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Les éoliennes en zone forestière

  • Session : se2014
  • Année : 2014
  • N° : 67 (se2014) 1

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  • Question écrite du 18/09/2014
    • de STOFFELS Edmund
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire, de la Mobilité et des Transports, des Aéroports et du Bien-être animal

    Vu les critiques en matière de politique éolienne menée par la Région wallonne pendant la dernière législature, je me pose la question de savoir s’il ne faut pas revoir le cadre de référence éolien et la cartographie éolienne afin de modifier les dispositifs en vue d’autoriser les éoliennes plutôt en zone forestière (sauf dans les sites à protéger) qu’à proximité des logements.

    Sachant que Monsieur le Ministre avait lors de la précédente législature proposé la mise en place de petites éoliennes le long des autoroutes, j’espère que dans sa fonction de ministre de l’Aménagement du territoire, il montrera la souplesse nécessaire pour autoriser les grandes éoliennes là où elles dérangent le moins possible les humains, donc, entre autres, en zone forestière (p.ex. dans les coupes à blanc).

    Quelle est l’analyse de Monsieur le Ministre par rapport à la question de l’implantation des grandes éoliennes ? Faut-il revoir la cartographie des sites potentiels ?
  • Réponse du 03/10/2014
    • de DI ANTONIO Carlo

    Le cadre de référence adopté en juillet 2013 permet l’implantation d’éoliennes dans les zones pauvres en biodiversité où sont plantés des résineux sans grand intérêt et pour autant que les éoliennes soient établies en continuité d’un parc existant ou d’un projet de parc situé en dehors de la zone forestière.

    D’un point de vue rugosité des sols et productivité maximalisée, les éoliennes en milieu forestier doivent, idéalement, être plus hautes d’une vingtaine à une trentaine de mètres, ce qui grève d’autant le coût de l’énergie produite. Cette hauteur ne serait probablement pas admise par la Défense nationale qui a déterminé des plafonds à une hauteur de 150 mètres. Au-delà de cette hauteur, les balisages diurnes et nocturnes seront maximaux avec un impact paysager d’autant augmenté.

    L’implantation en milieu forestier implique des incidences nombreuses comme la création de « pistes de chantier » de réseau de câblage entre les éoliennes et le point de raccordement au réseau avec des profils en travers et en long souvent plus contraignants et des grandes aires de montages mises à niveau et donc des déboisements importants.

    Le Département de la Nature et des Forêts défend, à juste titre, les zones présentant une haute biodiversité, et est de ce fait défavorable à toute implantation à moins de 200 m de la lisière forestière.

    L’implantation d’une éolienne en zone forestière et la mise à blanc auraient pour conséquence de créer une clairière et donc, une nouvelle lisière qui est un milieu riche en biodiversité. Il en est de même pour les chemins d’accès qui seraient créés. Celle-ci devrait également respecter la distance de 200 mètres préconisée, ce qui impliquerait un défrichement très important par pied implanté.

    Par ailleurs, en Région wallonne, la création de nouveaux parcs éoliens à proximité du réseau structurant routier et des voies navigables est privilégiée.

    Compte tenu de ces éléments, l’implantation d’éoliennes en zone forestière au plan de secteur est plus complexe, mais n’est pas à exclure systématiquement lorsqu’il s’agit de zones constituées de plantations de résineux à faible valeur biologique et lorsqu’elles sont situées sur des mises à blanc en lisière de champs éoliens existants, à proximité du réseau structurant routier et des voies navigables. En dehors de ces cas particuliers, il n'entre pas dans mes intentions de permettre l'implantation d'éoliennes en zone forestière.

    Enfin, la révision de la cartographie des sites potentiels n’a pas été adoptée par le Gouvernement wallon et ce point n’est pas à l’ordre du jour.