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Logements sociaux en Région wallonne - Réhabilitation - Confort d’été.

  • Session : 2004-2005
  • Année : 2004
  • N° : 1 (2004-2005) 1

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  • Question écrite du 24/09/2004
    • de BERTOUILLE Chantal
    • à ANTOINE André, Ministre du Logement, des Transports et du Développement territorial

    A la fin de cette période estivale, les médias ont accordé une grande importance au confort d'été, c'est-à-dire au rafraîchissement des maisons. Cela vaut aussi pour les logements sociaux dont Monsieur le Ministre a la responsabilité, notamment en ce qui concerne la réhabilitation.

    Diverses études ont été rendues publiques et, notamment, une étude effectuée par l'UCL publiée dans Building and Environment n° 39 de 2004. Dans la conception des futurs logements sociaux et dans la réhabilitation des logements anciens existants, il serait intéressant, me semble-t-il, que Monsieur le Ministre édicte des directives afin, d'une part, de réduire la facture énergétique et, d'autre part, de réduire la quantité d'énergie nécessaire pour rafraîchir l'immeuble en été.

    Dans l'étude belge précitée, on estime que la simple installation de stores extérieurs devant les fenêtres permet de réduire de 33 % la quantité d'énergie nécessaire pour rafraîchir l'immeuble en été. Les stores ou volets doivent, de préférence, être placés à l'extérieur. Les stores ou rideaux intérieurs protègent aussi de la lumière du soleil, mais il y a un effet de serre sensible qui se produit entre la vitre et le rideau, ce qui réchauffe tout de même la pièce.

    Il me semble qu'au moment où on veut réduire les factures énergétiques face à l'augmentation notamment du mazout et où l'on veut aussi rafraîchir les maisons sans devoir recourir à la climatisation qui coûte cher et qui n'est pas la solution idéale, des directives devraient être données par le Ministre responsable dans la conception des nouveaux projets.

    Monsieur le Ministre partage-t-il ce point de vue ? Estime-t-il devoir prendre des initiatives à ce sujet ?
  • Réponse du 18/10/2004
    • de ANTOINE André

    Les logements sociaux doivent répondre à une série d'impositions relatives tant à la conception des logements eux-mêmes qu'à l'exécution des travaux qui y sont entrepris.

    Dans ce cadre, la Société wallonne du logement édite des cahiers des charges obligatoires lors de la construction et de la rénovation/réhabilitation de logements sociaux. Leur diffusion dépasse

    d'ailleurs le cadre du logement social puisqu'ils sont reconnus comme références par les auteurs de projets privés.

    Ces outils sont en évolution permanente. L'une des parties en préparation est dédiée à l'utilisation durable de l'énergie, objet de la question de l'honorable Membre.

    Ils constituent avant tout un ensemble d'aides apportées aux maîtres d'ouvrages et aux auteurs de projet et, par effet d'entraînement, au secteur de la construction dans son ensemble; en effet, l'intégration, dès l'avant-projet, des principes de base en matière d'utilisation rationnelle de l'énergie conduit à la création ou à l'aménagement de logements structurellement et durablement économes en énergie, tant en saison de chauffe qu'en été.

    Cette partie s'appuiera sur les travaux récemment publiés par mon administration, l'administration de l'Energie, plus précisément sur les cahiers des charges “énergie plus” (UCL) dont l'un est précisément consacré à la conception énergétique d'un bâtiment tertiaire.

    Les conseils qui y sont développés trouveront donc une transposition immédiate dans le secteur du logement.

    En outre, sachant que les comportements adoptés ont une influence déterminante sur la quantité d'énergie consommée, la SWL a lancé un dispositif pilote, intégré au phasing out Objectif 1 Hainaut.

    Ce dispositif, l'opération “Habiter malin, charges en moins !”, constitue un test grandeur nature qui vise tant les aspects techniques que les comportements des utilisateurs en logement social.

    Il a pour objectif final, après une campagne de sensibilisation auprès de locataires et la réalisation d'équipements de démonstration économes en énergie, d'analyser la pertinence des résultats et de les pérenniser en les positivant.

    La matérialisation de pistes en méthodologie de suivi social des locataires et de leur implication dans l'utilisation durable de l'énergie constitue un des objectifs.

    En complément des cahiers des charges “énergie plus”, des critères “haute qualité” environnementale en rapport avec la simplicité d'utilisation et le confort d'une habitation seront intégrés aux exigences de qualité des logements sociaux. Ces exigences de qualité seront reprises explicitement dans les obligations des maîtres d'ouvrages, des bureaux d'études et des entrepreneurs.

    Plus précisément, si je reprends le sens de la question de l'honorable Membre, il est évident que l'effet de surchauffe est un facteur d'inconfort important, mais il n'interfère pas nécessairement sur la consommation d'énergie.

    La méthode passive est la manière la plus économique d'éviter cet inconvénient. Une bonne orientation, un aménagement intelligent du site ou du projet, un bon choix des matériaux peuvent suffire.

    Dans la plupart des situations existantes, les solutions sont multiples, problématiques et parfois coûteuses. Les stores extérieurs évitent la pénétration du rayonnement solaire, mais pas vraiment de la chaleur. Ils maintiennent la fraîcheur intérieure pendant un certain temps variable selon la température ambiante et le climat extérieur.

    Quant à la climatisation des logements sociaux, elle provoquerait une augmentation sensible des charges locatives, ce qui ne peut économiquement être envisagé sans mûre réflexion.