/

La recherche d'alternatives à la fermeture de l'entreprise Saint-Gobain à Auvelais

  • Session : se2014
  • Année : 2014
  • N° : 6 (se2014) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 18/08/2014
    • de HAZEE Stéphane
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, de l'Industrie, de l'Innovation et du Numérique

    Vu l’actualité, j'ai interrogé Monsieur le Ministre durant la période des affaires courantes. Toutefois, il n’a pas eu le temps d’y répondre avant l’installation du nouveau Gouvernement.
    Tenant compte de la nouvelle répartition des attributions au sein du Gouvernement, je renouvelle donc cette question écrite.

    La fermeture de l’entreprise Saint-Gobain Glass à Auvelais est aujourd’hui devenue une réalité définitive. C’est évidemment un drame économique et social pour les travailleurs et leur famille, mais aussi pour notre région.

    Si les représentants des travailleurs ont pu obtenir un plan social qui permettra d’assurer des conditions de départ dignes, il importe aujourd’hui de faire le bilan de l’action de notre Région en appui des négociations, en particulier dans le cadre de la phase 1 de la procédure Renault, quant à la recherche d’alternatives à la fermeture de l’entreprise.

    Au terme d'un appel d'offres, Syndex a été retenu comme consultant, dans le cadre d’une mission initiée par le Gouvernement, en partenariat avec les organisations syndicales, afin :
    - de réaliser une analyse contradictoire de celle de la direction ayant amené une décision de fermeture ;
    - d'établir un modèle économique qui permettrait de maintenir tout ou partie de l'outil et de facto de maintenir l'emploi ;
    - de rechercher un éventuel repreneur ;
    - d'accompagner les organisations syndicales lors des réunions organisées dans le cadre de la première phase de la procédure Renault.

    Nous souhaitions dès lors demander à Monsieur le Ministre de faire le point quant à la réalisation de cette mission et quant aux démarches entreprises à votre initiative.

    Quelles sont les conclusions de l’analyse contradictoire ?

    Un modèle économique a-t-il pu être produit permettant de maintenir tout ou partie de l'outil et de facto de maintenir l'emploi ?

    L’hypothèse du maintien d’une partie des activités verrières de Saint-Gobain Glass et représentant 120 emplois a été évoquée. Monsieur le Ministre confirme-t-il cette réalité ? Peut-il préciser les arguments qui ont conduit Saint-Gobain à refuser d’examiner de façon plus approfondie cette hypothèse ?

    À côté de cela, des démarches ont été entreprises pour rechercher un éventuel repreneur. Qu’ont donné ces démarches ? Des marques d’intérêt ont-elles été formulées ?

    La SOGEPA a-t-elle été sollicitée pour contribuer à l’élaboration d’un scénario de reprise ?

    Il apparaît par ailleurs que Saint-Gobain aurait fait connaître son refus d’envisager la cession de l’outil. Monsieur le Ministre confirme-t-il cette information ?

    À cet égard, le Gouvernement avait annoncé l’élaboration d’une législation contraignante permettant la cession d’un outil de production lorsqu’existe un éventuel repreneur. Monsieur le Ministre a-t-il mobilisé ce levier d’action dans le cadre de ces négociations avec Saint-Gobain ?

    Plus largement, le Gouvernement a-t-il entrepris des démarches à l’égard de la direction pour assurer la reprise du site dans l’hypothèse où un repreneur serait intéressé ?

  • Réponse du 07/10/2014
    • de MARCOURT Jean-Claude

    Pour rappel, sous la législature 2009-2014, une série d'initiatives avaient été prises afin de venir en aide au secteur du verre. Parmi celles-ci figurait la désignation d’un expert, à la demande des organisations syndicales des entreprises verrières AGC Roux et Saint-Gobain Glass Auvelais.

    Le Cabinet Syndex, qui bénéficie de la confiance tant des organisations syndicales que des entreprises concernées, avait été retenu pour remplir cette mission.

    Dans les deux entreprises, les analyses ont été menées en étroite collaboration avec les conseils d’entreprise. Les pistes de réflexion ont été partagées dans une « task force » auxquelles étaient associés, autour des organisations syndicales et de Syndex, les acteurs locaux, le Cabinet du Ministre de l’Économie ainsi que la SOGEPA.

    Toutes les options ont été analysées en profondeur. Pour chaque entreprise, une piste a été retenue, après élimination de plusieurs autres.

    En ce qui concerne Saint-Gobain Glass, les experts ont posé le constat selon lequel le site ne disposait plus de phase à chaud (float) et dépendait donc intégralement du groupe, tant pour ses fournitures en verre brut que pour l’écoulement de sa production de verre spécial.
    Le seul scénario qui a pu être exploité dans ce contexte est celui d’un recentrage sur la transformation. Avec une perte estimée à 3 M d'euros par an (dans un schéma aux hypothèses les plus volontaristes), ce scénario était celui qui générait le moins de pertes.

    Après analyse de toutes les pistes, il s’est avéré que ce scénario ne pouvait se mettre en place que dans le cadre d’un accord avec le groupe Saint-Gobain. Les autres acteurs du secteur étant eux-mêmes aux prises avec des fermetures de capacités, il n’a en effet pas été possible de les intéresser à un projet de ce type. Le scénario d’une unité de transformation en « stand alone » a également dû être abandonné car, dans sa situation actuelle, l’unité n’était déjà pas rentable. Il était par conséquent inconcevable de la rendre financièrement viable sans le support du groupe.

    Cette dernière possibilité a été balayée par le groupe Saint-Gobain qui a avancé les mêmes raisons qu’AGC : pertes prévues trop importantes, mise en concurrence avec d’autres unités du groupe (notamment ici la filiale allemande).

    Suite à la signature en juillet dernier par les deux parties d’un plan social, l’entreprise a définitivement fermé ses portes ce mardi 16 septembre.