/

Les conséquences de la pulvérisation des cultures de moutarde

  • Session : 2013-2014
  • Année : 2014
  • N° : 443 (2013-2014) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 13/03/2014
    • de GONZALEZ MOYANO Virginie
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine

    En ce début mars exceptionnel, les abeilles font leur retour et recommencent à butiner. Très affaiblies par l'hiver, elles ont besoin de pollen pour redynamiser leur colonie. Le pollen est, heureusement pour elle, présent en abondance cette année. Notamment, grâce à de grandes quantités de moutarde en fleur qui recouvrent les champs. Habituellement cet engrais vert disparaît de lui-même, mais en raison de l'absence de gel cet hiver, les plantes sont toujours sur pied. Il s'agit là d'un fait assez exceptionnel et d'une chance inespérée pour les abeilles pour lesquelles on enregistre de nombreuses pertes. Mais depuis quelques jours, les agriculteurs profitent des beaux jours, peu nombreux jusqu'à présent, pour mettre en marche leurs pulvérisateurs afin d'éliminer ces herbes, en vue de semer la terre. Cette technique inquiète bon nombre d'apiculteurs. Leur plus grande crainte concerne le glyphosate nommé aussi Roundup qui s'avère dangereux pour les abeilles.

    Que préconise Monsieur le Ministre face à cette technique de pulvérisation ?

    Face aux inquiétudes soulevées par les apiculteurs, Monsieur le Ministre a invité les agriculteurs à privilégier la destruction mécanique de ces plantes via le broyage/mulchage. Il laisse également le choix aux agriculteurs d'un désherbage chimique. L'appréciation est donc laissée aux agriculteurs.

    Même si pour l'hiver prochain, la possibilité n'existera plus, le discours de Monsieur le Ministre ne rassure pas les apiculteurs. Ceux-ci se demandent pourquoi engendrer un mal dommageable, cette année, et risquer de mettre en péril la vie de milliers d'abeilles fortement fragilisées. Ces dernières années, ils disent entendre sans cesse parler de mise en place de plans en faveur de la protection de la biodiversité comme le Plan Maya, alors qu'ici Monsieur le Ministre montre un manque total de prise en compte de cet élément. Le discours est contradictoire avec le bon sens d'autant plus que l'agriculture a besoin des abeilles pour être efficace.

    Monsieur le Ministre pourrait-il nous dire ce qu'il en est exactement de ce dossier délicat ? N'envisage-t-il pas d'organiser des tables rondes avec les personnes impliquées afin de prendre au mieux les décisions les concernant ?



  • Réponse du 01/04/2014
    • de DI ANTONIO Carlo

    Pour cette année, la technique préconisée est la destruction mécanique.

    Dès l’année prochaine, l’utilisation de glyphosate sur les cultures ayant un but environnemental, dont les cultures intermédiaires pièges à nitrates, sera interdite.
    La situation est nouvelle et est liée à la situation météorologique exceptionnelle avec un hiver clément qui n’a pas permis la destruction par le gel et un printemps précoce qui a entrainé une floraison importante avant la destruction.

    J’ai agi dès connaissance du problème en demandant une modification des textes et en demandant par voie de presse aux agriculteurs de ne pas procéder par destruction chimique.
    Sauf à vouloir changer de régime politique, une modification réglementaire nécessite un cheminement à respecter et prend donc un certain temps.

    À ce jour, toutes les intercultures ont été détruites en vue de la mise en place des nouvelles cultures et il faut s’atteler à préparer les nouveaux textes réglementaires plutôt que d’entretenir un débat sur le passé.

    Vu leurs conséquences potentielles, il faut par contre veiller à ce que ces traitements phytopharmaceutiques soient interdits sur une culture mellifère à une période charnière dans la vie des abeilles.

    Que ce soit à travers le plan stratégique bio ou plus généralement via le code wallon de l’agriculture, nous avons inscrit notre agriculture dans une évolution vers une agriculture écologiquement intensive, recourant aux processus des écosystèmes.

    Avec ce Code, les avancées issues du plan Maya et du plan stratégique bio pourront servir à l’ensemble des secteurs de notre agriculture.

    Pour terminer, je rappelle que l’agrément des produits phytopharmaceutiques est une compétence fédérale. Dès que j’ai une information relative à l’impact d’un produit phytopharmaceutique notamment sur les insectes pollinisateurs, je n’hésite pas à interpeller mon homologue sur le sujet.