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L'opinion d'Agoria quant à la reprise économique dans le secteur des technologies nouvelles

  • Session : se2014
  • Année : 2014
  • N° : 36 (se2014) 1

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  • Question écrite du 09/09/2014
    • de KAPOMPOLE Joëlle
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, de l'Industrie, de l'Innovation et du Numérique

    Selon un article paru dans le Trends du 25 juin 2014 et également relayé dans l'ÉCHO du même jour, Agoria estime qu'il n'y aura pas de reprise dans le cadre de ce secteur dont le chiffre d'affaires se maintient mais dans lequel les pertes d'emplois persistent.

    Aux termes de l'article du Trends, on peut lire : « Selon la fédération sectorielle, l'activité lors des 3 premiers mois de 2014 était "au même niveau" qu'au premier trimestre 2013. L'an passé, le chiffre d'affaires des entreprises technologiques a reculé de 5,7 %.
    "La production des entreprises mécatroniques ou des constructeurs de machines illustre parfaitement cette croissance nulle, avec un pourcentage légèrement positif de 0,4 pour cent. En 2013, ces domaines d'activité avaient reculé de 3,5 %, principalement en raison d'un repli des exportations. Après les chiffres négatifs de 2013, les perspectives ne sont guère plus réjouissantes pour les entreprises spécialisées dans les technologies des matériaux (-3 %) et les systèmes et solutions énergétiques (-3,1 %)", poursuit Agoria. »

    Dans ce contexte, je demande à Monsieur le Ministre s'il partage l'analyse d'Agoria quant à ce secteur d'activité ?

    A-t-il eu accès à un rapport plus détaillé sur la question ?

    Quelles mesures propose-t-il pour permettre à ce secteur d'activité, fleuron wallon par excellence, d'assurer sa relance économique et de nouvelles créations d'emplois ?

    Envisage-t-il un partenariat avec sa collègue Madame Éliane TILLIEUX, Ministre de l'Emploi et de la Formation, en vue de permettre la création d'emplois dans ce secteur ?
  • Réponse du 07/05/2015
    • de MARCOURT Jean-Claude

    Dans son étude, Agoria mentionne l’évolution de l’emploi dans le secteur des technologies nouvelles sur la période 2008-2013, soit durant la période de crise.

    Agoria souligne en effet que certains secteurs ont été particulièrement touchés. Il en est ainsi pour les secteurs de la métallurgie, de la mécatronique et de l’électrotechnique. Toutefois, Agoria souligne que d’autres secteurs se développent, avec des progressions intéressantes, notamment chez les équipementiers du secteur de l’automobile (+ 31,55 %) et dans le Contracting & Maintenance (+ 13,82 %).

    Par contre, il est à noter que le nombre d’entreprises dans le secteur n’a cessé d’augmenter au cours des 20 dernières années, ce qui témoigne de la vitalité du secteur.

    Les trois priorités pour le secteur pointées par Agoria sont :
    La compétitivité,
    La formation,
    L’innovation et la politique industrielle.

    En matière de compétitivité des entreprises, la Wallonie propose de nombreuses mesures visant à améliorer la compétitivité des entreprises situées sur son territoire. Citons, parmi d’autres,
    * le mentorat : mesure qui consiste à désigner une personne d’expérience (le mentor) chargée d’investir son expertise afin de favoriser le développement d’une entreprise qui a des compétences à acquérir et des objectifs professionnels à atteindre. Fin 2013, l’ASE (aujourd’hui AEI) a mis en place l’Institut du Mentorat Entrepreneurial wallon qui s’adresse aux entrepreneurs wallons réalisant déjà plus d’un million d’euros de chiffre d’affaires, employant au minimum 10 personnes et démontrant un haut potentiel de croissance ainsi qu’aux entrepreneurs qui ont négocié la croissance de leur entreprise avec succès.
    * la mesure « CXO » qui vise à mettre à la disposition d’une entreprise, pour une période transitoire, des managers experts pour des missions spécifiques. Ces managers experts peuvent être de différente nature : CEO (Chief Executive Officer), CFO (Chief Financial Officer), BDM (Business Development Manager)…

    En outre, en 2007, le Gouvernement a confié à l’ASE la mission de mettre en place un projet d’intelligence stratégique.

    Le concept d’intelligence stratégique peut se définir comme une démarche managériale de maîtrise et de protection de l’information stratégique pertinente, dont l’objectif final est d’aider le chef d’entreprise à anticiper les évolutions futures et d’optimiser la prise de décision.

