/

La consommation de psychotropes

  • Session : se2014
  • Année : 2014
  • N° : 64 (se2014) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 18/09/2014
    • de VIENNE Christiane
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    La publication récente des données collectées par IMS Healt concernant la consommation de somnifères montre que le nombre de tranquillisants, de sédatifs et d'hypnotiques consommés par
    le Belge ne cesse d'augmenter. Le SPF Santé Publique annonce mettre en place, d'ici 2016, un monitoring afin de mieux surveiller la consommation de psychotropes en Belgique. Y a-t-il déjà des pistes de réflexion ouvertes sur le sujet en Wallonie ?

    Monsieur le Ministre compte-t-il mener une politique visant à endiguer ce phénomène, notamment dans les maisons de repos où l'on constate que 52 % des résidents consomment des médicaments à base de benzodiazépine ?
  • Réponse du 09/10/2014
    • de PREVOT Maxime

    La question de la consommation de psychotropes dans les maisons de repos est, nul n’en doute, préoccupante. Ce problème était déjà apparu dans une étude des mutualités chrétiennes en 2009 et dans une autre menée par le Centre fédéral d’expertise des soins de santé (KCE) en 2007. Il conviendra d’examiner, dans les prochains moins, les chiffres de l’Enquête de Santé sur la consommation de médicaments pour affiner notre connaissance de cette problématique grandissante.

    Le KCE recommandait dans son étude de renforcer le rôle du médecin-coordinateur, ayant souvent suivi une formation spécifique en soins à prodiguer aux personnes âgées, et de réorienter la formation du personnel infirmier vers une plus grande implication dans la gestion des médicaments, en collaboration avec le médecin-coordinateur. 

    La plupart de ces recommandations relèvent jusqu’aujourd’hui de la compétence de l'Autorité fédérale. En effet, la question de la disponibilité et de la distribution des psychotropes et la question relative à l'art de guérir, en ce compris, les guides de « bonne pratique », relèvent des compétences fédérales. Ce sont des problématiques complexes, multifactorielles.

    Il nous faut aborder la question de manière très large : habitudes et demandes des patients qui prennent des psychotropes, demandes des personnels de santé en institution, comportements des prescripteurs, etc.

    En outre, le recours à certains psychotropes a tendance à être banalisé. C’est une question sociétale qui doit aussi nous faire réfléchir.

    Pour le problème spécifique en MR/MRS, c’est au travers d’une concertation entre l’ensemble des intervenants de 1re ligne que la question doit être abordée. Comme les compétences transférées concernent aussi un certain nombre de matières en 1re ligne de soins, ce sera l’occasion d’affiner la politique de la RW sur cette importante question en concertation avec tous les acteurs concernés.

    Dans le domaine de compétences de la Wallonie, les Services de Santé mentale sont directement concernés par la question des psychotropes. Ces services, constitués d'équipes pluridisciplinaires, psycho-médico-sociales, placées sous la direction d'un médecin psychiatre ou pédopsychiatre, sont capables d'offrir une gamme de prises en charge, qu'elles soient médicamenteuses ou psychothérapeutiques. On le sait par des études EMB (evidence based medecine) : il existe des alternatives psychothérapeutiques à certains traitements médicamenteux par psychotropes.

    En ce qui concerne, par ailleurs, les actions entreprises par l’autorité fédérale en cette matière, j'informe qu’une plateforme scientifique « Psychotropes » a été créée en 2012 au niveau du SPF Santé Publique. Son objectif est d'aboutir à une consommation adaptée des psychotropes (psychostimulants, benzodiazépines, antidépresseurs et antipsychotiques). Cette plateforme est composée d'un comité de coordination et de trois groupes de travail consacrés à l’utilisation adéquate des psychostimulants chez les enfants et les jeunes adultes, chez les adultes non placés en institution et chez les seniors placés en institution.