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La pollution de l'air au dioxyde de soufre

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2014
  • N° : 29 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 01/10/2014
    • de TROTTA Graziana
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire, de la Mobilité et des Transports, des Aéroports et du Bien-être animal

    Dans le courant du mois de septembre, l'Agence wallonne de l'air et du climat (AWAC) a enregistré en plusieurs endroits un niveau anormal de dioxyde de soufre dans l'air. Selon la presse du 25 septembre, ce fut le cas notamment de Havinne à Habay et de Viroinval à Somme-Leuze.

    L'AWAC n'était alors pas certaine de l'origine de cette pollution, mais suspectait les poussières volcaniques émises suite à la récente activité du volcan islandais Bardabunga.

    Aujourd'hui, Monsieur le Ministre dispose-t-il d'informations plus précises quant à cette pollution ? L'hypothèse de l'origine naturelle a-t-elle été confirmée ? Dans la négative, quelles sont les autres origines suspectées ? D'autres zones que celles susmentionnées ont-elles été touchées ?

    Quel est le niveau d'alerte pour la présence de dioxyde de soufre et quels sont les niveaux enregistrés en Wallonie par l'AWAC ? Monsieur le Ministre est-il en mesure de nous préciser l'impact sur la qualité de l'air et donc aussi sur la santé ?

    Dans la mesure où l'émission de dioxyde de soufre trouve essentiellement son origine dans la combustion des matières fossiles, Monsieur le Ministre peut-il m'indiquer comment a évolué le niveau de dioxyde de soufre en Wallonie au cours des dernières années ?
  • Réponse du 16/10/2014 | Annexe [PDF]
    • de DI ANTONIO Carlo

    Le réseau wallon de mesure en temps réel compte 15 points de mesure du dioxyde de soufre. Les sites de mesure sont implantés dans des zones à risques mais également dans des espaces plus ruraux de manière à quadriller l’entièreté du territoire wallon.

    Le tableau 1 en annexe dresse le bilan des stations les plus impactées par l’épisode du 22 au 24 septembre dernier.

    Bien que les maxima horaires ou les moyennes journalières aient été anormalement élevés entre le 22 et le 24 septembre, on constate immédiatement qu’en matière de protection de la santé humaine, tant les moyennes horaires maximales (350 µg/m³ à ne pas dépasser plus de 24 fois par année civile) que les moyennes journalières maximales (125 µg/m³ à ne pas dépasser plus de 3 fois par année civile) sont loin d’avoir été atteintes et qu’il n’y a par conséquent pas lieu de s’inquiéter. Le niveau d’alerte fixé par la directive de 500 µg/m³ sur 3 heures consécutives dans des lieux représentatifs d’une surface d’au moins 100 km² ou une zone ou agglomération entière n’a pas non plus été franchi vu l’absence de dépassement de la valeur horaire en 2014.

    Toutefois, force est de constater que pour des stations éloignées de toute source de SO2, les niveaux de concentration mesurés sont effectivement inhabituels et difficilement explicables par l’activité humaine à proximité des points de mesure. En outre, ces augmentations de concentrations ne semblent pas être la conséquence d’un manque de dispersion des polluants dans l’atmosphère durant ces journées. Dans le nord de la France, où un pic de SO2 a été constaté à la même période, celui-ci a pu être mis en concordance avec une forte teneur en soufre des particules en suspension, ce qui a conduit les analystes environnementaux à conclure qu’il s’agissait bien des émissions du volcan Bardabunga.

    En ce qui concerne l’évolution du niveau de dioxyde de soufre en Wallonie ces dernières années, le graphique ci-dessous reprend l’évolution du nombre de dépassements de la moyenne journalière aux stations de Marchienne, Charleroi, Jemeppe et Engis. Il apparaît clairement que le nombre de dépassements a fortement diminué ces dernières années par rapport aux années antérieures à 2008. Voir figure 1 en annexe.

    Au niveau de la moyenne annuelle limite de 40 µg/m³, on constate par ailleurs que plus aucun cas de dépassement ne s’est présenté ces 6 dernières années. Voir figure 2 en annexe.