    L’intelligence stratégique est une approche intégrée qui se base sur trois piliers :

    * La VEILLE : processus qui permet d’alimenter les décideurs en informations en vue de les alerter sur l’évolution de l’environnement de l’entreprise et de les aider dans leurs décisions ;

    * La SÉCURITÉ : ensemble des actions mises en œuvre pour protéger le patrimoine informationnel de l’entreprise ;

    * L’INFLUENCE : processus qui vise à modifier favorablement les interactions avec l’environnement. Il s’agit d’une démarche volontaire et donc offensive relevant de la stratégie de l’entreprise et mettant en œuvre des moyens et procédés qui font appel essentiellement à la communication. L’utilisation des NTIC permet à une entreprise de toucher un grand nombre d’acteurs qui vont eux-mêmes influencer leur « communauté ».

    À ce jour, de nombreux outils ont été développés et des assises de l’intelligence stratégique sont organisées annuellement, telles que les Assises de l’Intelligence stratégique.

    Conscient des enjeux en matière de formation, le Plan numérique actuellement en cours de préparation présentera un axe dédié aux « talents » qui proposera des mesures concrètes visant à la réduction de la fracture numérique, à la formation et à l’apprentissage des nouveaux métiers liés aux nouvelles technologies. Ces mesures seront proposées en concertation avec ma collègue Éliane Tillieux.
    Le futur plan numérique vise en outre à « booster » l’économie numérique wallonne, à la fois en développant une industrie numérique productrice de biens et services numériques, ainsi qu’en favorisant l'intégration du numérique au service de la croissance et de la compétitivité des entreprises. L’économie numérique sera d’ailleurs un axe majeur du nouveau plan Marshall 4.0.

    En outre, de nombreuses initiatives accompagnent des jeunes, qui détiennent un concept innovant d’entreprise, très souvent lié à l’usage des TIC, telles que Nest’Up, Boost Up, Venture Lab, Activ’Up.

    En termes d’innovation et de politique industrielle en Wallonie, le Plan Marshall incarne, depuis 10 ans, le changement dans la manière de mener la politique industrielle. En effet, la Wallonie soutient désormais prioritairement les secteurs pré identifiés comme porteurs sur le plan économique et industriel. De plus, l’innovation dans ces domaines est placée au cœur de la politique industrielle wallonne. Ainsi, la « smart specialisation » n’est pas chose neuve : voilà 10 ans que ce concept est au cœur des préoccupations de développement économique en Wallonie.

    Ce changement s’est traduit par la mise en place de 6 pôles de compétitivité spécialisés chacun dans un domaine porteur et novateur et dont certains ont une vocation mondiale. Ceux-ci constituent les axes verticaux de la politique industrielle wallonne. Ils permettent de couvrir l’ensemble des domaines identifiés comme porteurs pour la Wallonie.

    En plus de ceux-ci, la politique d’innovation wallonne peut s’appuyer sur 3 axes transversaux : Creative Wallonia, le programme Next et le numérique.

    Ajoutons à cet écosystème la présence de plusieurs clusters qui visent à doter la Wallonie d’une masse critique dans un ou plusieurs domaines d’activités transversaux aux secteurs identifiés comme porteurs.

    Dans ce contexte, la politique de la recherche et de l’innovation apparait, en toile de fond, comme déterminante dans la réussite de la politique industrielle menée en Wallonie. En effet, la politique de la recherche permet, sur le plan socio-économique, l’innovation et donc, in fine, la valorisation, la création d’emplois et de valeur ajoutée. C’est dans cette perspective que les Wallonie investit, chaque année, considérablement dans la politique de la recherche en vue de rencontrer l’objectif européen de 3 % du PIB.

    Ainsi, la stratégie mise en place depuis 2005 dans le cadre du Plan Marshall vise à soutenir le développement de la base productive, industrielle au sens large, en ce compris les services, et en particulier à stimuler la création d’activités à haute valeur ajoutée via le soutien à l’innovation et au transfert de connaissances, ainsi que via le renforcement de la polarisation du tissu économique sur les secteurs susceptibles de générer une dynamique de croissance accrue.

    La mise en œuvre de cette stratégie s’est traduite par un ensemble de mesures d’activation des principaux facteurs de compétitivité de la Wallonie : recherche et valorisation de la recherche, innovation au sens large, diffusion des TIC, investissement et financement, internationalisation, mise en réseau, esprit d’entreprise et créativité, infrastructures, développement des compétences, etc.

    Les 6 pôles de compétitivité wallons, c’est plus de 1000 membres dont 567 PME et 111 grandes entreprises qui gèrent actuellement près de 170 projets d’innovation et près de 70 projets de formation de pointe. Environ 12.000 emplois ont été créés au sein des entreprises membres des pôles depuis leur création et 11.000 emplois directs seront créés dans les cinq années qui suivent la fin des projets R&D. Sur le plan de l’innovation, alors que seulement 25 % des projets sont terminés, 300 innovations (produits, services, processus) ainsi que le dépôt de plus de 150 brevets et la vente de plus de 20 licences ont déjà été générés. La politique lancée en 2005 semble donc porter ses fruits.