/

Le gaspillage alimentaire

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2014
  • N° : 8 (2014-2015) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 07/10/2014
    • de KAPOMPOLE Joëlle
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Infrastructures sportives, délégué à la Représentation à la Grande Région

    Lutter contre le gaspillage alimentaire est indispensable. On a d'ailleurs vu, à la faveur de l'embargo russe sur nos fruits combien il était inacceptable qu'on subsidie des producteurs pour qu'ils détruisent leurs récoltes alors que ces fruits auraient pu être distribués dans les écoles, les CPAS, les banques alimentaires, le monde associatif ...

    Afin d'éviter les gaspillages, plusieurs initiatives voient le jour. Ainsi la plate forme "foodwe.org" vient d'être lancée. Le principe est simple : en s'inscrivant sur foodwe.org, les professionnels du secteur de l'alimentation (supermarchés, producteurs, criées, restaurants,...) peuvent poster leurs invendus alimentaires toujours propres à la consommation humaine.

    Les associations caritatives ou citoyennes signalent ensuite leur intérêt pour le don et vont le récupérer sur place. Si ces derniers temps diverses initiatives ont été prises tant au niveau européen que régional (modification du décret sur le permis d'environnement à l'initiative du groupe PS du Parlement wallon) ou communal (notamment sous l'impulsion de Frédéric Daeden à Herstal) pour favoriser le transfert des invendus alimentaires vers les organisations caritatives et autres banques alimentaires, il n'existait jusqu'à présent aucune plate-forme pour faciliter la logistique de ces dons en Belgique. Comment Monsieur le Ministre entend-il soutenir ce type de projet ?

    En outre, comment éviter que des produits qui sont tout à fait comestibles, mais qui ne correspondent pas aux standards commerciaux ne soient pas mis sur le marché ? Monsieur le Ministre entend-il prendre une initiative en la matière ?
  • Réponse du 28/10/2014
    • de COLLIN René

    Le gaspillage alimentaire ne peut laisser personne indifférent, car il évoque des images ou des situations choquantes que nous ne souhaiterions jamais connaître.

    Les agriculteurs s’évertuent à produire des produits alimentaires de qualité répondant aux normes les plus strictes. L’objectif premier est de satisfaire un réel besoin alimentaire en minimisant les pertes aux différents niveaux du cheminement d’un produit, depuis sa production jusqu’au frigo du consommateur.

    Dans le cadre des mesures exceptionnelles décidées par la Commission européenne suite à l’embargo russe, des mesures de distribution gratuite sont possibles. Tout comme les autres mesures prévues, celles-ci ne sont possibles qu’à l’initiative des producteurs et des groupements de producteurs reconnus.

    J’ai demandé à mon administration de veiller à pouvoir faire face à de telles demandes même si à l’heure actuelle, les montants d’indemnisation prévus par l’Europe ne rendent pas cette option intéressante pour les producteurs qui préfèrent vendre ou stocker dans l’espoir d’une remontée des prix du marché.

    Concernant les fruits et légumes non conformes aux standards commerciaux, les producteurs et les autres acteurs de la filière travaillent pour éviter les déchets et les pertes économiques qu’engendreraient une non-valorisation de ceux-ci. Ces produits sont généralement destinés à la transformation et ne se retrouveront pas dans le rayon fruits et légumes frais, mais dans le rayon des surgelés, conserves ou jus et soupes.

    Au niveau du consommateur wallon, lequel jetterait 15 à 20 kilos de denrées alimentaires chaque année, je soutiens une initiative d’Espace Environnement portant sur un « Défi alimentation durable ». Celle-ci vise à accompagner 12 foyers témoins pendant six mois, afin de les sensibiliser à une alimentation plus saine, plus durable et surtout sans gaspillage.

    La plateforme d’échanges Foodwe.org, avec son double objectif de lutte contre le gaspillage alimentaire et de don alimentaire, est une initiative intéressante en la matière.

    Vu les compétences du Ministre du Développement durable et du Ministre de l’Action sociale, des échanges ont eu lieu entre les cabinets des ministres concernés et les initiateurs de ce projet.