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La conservation des hauts fourneaux wallons

  • Session : se2014
  • Année : 2014
  • N° : 1 (se2014) 1

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  • Question écrite du 20/06/2014
    • de DAELE Matthieu
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine

    En Région wallonne, les hauts fourneaux de Charleroi, Clabecq, Seraing et Ougrée sont à l’arrêt et menacés de démolition dans un avenir relativement proche. Or ces « vestiges » sont à la fois des témoins d’une activité industrielle, des éléments structurants du patrimoine et importants de l’identité et de la culture collective. De nombreuses voix plaident d’ailleurs pour la préservation de ce patrimoine : des associations citoyennes, l’ASBL Patrimoine Wallonie-Bruxelles, la Maison de la métallurgie de Liège, notamment.

    Leur plaidoyer s’inspire d’ailleurs de l’expérience de pays voisins. En Allemagne, au Grand-duché du Luxembourg et en France, six sites ont ainsi été préservés, transformés en musée industriel, en parc urbain, en centre de plongée, en pôle touristique. Le complexe de Völklingen, dans la Sarre, a même été classé patrimoine mondial de l’UNESCO.

    Bien entendu, ces opérations ont un coût. On parle de 5 à 15 millions d’euros pour la sauvegarde quasi complète d’un site. Et de tels montants ne permettent pas d’espérer préserver les quatre sites wallons, semble-t-il.

    Monsieur le ministre peut-il faire le point sur la question ?

    Des études de faisabilité ont-elles déjà été réalisées en vue de préserver l’un ou l’autre site ?

    Des consultations sont-elles en cours ?

    Des budgets sont-ils disponibles et à quelle hauteur ?

    Des sites sont-ils plus intéressants que d’autres à préserver ?

    Une volonté politique existe-t-elle pour sauvegarder ce patrimoine commun ? Et, si oui, des pistes de réaffectation sont-elles envisagées ?
  • Réponse du 08/07/2014
    • de DI ANTONIO Carlo

    Comme déjà indiqué à Madame Cremasco, il n’y a, à ma connaissance, aucune initiative ou démarche globale entreprise au sujet de notre héritage sidérurgique. Comme l'honorable membre, je pense que seule une telle approche est de mise pour cette problématique complexe, structurellement, psychologiquement et financièrement.

    Comme tout le Gouvernement, nous avons comme priorité de faire vivre la sidérurgie et de sauver les emplois qui peuvent l’être.

    Si certains sites sont - ou devaient être - abandonnés, en regrettant qu’aucune disposition contraignante n’ait été déterminée pour forcer les actuels propriétaires à s’occuper de la remise en état des sites, ceux-ci doivent faire l’objet de toute notre attention.

    Pour ce qui concerne plus particulièrement l’approche patrimoniale, je rappelle que les dispositions du Livre III du CWATUPE déterminent les modalités de classement des biens immobiliers en Wallonie. Ces modalités sont bien entendu d’application pour les sites sidérurgiques.

    J’attire notamment l’attention sur le fait que pour pouvoir être classé par le Gouvernement, un bien immobilier doit présenter un intérêt historique, archéologique, scientifique, artistique, social, technique ou paysager, ce qui est effectivement le cas de certains sites mais qui reste à justifier plus en détail.

    Dans ce cadre, je n’ai pas encore rencontré d’acteurs, ni été sollicité pour des mesures de classement. Si cela devait être le cas, je le répète, c’est avec l’ensemble du Gouvernement qu’il s’agira de les examiner, pour rester cohérent avec la démarche globale préconisée et justifiée. C’est effectivement dans ce cadre que des choix devront être opérés.