pour atteindre actuellement 8 corneilles/km² et 4 pies/km² (conseil du nord et de l’entre Sambre et Meuse).

    Il n’est pas actuellement envisagé de réintégrer ces espèces dans la catégorie «autre gibier » telle que précisée dans l’article 1 bis de la loi sur la chasse.