La valorisation des déchets enfouis dans les centres d'enfouissement technique (CET)
- Session : 2014-2015
- Année : 2014
- N° : 40 (2014-2015) 1
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Question écrite du 07/10/2014
- de TROTTA Graziana
- à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire, de la Mobilité et des Transports, des Aéroports et du Bien-être animal
Avant l'instauration du tri sélectif, tous les types de déchets étaient dirigés vers les décharges, les Centres d'enfouissement technique (CET). Parmi ces déchets se trouvaient notamment du plastique, du verre, des métaux comme l'aluminium, autant de matières qui aujourd'hui se trouvent toujours sous terre.
Le CET de Mont-Saint-Guibert a mis en place un système de valorisation de ces vieux déchets qui se sont accumulés pendant des années. En récupérant les gaz issus de la décomposition de ceux-ci - décomposition facilitée et accélérée par l'injection d'eau chargée de micro-organismes -, le centre peut aujourd'hui produire de l'électricité atteignant environ pour l'équivalent de la consommation d'environ 10.000 foyers.
Selon mes informations, cette expérience est chapeauté par le pôle de compétitivité GreenWin dédié au développement durable. Elle est en tout cas très prometteuse et participe d'une logique de recyclage maximal de nos résidus qu'il convient de pousser toujours plus loin pour que l'économie circulaire prenne véritablement le pas sur l'économie linéaire.
Monsieur le Ministre peut-il me dire si cette expérience pourra être étendue à tous les CET de Wallonie ? Des démarches sont-elles entreprises dans ce sens et, si oui, peut-il fournir des précisions sur la mise en oeuvre de cette technique de valorisation dans d'autres CET ? Quel est le rôle des pouvoirs publics wallons à cet égard ? Le potentiel de production électrique de cette technique pour l'ensemble des CET wallons a-t-il été évalué par l'administration et, si oui, quel est-il ? Enfin, la technique est-elle brevetée ?
Réponse du 24/10/2014
- de DI ANTONIO Carlo
Le centre d’enfouissement technique de Mont-Saint-Guibert fait l’objet d’un projet de recherche et développement, appelé Minerve. Le projet Minerve, porté par le pôle de compétitivité GREENWIN, part du principe que les sites où sont enfouis des déchets sont une source d’énergie et de matériaux. Ce projet s’articule autour de trois axes principaux : la caractérisation des déchets présents, la minéralisation des déchets et le landfill mining. Le volet caractérisation a pour but de sonder la masse des déchets et d’en définir le potentiel de biodégradation et le potentiel de déchets encore valorisables. Le volet minéralisation vise à développer des techniques d’accélération du processus de dégradation des déchets fermentescibles, pour optimiser la production de biogaz transformés ensuite en chaleur et/ou électricité. Le volet landfill mining développe des techniques d’extraction, de tri et de valorisation énergie et matières de déchets/matériaux valorisables.
Ce centre d’enfouissement technique valorise déjà depuis une vingtaine d’années son biogaz en électricité. Le volet minéralisation précité a, dans ce cas, permis de stabiliser la production d’électricité annuelle à environ 30.000 MWh, soit l’équivalent des besoins de +/- 10.000 ménages. MINERVE a donc permis de maintenir la production électrique mais n’en est pas le seul contributeur.
L’issue de ce projet de recherche et développement est de proposer une solution intégrée partant du cycle de vie d’un site d’enfouissement de déchets et permettant de mettre en œuvre une méthodologie appliquée de gestion durable de ces sites. Cette méthodologie serait alors protégée intellectuellement, le but étant de proposer cette méthode d’abord en Wallonie mais également d’exporter ce savoir-faire wallon en dehors de nos frontières.
Ce projet permettrait de répondre aux différents problèmes liés à la postgestion des CET.
La Région wallonne soutient financièrement ce projet qui s’inscrit pleinement dans mes intentions de promouvoir une gestion durable des CET.