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La task force wallonne contre l'embargo russe

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2014
  • N° : 1 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 25/09/2014
    • de PREVOT Patrick
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, de l'Industrie, de l'Innovation et du Numérique

    Le 4 septembre 2014, le Gouvernement wallon lançait une task force visant à établir un « suivi de l'impact sur l'économie wallonne des sanctions contre la Russie et des contre-mesures », et ce, afin de minimiser l'impact de la crise pour notre économie régionale.

    Cette mesure fait suite au contre embargo opéré par la Russie dans le cadre de la crise ukrainienne.

    En effet, réagissant aux mesures décidées par l'Union européenne comme sanctions à la politique russe le long de la frontière ukrainienne, cette même Fédération de Russie a choisi d'appliquer un contre embargo sur les produits agroalimentaires des pays de l'Union. Un contre embargo dont il est a priori difficile de déterminer les effets sur l'économie wallonne, d'établir un "suivi de l'impact sur l'économie wallonne des sanctions contre la Russie et des contre-mesures" adoptées dans le cadre de la crise ukrainienne.

    À ce titre, je souhaiterais tout d'abord féliciter le Gouvernement d'avoir réagi le plus rapidement possible à ce problème en anticipant d'ailleurs la session extraordinaire du Conseil agriculture et pêche de l'Union européenne qui s'est tenue le vendredi 5 septembre dernier.

    Je souhaiterais ensuite apprécier à sa juste valeur la mesure prise. En l'occurrence, un comité chargé d'émettre un avis duquel pourra naître une politique concrète. Il aurait en effet été précipité de dégager des moyens supplémentaires à ceux offerts par l'Union européenne sans avoir au préalable analysé la réalité quotidienne de nos producteurs locaux.

    Néanmoins, malgré cette bonne volonté affichée, certaines questions demeurent. C'est pourquoi, en sa qualité de Président de ce groupe de travail, je souhaiterais poser les questions suivantes à Monsieur le Ministre.

    Aujourd'hui, qu'en est-il de son organisation et de son agenda ? Où en sont ses travaux ? Quand serions-nous susceptibles de recevoir ses premières conclusions ?

    La « task force » a-t-elle également pour ambition d'analyser les éventuels risques de dérives liés à des augmentations impromptues de prix ? Dans le sens où des producteurs ou industriels pourraient vouloir profiter de la situation pour augmenter leurs prix au dépend des consommateurs. Dans la négative, ne serait-il pas intéressant de s'y pencher dans le cadre de ces travaux ?

    Ce groupe ayant été réalisé de manière unilatérale et étant entendu que ce problème touchera aussi bien les producteurs wallons que flamands, ne serait-il pas pertinent de se mettre en relation avec ce qui se fait au nord du pays, et ce, afin de s'en inspirer et de travailler en dialogue avec les instances flamandes responsables?

  • Réponse du 06/10/2014
    • de MARCOURT Jean-Claude

    Les sanctions mises en œuvre par la Commission européenne contre la Russie ainsi que les contre-mesures russes contre l’Union n’ont pas encore touché de manière directe notre économie, mais des effets indirects sont déjà perceptibles sur les marchés extérieurs. Il était dès lors utile d’anticiper toutes les évolutions possibles. C’est la tâche que s’est assignée la task force mise sur pied par le Ministre de l’Économie.

    Ce groupe de travail est présidé par une représentante du Ministre de l’Économie. Il est constitué de représentants du Ministre-Président et du Ministre de l’Agriculture - les produits agricoles étant les premières cibles des contre-mesures russes -, mais également de représentants de la Direction de la Politique économique, de l’AWEx, de la SOWALFIN et de l’Union wallonne des entreprises. Ce groupe fonctionne comme une cellule de veille, d’anticipation, d’accompagnement et de réactions aux effets de la crise sur les entreprises touchées ou potentiellement touchées par la crise en Ukraine.
    Des échanges d’informations sont régulièrement organisés avec les autres régions et avec le niveau fédéral dans le cadre d’une task force constituée au Ministère des Affaires étrangères.

    Suite à la première réunion qui s’est tenue le 12 septembre dernier, une cartographie des entreprises et des secteurs ayant des intérêts en Russie et en Ukraine a été établie. Y sont également reprises celles qui ont des projets d’investissements dans ces deux pays ainsi que les exportations wallonnes vers la Russie au niveau du code produit le plus fin. À ce jour, ce tableau met en évidence un impact direct très modéré. La vigilance est cependant de rigueur en ce qui concerne les impacts indirects, soit les évolutions de marchés liées à la crise. La task force est également attentive à l’évolution des prix et aux effets indirects des limitations de mouvements de capitaux décidés par l’Union européenne.

    Une deuxième réunion a porté spécifiquement sur le montage d’un projet de promotion des exportations de produits agroalimentaires visés par les contre-mesures vers des marchés tiers. Ce projet sera soumis à la Commission européenne en vue d’un cofinancement et porte sur le secteur spécifique de la transformation du lait. Cette action est suivie conjointement par le Ministre de l’Économie et par le Ministre de l’Agriculture. Outre des entreprises du secteur, elle implique l’AWEx et l’Agence wallonne pour la Promotion d’une Agriculture de Qualité. Elle a fait l’objet d’un dialogue avec les acteurs flamands concernés par ce sujet.

    Pour le reste l’AWEx et la SOWALFIN ont établi un dialogue spécifique avec les entreprises qui ont des intérêts directs et indirects en Russie et en Ukraine et la réaction est organisée dossier par dossier au stade actuel.

    Le groupe de travail se réunira en fonction des besoins dictés par l’évolution de la crise et de l’évolution de la liste des secteurs touchés.