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Le développement de l'entreprenariat social et solidaire en Wallonie

  • Session : se2014
  • Année : 2014
  • N° : 33 (se2014) 1

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  • Question écrite du 09/09/2014
    • de KAPOMPOLE Joëlle
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, de l'Industrie, de l'Innovation et du Numérique

    Le labo de l'ESS français exposait, il y a peu : « Un des freins majeurs du développement de l'ESS réside dans le manque d'entrepreneurs ESS qualifiés et compétents, pour développer des entreprises ESS déjà existantes, qui ont un potentiel de croissance ; pour redresser des entreprises ESS en difficulté, sur des marchés très concurrentiels et au contexte difficile (désengagement de l'État?) : maisons de retraite associatives, tourisme social, etc. ; pour concrétiser des « projets dormants » d'entreprises ESS sur les territoires ; pour dupliquer sur d'autres territoires des initiatives ESS innovantes, ayant fait leur preuve ; pour assurer le renouvellement à la tête d'entreprises ESS dont les dirigeants historiques partent en retraite.
    Pour combler ce déficit d'entrepreneurs, il faut agir simultanément sur quatre leviers : une meilleure connaissance et qualification du « métier » d'entrepreneur social et solidaire ; la sensibilisation pour susciter de nouvelles vocations ; la formation pour faire monter en compétence les entrepreneurs ESS potentiels et existants ; la fluidification de la rencontre entre projets d'entreprises ESS sans porteurs et entrepreneurs ESS potentiels sans idée précise. »

    Sur base de ce constat, je demande à Monsieur le Ministre :s'il partage cette analyse ?

    Quelles mesures concrètes peut-il adopter pour favoriser l'esprit d'entreprendre en matière d'économie sociale et solidaire ?

    Sur ce point, par même question écrite, j'interroge ses collègues de la Fédération Wallonie Bruxelles en charge de l'enseignement obligatoire et supérieur, ainsi que sa collègue en charge de la formation en Wallonie.
  • Réponse du 20/10/2014
    • de MARCOURT Jean-Claude

    Si l’on veut que ce secteur se développe, il est nécessaire effectivement de susciter des vocations, d’attirer de nouveaux entrepreneurs et de pousser les entreprises s’inscrivant dans les principes de l’économie sociale à développer de nouveaux projets.

    Un des axes de travail, afin de développer l’économie sociale en Région wallonne sous cette législature, consistera tout d’abord à faire en sorte que l’ensemble des dispositifs de soutien à la création d’entreprises intègrent cette forme d’entreprenariat. Qu’il s’agisse des bourses de préactivité, des bourses à l’innovation, de l’accès aux primes à l’investissement ou encore des appels à projets dans le cadre de creative wallonia. Cela signifie, plus qu’une modification des cadres règlementaires de ces dispositifs qui sont, dans la plupart des cas, déjà de facto ouverts aux coopératives et aux sociétés à finalité sociale.
    Il faut s’assurer que les administrations compétentes tiennent bien compte de la particularité de cette forme d’entreprenariat. Trop souvent encore hélas, les coopératives ne sont pas perçues comme de « vraies » entreprises. C’est d’abord ces préjugés qu’il faut changer et au cœur des administrations en premier lieu.

    À l’inverse, on constate que très peu de coopératives ou de sociétés à finalité sociale s’inscrivent dans ces mesures et introduisent des dossiers pour bénéficier des aides auxquelles elles pourraient émarger. Dès lors, les entreprises coopératives et à finalité sociale recevront une information complète sur l’ensemble des dispositifs de soutien auxquels elles peuvent avoir accès.

    Pour susciter l’entreprenariat en économie sociale, sur le même principe, il s’agira tout d’abord d’intégrer cette dimension dans l’ensemble des programmes de sensibilisation à l’esprit d’entreprise, que ce soit à travers la future AEI ou au niveau de l’enseignement supérieur ou secondaire. Dans ce cadre, la Région wallonne et la SRIW financent déjà une chaire « économie sociale » à l’ULG.

    Enfin, lors de la réforme du décret relatif aux Agences Conseil en Économie sociale, qu’il est prévu de mettre en œuvre dans le courant de cette législature, celles-ci recevront pour mission, outre le conseil et l’accompagnement des entreprises d’économie sociale, de susciter l’émergence de nouvelles entreprises coopératives ou à finalité sociale via des actions de promotion ou de sensibilisation.