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Les indemnisations liées aux dégâts causés par les blaireaux

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2014
  • N° : 12 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 15/10/2014
    • de RYCKMANS Hélène
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Infrastructures sportives, délégué à la Représentation à la Grande Région

    Je souhaiterais connaître, pour l’année 2013, le nombre de dossiers de demandes d’indemnisations ainsi que les montants qui ont été accordés dans le cadre de dégâts occasionnés par les blaireaux dans les cultures. Outre ces données objectives, Monsieur le Ministre dispose-t-il d’éléments d’analyse de celles-ci, le cas échéant, rapportées aux données des années précédentes ?

    Monsieur le Ministre peut-il également me préciser où en sont les comptages en cours (ULg) visant à évaluer le niveau de population de cette espèce, suivre son évolution dans le temps et déterminer les facteurs limitant sa progression ? Les résultats sont-ils connus ? Quels sont-ils ? Peut-il nous en donner le détail, par région ? Et s’ils ne sont pas encore connus, quand le seront-ils ?

    Son prédécesseur avait envisagé de modifier le statut de ce mammifère, estimant « qu'on ne peut pas garder le statut d’espèce protégée de manière permanente et partout. Il faut un statut plus souple et adapté à l’évolution des populations ». Quelle est la position de Monsieur le Ministre en la matière ?
  • du 30/10/2014
    • de COLLIN René

    En 2013, 309 agriculteurs ont sollicité une indemnisation recevable pour cause de dégâts dus au blaireau, essentiellement dans des cultures de maïs. Ces 309 demandes représentent un montant total d’indemnisation de 161.000 euros et des montants individuels varient de 125 euros à 6.335 euros. Ces différentes indemnités sont en voie d’être payées aux agriculteurs. Il faut y ajouter les frais d’expertise qui s’élèvent à 35.500 euros.

    En outre, toujours pour les demandes d’indemnisation de dégâts dus au blaireau en 2013, 47 demandes ont été refusées, car le seuil minimal de dégâts (125 euros) n’était pas atteint ou parce que l’espèce responsable des dégâts n’était pas le blaireau.

    Par rapport aux années précédentes, l’année 2013 correspond à un rééquilibrage. En effet, entre 2008 et 2011, ces indemnisations étaient en moyenne de 120.000 euros par an. Ensuite, l’année 2012 a connu un pic exceptionnel à environ 400.000 euros.

    En ce qui concerne l’évolution de la population de blaireau présente en Wallonie, elle fait l’objet d’un suivi par le Laboratoire de zoologie de l’Université de Liège. Dans ce cadre, aucune variation significative n’est observée depuis cinq ans. La population wallonne de blaireau apparaît stable et elle est estimée à environ 4.650 individus.

    Si, comme tend à le prouver cette étude, la population est relativement stable, le pic d’indemnisation de 2012 pose question. Si les conditions météorologiques particulières ont allongé la période favorable aux dégâts de blaireau dans les maïs, elles ne peuvent à elles seules expliquer l’ampleur de l’augmentation. Il se pourrait donc que des confusions dans l’identification du ou des auteurs des dégâts aient également eu lieu, en particulier avec les dégâts de sangliers. Lorsqu’il y a présence de ces deux espèces, la détermination de l’auteur des dégâts nécessite un examen particulièrement attentif.

    Des formations à la reconnaissance des dégâts ont été organisées en 2013 et à nouveau en 2014 par le Département Nature et Forêts en collaboration avec l’Université de Liège et l’ASBL Fourrages Mieux. Ces formations ont été suivies par de nombreux experts, par des agents forestiers ainsi que par des candidats experts. Elles semblent progressivement porter leurs fruits puisque les niveaux de dégâts expertisés en 2013 et 2014 sont dans leur grande majorité davantage en adéquation avec les limites biologiques du blaireau.

    Le blaireau est une espèce protégée en Wallonie. Néanmoins, comme toute espèce sauvage, sa population doit pouvoir être gérée. Une procédure dérogatoire permettant sa régulation existe déjà actuellement. Sa simplification administrative est à l’étude afin de permettre, dans certains cas précis, aux agriculteurs de défendre rapidement et efficacement leurs cultures contre les dégâts de cette espèce.