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Un projet scolaire retardé pour sauver un orme

  • Session : se2014
  • Année : 2014
  • N° : 36 (se2014) 1

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  • Question écrite du 23/09/2014
    • de STOFFELS Edmund
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Infrastructures sportives, délégué à la Représentation à la Grande Région

    Monsieur le Ministre est-il au courant du fait qu’à Eupen, les services de la DNF ont rendu un avis (auquel la ville d’Eupen s’est ralliée) empêchant la construction/transformation des archives de l’État (auteur des travaux = Régie des bâtiments) qui à son tour empêche le projet immobilier de l’école secondaire libre (auteur du projet = Pater Damian Schule) d’être réalisé comme prévu ?

    Suivant les informations dont je dispose, l’arbre n’est pas repris sur la liste des arbres remarquables à protéger. Ce sont des arbres de +/- 100 à 120 ans. Les services de Monsieur le Ministre ont estimé que l’arbre ne peut pas être supprimé purement et simplement. Un déplacement vers un autre endroit est-il une alternative ?

    La conséquence en est que le projet des archives de l'État et de l’école sont postposés pour un certain nombre de mois, voire des années. S’agissant d’un projet qui rentre dans le cadre de la politique de l’enseignement de la Communauté germanophone (pouvoir subsidiant), une concertation des services de Monsieur le Ministre avec ladite communauté a-t-elle eu lieu ?

    Quelle est l'analyse de Monsieur le Ministre sur cette question ? Est-il justifié qu’un projet scolaire soit retardé pour sauver un orme ? N’aurait-on pas dû trouver une solution alternative et plus rapide ?

    Si l’administration ne travaille pas de façon plus pro-active et reste sur les positions de principe sans proposer de solutions qui évitent le retardement de projets importants, cela ne contribue pas à une bonne compréhension des objectifs en matière de protection de la nature, des espèces et des habitats.
  • Réponse du 20/10/2014
    • de COLLIN René

    L’orme champêtre a quasi complètement disparu de nos campagnes, ravagé par la graphiose. Seuls subsistent quelques rares sujets qui ont ou ont pu acquérir une résistance à la maladie. Sur les 25.000 arbres remarquables inventoriés, toutes essences confondues, seuls 31 ormes champêtres font actuellement partie de la liste officielle.

    En 2013, a été découverte à Eupen, sur le chantier projeté des Archives de l’État, une cépée d’orme composée de trois troncs. Le plus gros des troncs mesure 285 centimètres de circonférence, ce qui place le sujet en question parmi les 15 plus gros sujets connus en Wallonie. Vu la rareté de l’essence et les dimensions assez exceptionnelles du sujet, la commune d’Eupen a proposé, en 2013, cet arbre comme complément à la liste officielle des arbres remarquables.

    Vu l’intérêt de cet arbre, tant du point de vue biologique (résistance à la graphiose) que patrimonial, le Département Nature et Forêt estime que la préservation de ce sujet répond prioritairement aux objectifs en matière de protection de la nature et des espèces.

    À noter que la possibilité de déplacer l’arbre envisagée par honorable membre est physiologiquement infaisable. Le traumatisme engendré à l’arbre serait trop important et sa survie serait plus que compromise.

    Enfin, il n’appartient pas au Département de la Nature et des Forêts d’être proactif en la matière. La proactivité doit être une qualité de l’auteur de projet et non d’une instance consultée uniquement pour avis. À cet effet, j'informe que l’auteur de projet, en l’occurrence la Régie des Bâtiments, se trouve dans le même bâtiment que le Département de la Nature et des Forêts-Cantonnement d’Eupen. Lors de la planification des travaux, l’auteur de projet aurait pu aisément anticiper les éventuels obstacles en s’informant préalablement auprès du Département de la Nature et des Forêts voisin.

    Enfin, je communique que trois réunions de concertation au sein de la Direction générale opérationnelle - Aménagement du territoire, Logement, Patrimoine et Énergie ont rassemblé les différents intervenants en la matière (Régie des Bâtiments, école secondaire Pater Damian, Direction générale opérationnelle - Aménagement du territoire, Logement, Patrimoine et Énergie, Communauté germanophone et Département de la Nature et des Forêts) ont été organisées en mars, avril et juin 2014, la demande de permis ayant été introduite en novembre 2013. Lors de ces réunions, le Département de la Nature et des Forêts a bel et bien proposé toute une série d’alternatives au projet afin de concilier à la fois l’arbre et le projet.