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La conservation des hauts fourneaux wallons

  • Session : se2014
  • Année : 2014
  • N° : 10 (se2014) 1

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  • Question écrite du 29/08/2014
    • de DAELE Matthieu
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    En Région wallonne, les hauts-fourneaux de Charleroi, Clabecq, Seraing et Ougrée sont à l’arrêt et menacés de démolition dans un avenir relativement proche. Or ces « vestiges » sont à la fois des témoins d’une activité industrielle, des éléments structurant du patrimoine et des éléments importants de l’identité et de la culture collective. De nombreuses voix plaident d’ailleurs pour la préservation de ce patrimoine : des associations citoyennes, l’asbl Patrimoine Wallonie-Bruxelles, la maison de la métallurgie de Liège, notamment.

    Leur plaidoyer s’inspire d’ailleurs de l’expérience de pays voisins. En Allemagne, au Grand-duché de Luxembourg et en France, six sites ont ainsi été préservés, transformés en musée industriel, en parc urbain, en centre de plongée, en pôle touristique. Le complexe de Völklingen, dans la Sarre, a même été classé patrimoine mondial de l’Unesco.

    Bien entendu, ces opérations ont un coût. On parle de 5 à 15 millions d’euros pour la sauvegarde quasi complète d’un site. Et de tels montants ne permettent pas d’espérer préserver les quatre sites wallons, semble-t-il.

    Monsieur le ministre peut-il faire le point sur la question.
    Des études de faisabilité ont-elles déjà été réalisées en vue de préserver l’un ou l’autre site ? Des consultations sont-elle en cours ?
    Des budgets sont-ils disponibles et à quelle hauteur ?
    Des sites sont-ils plus intéressants que d’autres à préserver ?
    Une volonté politique existe-t-elle pour sauvegarder ce patrimoine commun ?
    Et si oui, des pistes de réaffectations sont-elles envisagées ?
  • Réponse du 26/09/2014
    • de PREVOT Maxime

    À ce stade, aucune initiative ou démarche d’approche globale n’a été entreprise par l’administration au sujet de la préservation de sites équipés de haut-fourneau.

    Pour ce qui concerne plus particulièrement l’approche en matière de patrimoine, je rappelle à l’honorable membre les dispositions du Livre III du Cwatupe qui déterminent les modalités pour classer les biens immobiliers en Wallonie. Ces modalités sont bien entendu d’application pour les sites sidérurgiques.

    J’attire notamment l’attention sur le fait que pour pouvoir être classé par le Gouvernement, un bien immobilier doit répondre aux dispositions de l’article 185, al. 2 à savoir qu’il doit présenter un intérêt historique, archéologique, scientifique, artistique, social, mémoriel, esthétique, technique, paysager ou urbanistique, ce qui est effectivement le cas de certains sites mais qui reste à justifier plus en détail.

    Jusqu’à présent, je n’ai pas encore rencontré d’acteurs ni été sollicité pour des mesures de classement pour les 4 sites en question. Si cela devait être le cas, c’est avec l’ensemble du Gouvernement qu’il s’agira de les examiner, pour rester cohérent avec la démarche globale préconisée et justifiée. C’est effectivement dans ce cadre que des choix devront être opérés et que nous aurons à déterminer selon quelles modalités.

    Toutefois, les sites sidérurgiques, désaffectés ou non, constituent un pan essentiel de notre patrimoine industriel et à ce titre sont susceptibles de faire l’objet d’une mesure de protection. Celle-ci devra s’envisager en lien avec les compétences en matière d’aménagement du territoire et de la dépollution des sols et sera l’occasion d’intégrer la gestion patrimoniale dans de plus vastes projets de redéploiement économique.