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Les réserves naturelles

  • Session : 2013-2014
  • Année : 2014
  • N° : 471 (2013-2014) 1

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  • Question écrite du 01/04/2014
    • de BORSUS Willy
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine

    Actuellement, les réserves naturelles représentent 0,7 % de la surface régionale wallonne. C’était déjà le cas en 2009.

    Nous pouvons lire, sur le site biodiversit.wallonie.be que « Conscient de l'importance d'augmenter la surface des zones protégées, le Gouvernement wallon a pour objectif "d'au moins doubler à l'échéance 2014 le pourcentage de la surface du territoire ayant le statut de réserves naturelles" ».

    Il apparaît clairement que la surface des réserves naturelles en Région wallonne est trop faible. En effet, d’après les scientifiques, la surface dédiée aux réserves naturelles devrait couvrir 5 à 10 % d’un territoire.

    En Flandre, ce pourcentage est trois fois plus élevé que le nôtre.

    Monsieur le Ministre peut-il nous dire pourquoi le Gouvernement n’a pas pris les mesures nécessaires pour doubler, comme annoncé dans la Déclaration de politique régionale, la surface de nos réserves naturelles ?

    Quelles sont les raisons de ce faible pourcentage de 0,7 % ?

    Quels sont les projets en cours pour améliorer la situation ?
  • Réponse du 28/04/2014 | Annexe [PDF]
    • de DI ANTONIO Carlo

    Dans sa Déclaration de politique régionale, le Gouvernement wallon avait fixé un objectif de doublement des superficies des réserves naturelles au cours de la législature. Il s’agissait d’un objectif très ambitieux puisqu’il fallait désigner en 5 ans une superficie équivalente à celle désignée au cours des 50 années précédentes.

    De juin 2009 à décembre 2013, 7370 ha ont été désignés, soit :
    * 1081ha de Réserves naturelles domaniales,
    * 499 ha de Réserves naturelles agréées,
    * 13 ha de Réserves forestières (en application de la Loi sur la conservation de la nature),
    * 239 ha de Zones humides d’intérêt biologiques,
    * 7 Cavités souterraines d’intérêt scientifique,
    * 5538 ha de réserves forestières intégrales établies en application du code forestier.

    Au cours de ce premier semestre 2014, une trentaine de nouveaux dossiers instruits par l’administration vont être présentés pour adoption au Gouvernement wallon. Cela représenterait une superficie supplémentaire d’environ 150 hectares. Les 2 premiers dossiers ont été présentés au dernier gouvernement et 8 seront présentés au gouvernement du 24 avril 2014.

    Les réserves forestières intégrales version code forestier ne sont pas constituées sur base de la loi de la Conservation de la nature. Cependant, il s’agit de sites cartographiés, faisant l’objet d’une décision des propriétaires publics concernés (délibération du conseil communal) et où plus aucune gestion sylvicole ne sera faite, laissant ainsi la forêt vieillir et évoluer naturellement. Dans les faits, elles sont donc bel et bien assimilables à des réserves naturelles. Elles répondent d’ailleurs à une demande des scientifiques naturalistes d’avoir plus d’îlots de vieillissement en forêt. D’un point de vue sociétal, il s’agit aussi d’une avancée notoire sur le plan de la prise en compte de la nature par les secteurs d’activités : c’est le secteur concerné lui-même (les propriétaires publics, les sylviculteurs) qui prend des mesures concrètes fortes pour garantir une place pour la nature au sein de son activité.

    En conclusion, l’objectif très ambitieux de départ est presque atteint et on peut affirmer que le Gouvernement wallon a réellement pris les mesures pour augmenter significativement la superficie des réserves naturelles.

    Les scientifiques avancent effectivement le chiffre de 5 à 10 % de surface dédiés aux réserves naturelles. Mais créer des réserves naturelles n’est pas un objectif en soi. 5 à 10 % du territoire en réserves naturelles, si ce sont des oasis dans un désert, cela a moins de sens que d’avoir une superficie plus réduite de réserves naturelles dans un environnement globalement plus riche en potentiel d’accueil de la vie sauvage. Il ne faut pas perdre de vue qu’on est passé de la notion de réserve naturelle intégrale à celle de réserve naturelle gérée, puis de réseau écologique.

    L’évolution des concepts va vers une vision plus large ou l’on a effectivement des réserves naturelles pour préserver les milieux les plus sensibles, les plus riches, ou nécessitant une gestion importante car découlant de mesures agropastorales anciennes, mais aussi une mise en réseaux de ces sites « joyaux de la biodiversité » par des milieux de transition de grand intérêt biologique (bords de routes en gestion différenciée, jardins naturels, haies, vergers, bosquets…) et une augmentation du potentiel d’accueil de la vie sauvage sur l’ensemble du territoire par l’adoption de bonnes pratiques favorables à le biodiversité (sylviculture par arbres objectifs, forêts mélangées, verdissement de la PAC…). Le Réseau Wallonie Nature a pour objectif de dynamiser et fédérer toutes les initiatives qui vont dans ce sens.