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Les coupes massives d'arbres en bordure des autoroutes dans la région de Charleroi

  • Session : 2013-2014
  • Année : 2014
  • N° : 457 (2013-2014) 1

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  • Question écrite du 21/03/2014
    • de DESGAIN Xavier
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine

    En circulant sur le R9 et l’autoroute de Wallonie dans la région de Charleroi, je constate des abattages massifs d’arbres en bordure de ces voiries, sur plusieurs kilomètres, ainsi qu’au cœur des échangeurs autoroutiers.

    Monsieur le ministre peut-il me donner la justification de ces abattages importants, accompagnés de l’enlèvement de la première couche du sol contenant l’humus produit depuis la plantation de ces arbres ?

    Ceux-ci ne devraient-ils pas faire l’objet d’un permis d’urbanisme, étant donné qu’ils modifient l’état des lieux et que des arbres de plus de 30 ans sont concernés ?

    Un tel déboisement n’est-il pas de nature à modifier sensiblement la biodiversité dans les zones concernées, de perdre une infrastructure contribuant au maillage vert et de priver toute une faune de son habitat ou de son refuge de nidification ?

    Par ailleurs, à certains endroits, les rideaux de végétation contribuent à atténuer quelque peu les nuisances sonores et les nuisances visuelles des infrastructures autoroutières.

    Cet aspect a-t-il été évalué avant la réalisation de cette opération de déboisement ?

    Monsieur le ministre peut-il me faire savoir si ces zones concernées seront reboisées ou si elles seront végétalisées différemment ?

    Si oui, une étude des impacts de ce changement sur l’environnement et la biodiversité locale a-t-elle été réalisée ?

    Monsieur le Ministre peut-il me détailler les coûts de cette opération ?
  • Réponse du 10/04/2014
    • de DI ANTONIO Carlo

    Il ne s’agit donc pas d'un déboisement, mais d'une opération d'entretien et de sécurisation. À la création des autoroutes, il était prévu de recéper les plantations tous les 10-15 ans. Pour de multiples raisons, 30 à 40 ans se sont écoulés avant de procéder à la première intervention. Afin d'éviter que des arbres ne finissent à tomber sur les routes (chablis ou autre), il s’est avéré nécessaire d'intervenir sur la majorité des plantations, notamment celles situées en déblais.

    Ces abattages ont donc été dictés par des problèmes de sécurité, mais aussi afin de se conformer à la directive concernant les obstacles latéraux qui oblige à reporter les plantations d'arbres à plus de 12 m des bandes de circulation.

    Concernant l’enlèvement de la première couche du sol, il n'y a pas eu d'exportation de terre mais un profilage du sol.

    Vu qu'il n'y a pas de modification d'affectation du sol, le permis n'est pas nécessaire d'autant plus que c'est une plantation boisée massivement et non un alignement qui serait concerné par les 30 ans d'âge.

    La biodiversité n'est pas sensiblement perturbée vu que le maillage vert persiste ou du moins se reconstituera à court terme. La coulée verte représentée par les plantations paysagères est diminuée mais conservée.

    Il est certain qu'avant que la végétation spontanée ne permette de remplir ses effets, la perception de l'autoroute s’en trouve, sur cette période passagère, assez fortement modifiée.
    En ce qui concerne le bruit, la majorité des espaces plantés sont en déblais et dans ce cas l'effet sonore est plus rempli par les talus que par les plantations.

    Les zones se trouvant dans l'espace de sécurité seront aménagées en zones enherbées avec fauchage tardif. Les zones hors zones de sécurités devraient se régénérer naturellement. Un complément de plantations sera envisagé dans les zones où les rejets végétaux à partir des souches ne s’activeraient pas.

    Ces travaux dans la région de Charleroi s'insèrent dans un cahier des charges regroupant diverses opérations de propreté telles que les ramassages de déchets, brossages, curages, nettoyages d'éléments verticaux, entretien d'écrans antibruits, avec la signalisation qui les accompagne. Il est donc difficile de donner des coûts détaillés des travaux d'abattage de sécurité de cette opération car ils sont combinés avec d’autres chantiers d’abattage.