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La lutte contre la démence

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2014
  • N° : 11 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 26/09/2014
    • de KAPOMPOLE Joëlle
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    La démence est une maladie qui touche essentiellement les personnes âgées. L'étude Qualidem, menée par une équipe de chercheurs de l'Université de Liège et de la KU Leuven, estime que le nombre de cas de démence en Belgique touche près de 9,3 % de la population de 65 ans et plus. Parmi les personnes âgées de 85 ans et plus, ce chiffre s’élève à 26,4% et à 34,8% pour les personnes de 90 ans et plus. Deux patients sur trois sont des femmes.

    Le nombre de personnes souffrant de démence dans le monde a augmenté de 22 % au cours des trois dernières années, atteignant 44 millions. Selon le rapport d'Alzheimer Disease International, ce nombre sera multiplié par trois d'ici 2050. Quelque 135 millions de personnes seront ainsi atteintes de démence dans le monde entier, dont 16 millions en Europe de l'ouest.

    Le phénomène du vieillissement de la population ne fera qu’augmenter le nombre de personnes touchées par cette maladie, ceci entraînera par conséquent une évolution des besoins en rapport avec les soins à prodiguer à ces personnes ainsi que dans leur prise en charge globale.

    Existe-t-il en Région wallonne une campagne générale de sensibilisation à la prévention primaire en vue de lever le tabou sur la démence et familiariser davantage le public avec les possibilités de diagnostic précoce ?
  • Réponse du 14/10/2014
    • de PREVOT Maxime

    Les troubles neurodégénératifs touchent environ 150 000 personnes en Belgique. Environ 85 000 d’entre elles souffrent de la maladie de type Alzheimer. De plus, l'honorable membre a raison de souligner que moyennant un diagnostic précoce, le nombre de personnes atteintes pourrait s’avérer encore plus important. En effet, la Fondation pour la Recherche Alzheimer estime, qu’en Belgique, environ 400 000 personnes seraient atteintes de démence si l’on compte les personnes non diagnostiquées.

    Au-delà de ces chiffres parfois alarmants, il est à la fois essentiel de sensibiliser la population aux signes précoces de la maladie mais aussi de lutter contre les stéréotypes discriminants autour de cette maladie. En effet, si l’étude Qualidem de 2007, menée conjointement par l’ULG et la KU Leuven, à laquelle l'honorable membre fait référence, détaille la proportion de personnes touchées par la maladie, cette étude conforte aussi l’hypothèse selon laquelle « l’évolution de la qualité de vie des personnes démentes n’est pas uniquement déterminée par des paramètres neurodégénératifs mais également par des variables en lien avec l’environnement physique et social ». Dès lors, il est essentiel de réaliser régulièrement des campagnes de prévention primaire – destinées au grand public – mais aussi des campagnes de prévention secondaire destinées aux personnes atteintes par la maladie et à leurs proches. La maladie n’est pas une fatalité, un environnement social et familial adapté améliore le bien-être de la personne et de son entourage.

    En Région wallonne, plusieurs associations, comme Le Bien Vieillir, Alzheimer Belgique, la Plateforme Alzheimer du Luxembourg ou La Ligue Alzheimer, informent et soutiennent les personnes atteintes de démence ainsi que leurs proches. Outre les services et activités proposés par ces associations – comme l’information et l’orientation, l’accompagnement psychologique ou le service de répits aux aidants proches - , certaines d’entre elles réalisent aussi des formations à destination des familles et des professionnels afin de les sensibiliser à la communication et à l’accompagnement de personnes atteintes par une démence. De même, de plus en plus de services d’aide et soins à domicile proposent un accompagnement adapté pour permettre à la personne de rester le plus longtemps possible chez elle. Des services de santé mentale prennent aussi en charge des personnes souffrant d’une maladie neurodégénérative ou bien encore leurs proches qui développent souvent des symptômes dépressifs. Autant d’actions qui visent à lever le tabou de la démence et à se représenter la personne malade comme une personne qui possède des capacités physiques, émotionnelles et intellectuelles jusqu’à la fin de sa vie.

    Si ces actions de terrain sont essentielles et nécessaires, il n’en reste pas moins qu’elles sont réalisées au niveau local, voire régional, sans que celles-ci soient clairement recensées et coordonnées. Ce qui ne facilite certainement pas la mise en place d’une sensibilisation unique, uniforme et adressée à un large public. C’est pourquoi, lors de la précédente législature, le Gouvernement wallon a approuvé un « programme wallon d’Action Alzheimer et maladies apparentées » ainsi que la mise en place d’un Centre Alzheimer Wallon qui s’est concrétisé, fin août 2014, par l’engagement d’une personne au sein de l’administration wallonne à la DGO5.

    Avec le soutien et l’appui de ce gouvernement, cette personne sera notamment chargée, en concertation avec les professionnels du secteur, de promouvoir auprès du grand public, une vision nuancée et non caricaturale des maladies neurodégénératives et de familiariser le plus grand nombre aux facteurs de risques mais aussi aux facteurs « protecteurs » de la maladie. Le recensement des activités/services existants en Région wallonne ainsi que la coordination de ces actions constituent aussi les priorités d’actions à venir.