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La construction et la rénovation des piscines en Wallonie

  • Session : se2014
  • Année : 2014
  • N° : 11 (se2014) 1

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  • Question écrite du 08/09/2014
    • de MOUYARD Gilles
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Infrastructures sportives, délégué à la Représentation à la Grande Région

    Monsieur le Ministre n'est pas sans savoir qu’il est de plus de plus en plus difficile pour les écoles de trouver des piscines libres d’accès pour organiser le cours de natation. Car, soit les plages horaires sont complètes soit les piscines existantes sont fermées pour cause de rénovations, ou alors ces dernières sont tout simplement fermées pour diverses raisons.

    Cette situation est d’autant plus problématique, étant donné que le décret mission définissant les missions prioritaires de l'enseignement impose aux enfants de 6e primaire de savoir nager. Et que l’école est pour un bon nombre d’enfants le seul lieu ou ils peuvent apprendre à nager.

    Le 1er juin 2010 son prédécesseur dévoilait le « plan piscine » du Gouvernement wallon. Ce plan comprenait un plan de rénovation de plusieurs piscines existantes et un plan de construction, pour des budgets de 9,2 millions d’euros d’une part et de 22 millions d’euros d’autre part. Le Ministre André Antoine indiquait aussi plaider pour plus de concertation et de collaboration afin d’encourager une gestion transcommunale des communes. De plus, nous apprenions aussi que le ministre avait sollicité auprès de son administration une étude pour faire le point sur l'état et le mode de fonctionnement des 150 piscines en Wallonie.

    Entre temps j’ai aussi pris connaissance de la nouvelle Déclaration de politique régionale dans laquelle le gouvernement indique vouloir : « poursuivre la politique de construction et de rénovation des infrastructures sportives notamment en matière d’infrastructures en milieu scolaire, de terrains synthétiques, avec une attention particulière pour la rénovation des infrastructures existantes, des piscines, etc. ».

    Mais aujourd’hui la situation est et reste toujours préoccupante. En effet, le manque de piscines viables en Wallonie empêche toujours toute une série d’écoliers de suivre une formation pourtant imposée dans leur cursus scolaire.

    Quelle est l'analyse de la situation de Monsieur le Ministre ? Quel bilan dresse-t-il du «  plan piscine » mis en place sous l’ancienne législature ? Ce dernier a-t-il atteint l’ensemble de ses objectifs? Quelles sont les conclusions de l’étude réalisée par l’administration sur l'état et le mode de fonctionnement des 150 piscines en Wallonie ? Compte-t-il présenter un nouveau « plan piscine » ? Quels budgets envisage-t-il consacrer à la politique de construction et de rénovation des piscines en Wallonie ? Quelles sont ses réponses au monde de l’enseignement qui ne peut organiser des cours de natation faute de piscines ouvertes ? Compte-t-il rencontrer sa collègue du Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Madame Joëlle Milquet, qui est en charge de l’Éducation, afin de faire le point sur cette problématique et de concilier ses politiques respectives ?
  • Réponse du 01/10/2014
    • de COLLIN René

    La Déclaration de politique régionale énonce clairement l’attention particulière qui continuera d’être accordée aux piscines.

    Comme l'honorable membre le souligne, un Plan Piscine avait été initié par mon prédécesseur. Ce plan ordonnait la pratique de la natation autour des axes suivants :
    - Le développement de la condition physique générale, tant chez les écoliers que chez les étudiants ;
    - La piscine comme lieu de revalidation progressive ;
    - L’accessibilité pour tous ;
    - L’essor de la pratique de la natation en Wallonie.

    Toutefois, j’attire l'attention sur les constats suivants :
    - L’accroissement du coût de construction des piscines ;
    - L’augmentation des contraintes (sécurité/hygiène) imposées aux gestionnaires, notamment par la Région ;
    - L’importance croissante de l’aspect ludique et détente.

    Depuis 2010, sur les 92 installations éligibles aux subsides de rénovation et construction en Wallonie, 61 infrastructures ont bénéficié d’un sérieux lifting pour près 60 millions d’euros. L’effort est considérable ! Néanmoins, il reste à faire.

    Aussi, j’ai déjà demandé au SPW Infrasports de réactualiser l’étude de 2010 sur l’état des piscines en Wallonie sur les bases suivantes :
    - leur état actuel,
    - l’évaluation chiffrée des travaux potentiels,
    - l’analyse de leur position géographique par rapport aux utilisateurs potentiels et plus particulièrement les écoles,
    - un cadastre connexe des piscines privées, y compris les piscines propriétés d’entités scolaires.

    Avec cet outil, mon objectif est clair. Je veux prioriser et échelonner dans le temps nos investissements de manière pertinente. D’autant que, pour aboutir à un réseau wallon de piscines modernisé, le Service public de Wallonie Infrasports estime que près de 115 millions d’euros seront encore nécessaires, à échéance 2025.

    Il s’agit d’un chantier considérable, qui plus est dans le contexte budgétaire que nous connaissons. Mais il m’importe d’offrir aux générations futures des piscines durables, performantes et rentables.

    C’est pourquoi, complémentairement au cadastre, j’ai demandé à mon administration, en collaboration avec l’Association des Établissements Sportifs (AES), que soient identifiées :
    - Les nouvelles pistes technologiques les plus en corrélation avec nos objectifs budgétaires et nos soucis de durabilité ;
    - Ainsi que des méthodes de contrôle pertinentes sur l’opportunité et la proportionnalité des travaux envisagés.

    L'honorable membre le sait, une piscine attire des usagers bien au-delà de ses frontières communales. À cet égard, je serai le premier partisan et promoteur des projets transcommunaux.

    Aussi, j’ai demandé une analyse approfondie des Partenariats Public Privé (PPP). Cette source de financement alternatif nous permettrait de conserver la tête hors de l’eau.

    En collaboration avec ma collègue, la Ministre de l’Enseignement, nous étudierons les évolutions possibles dans la gestion des plages horaires des cours d’éducation physique, afin de permettre aux écoles éloignées d’un centre aquatique de s’y rendre tout en offrant un temps suffisant de pratique sportive.

    Mon « Objectif Piscine » se veut être une large plateforme de réflexion afin de disposer des outils nécessaires à la concrétisation de nos ambitions: des piscines de qualité accessibles à tous avec des coûts de gestion maitrisables et supportables.