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L'allongement de la piste de l'aéroport de Charleroi

  • Session : se2014
  • Année : 2014
  • N° : 58 (se2014) 1

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  • Question écrite du 17/09/2014
    • de TROTTA Graziana
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire, de la Mobilité et des Transports, des Aéroports et du Bien-être animal

    Comme l'indique la Déclaration de politique régionale, le Gouvernement wallon veillera au cours de cette législature à « finaliser le programme d’investissements des aéroports décidé en 2000 (dont la tour de contrôle et l’allongement de la piste à 3200 mètres à Charleroi) ».

    L'allongement de la piste fait l'objet de réflexions depuis plusieurs années, réflexions qui n'ont pu aboutir jusqu'à présent à une décision définitive.

    L'intention du Gouvernement wallon de faire passer la longueur de la piste de 2550 mètres à 3200 mètres marque la volonté de renforcer le développement de ce pôle économique essentiel pour la Wallonie que représentent l'aéroport et l'aéropôle de Charleroi. En effet l'allongement de la piste permettrait des vols longs courriers et, semble-t-il, permettrait aussi de réduire les nuisances sonores.

    En 2008, une étude d'incidences portant sur une piste à 3200 mètres a été réalisée. Quelles sont les conclusions de cette étude ? Est-ce cette étude qui servira de base à la concrétisation du projet ou bien une autre étude d'incidences sera-t-elle commanditée ?

    Que dit l'étude de 2008 sur l'impact sonore pour les environs de l'aéroport de vols transatlantiques au départ de Charleroi avec la piste actuelle et avec une piste à 3200 mètres ? Monsieur le Ministre peut-il également nous faire part des différences par rapport aux conditions de sécurité dans et à proximité de l'aéroport ?

    Quel est le coût global estimé de cet allongement et combien en coûterait-il à la SOWAER ?

    Enfin, un calendrier a-t-il déjà été esquissé et, si oui, quel est-il ?
  • Réponse du 26/09/2014
    • de DI ANTONIO Carlo

    En exécution de la DPR 2009-2014, la SOWAER a fait réaliser une étude d’incidences sur l’allongement de la piste de l’aéroport de Charleroi à 2.950 mètres. Dans les conclusions remises cet été, l’auteur de l’étude estime qu’il ne s’agit pas d’une distance optimale. La DPR 2014-2019 opte quant à elle pour un allongement de la piste à 3.200 mètres. Sur base des informations que lui transmettra la SOWAER, le Gouvernement wallon devra examiner différentes questions, notamment financières (modalités de financement du projet, dont le coût avoisinerait les 30 millions d’euros à première estimation et sous toute réserve) et juridiques (compatibilité des modalités financières avec le droit européen, notamment). Dans ces conditions, il va de soi qu’aucun timing n’a encore été déterminé.

    Sachant cependant d’ores et déjà que dans l’hypothèse de l’introduction d’une nouvelle demande de permis, la SOWAER pourra s’appuyer sur l’étude relative à l’allongement de piste à 2.950 mètres, qu’elle devra compléter en concluant un avenant avec son auteur. Elle pourra également se référer à la première étude, menée en 2008 sur base de l’hypothèse à 3.200 mètres. Elle devra bien évidemment l’actualiser en tenant compte notamment de l’évolution des technologies aéronautiques et du développement récent des activités aéroportuaires.

    Sous réserve de son actualisation, l’étude menée en 2008 (3.200 mètres) estimait que 3.074 immeubles verraient leur situation améliorée, 6.249 connaitraient un statu quo et 761 riverains pourraient avoir accès à des mesures d’accompagnement plus favorables en raison de la dégradation théorique prévue de leur situation. L’étude de 2014 relative à l’allongement de piste à 2.950 mètres estimait quant à elle à 1.605 le nombre d’immeubles dont la situation acoustique serait améliorée, 8.629 immeubles pour lesquels un statu quo serait constaté et 774 qui devraient bénéficier d’aides plus favorables.

    Sur le plan de la sécurité, les conclusions des deux études confirment que l’allongement de la piste améliorerait les conditions de sécurité, principalement lorsque les avions décollent vers Jumet. Les avions bénéficieront au sol d’une plus grande distance de sécurité et seront plus hauts lors du franchissement de l’Église Saint-Sulpice (bâtiment classé) située dans l’axe du décollage et considérée comme un obstacle au sens aéronautique.