/

Les richesses naturelles du sous-sol wallon

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2014
  • N° : 58 (2014-2015) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 14/10/2014
    • de TROTTA Graziana
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire, de la Mobilité et des Transports, des Aéroports et du Bien-être animal

    En novembre 2011, le Ministre Philippe Henry alors en charge de l'Environnement m'indiquait que deux demandes de permis de recherche et d'exploitation de gaz combustibles introduites par European Gaz Limited (EGL) étaient en cours d'instruction.

    L'une de ces demandes, le dossier dit « permis de Péronnes et Anderlues », concerne des réservoirs de stockage de gaz naturel et a pour objectif la récupération du grisou industriel dans anciens travaux miniers déchus qui ont servi de réservoirs à Fluxys.

    La deuxième demande, le dossier dit « permis du Hainaut », concerne une zone bordant le sud du bassin houiller concédé du Hainaut entre Quiévrain et Couillet, soit une zone de 70 km de long pour 5 à 7 km de large. Le projet concerne l'exploitation par des forages d'une profondeur potentielle de 1500 à 2000 mètres, en pompant le gaz pour le traiter en surface et l'envoyer ensuite dans le réseau.

    Monsieur le Ministre peut-il faire le point sur ces deux dossiers ? Le Service géologique de Wallonie a-t-il été sollicité ? Quelles sont, selon les dernières informations disponibles, les réserves potentielles en charbon et en gaz des concessions minières de Charleroi et du Centre ainsi que des zones situées au sud de celles-ci, sous la faille du midi, zone qui est visée par « le permis du Hainaut » ?

    Outre ces deux dossiers, il semble que le sous-sol wallon ait un réel potentiel géologique en zinc. Selon certains spécialistes, il serait envisageable de mobiliser des géologues disposant d'outils d'imagerie du sous-sol afin d'identifier la présence de corps minéralisés à 200 ou 300 mètres de profondeur. Un travail de prospection de la présence du zinc est-il envisagé à l'échelle de la Wallonie ? Des programmes de prospection précis ont-ils été introduits ?

    Enfin, ma dernière question concerne la géothermie, ressource énergétique renouvelable dont le potentiel serait selon certaines sources important dans le sous-sol wallon. Selon l'ex-ministre du Développement durable, nous disposons d'une cartographie de ce potentiel géologique (localisation). Monsieur le Ministre peut-il me fournir cette cartographie ?
  • Réponse du 04/11/2014
    • de DI ANTONIO Carlo

    Le dossier de demande de permis d'exploitation de gaz combustible dit "permis de Péronnes et Anderlues" est aujourd'hui limité au seul le réservoir d'Anderlues. Le réservoir de Péronnes est maintenant sous eau et n'est dès lors plus considéré comme exploitable.

    Le permis unique pour ce projet a été introduit le 25 août 2014 et déclaré complet le 15 septembre. L'enquête publique est en cours.

    L'extraction envisagée dans le cadre de ce projet est celle du grisou émanant du charbon résiduel situé dans le volume des anciens travaux ainsi que du grisou migrant des massifs inexploités environnants, fracturés par l'exploitation minière.

    Le projet dit "permis du Hainaut" vise, quant à lui, les massifs inexploités situés au sud de la zone concédée. Cette demande n'a pas encore fait l'objet de la publication officielle au Journal officiel de la Communauté européenne.

    Pour ce qui est de la recherche de réserves de minerais métalliques, il faut faire une distinction entre le fait que le territoire soit concédé ou non.

    En territoire concédé, seul le concessionnaire a le droit d'effectuer des recherches ou d'exploiter. Les recherches menées entre les années 1960 et 1985 sur les concessions au nord d'Andenne ou sur celles de l'est de la Wallonie l'ont été par des syndicats de recherches créés par les concessionnaires ou avec leur accord. C'est dans ce cadre que le gisement profond de Plombières a pu être correctement circonscrit.

    Hors territoire concédé, la recherche minière est libre, moyennant l'obtention d'un permis de recherches minières octroyé par le Gouvernement. Ce permis impose certaines obligations d'activité à son détenteur. Il donne la priorité pour l'obtention d'une concession minière. Ce type de recherche est à l'initiative d'opérateurs privés, agissant à titre propre ou dans le cadre d'un syndicat de recherches.

    Les techniques d'exploration à mettre en œuvre ne sont pas si simples et restent coûteuses. Elles se déclinent en plusieurs étapes, allant de l'étude géologique, minéralogique et géochimique, en passant par de la géophysique pour préciser la structure du sous-sol profond et enfin se conclure par des campagnes de forages d'exploration, avec analyses minéralogiques et chimiques.
    L'intervention de l’administration dans ces recherches se concrétise par la mise à disposition d'une Carte géologique de qualité et de collections de données, par la conservation d'archives géologiques et minières et par une expertise dans la connaissance du sous-sol, de ses particularités et de ses ressources.

    À ce jour, il n'existe aucune demande en cours pour un permis d'exploration. Aucun permis n'a d'ailleurs été octroyé depuis plus de 20 ans. Le Service géologue de Wallonie n'a pas connaissance de travaux d'exploration en cours actuellement ou dans les dernières années. On sait toutefois que des études bibliographiques sont menées par des sociétés minières sur les anciens gisements européens, dont les gisements wallons.

    En matière de géothermie, il existe une carte du potentiel géothermique en Wallonie, établie, à l'initiative de la DGO4 - Aménagement du Territoire, Logement, Patrimoine et Énergie, par le Service géologique de Belgique. Elle est disponible à l'adresse web suivante : http://energie.wallonie.be/fr/la-geothermie-profonde.html?IDC=6173

    Par ailleurs, une plate-forme "géothermie" doit prochainement être mise en ligne par la DGO4 Energie pour permettre de consulter les données résultant des travaux de recherches récents, notamment dans le Hainaut. Cette plate-forme ne diffusera que les données accessibles au public, une partie des résultats étant couverts par la confidentialité.