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La baisse de la surface des terres agricoles consacrées aux jachères.

  • Session : 2004-2005
  • Année : 2004
  • N° : 8 (2004-2005) 1

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  • Question écrite du 04/10/2004
    • de CRUCKE Jean-Luc
    • à LUTGEN Benoit, Ministre de l'Agriculture, de la Ruralité, de l'Environnement et du Tourisme

    L'institut national de statistiques (INS) a récemment dévoilé les constatations de son enquête consacrée à l'agriculture.

    On peut y apprendre que la part de la surface cultivée consacrée aux monocultures ne cesse de croître. Ainsi, la culture du colza a cru en 2003 de 21 % en Wallonie, de même que celle de l'épeautre et du seigle (respectivement de 25 et 58 % en Wallonie).

    Par contre, les superficies consacrées aux jachères se sont considérablement réduites (un recul de 21 % a été enregistré en 2003).

    On peut aisément déduire de ce chiffre que la quantité totale de pesticides utilisés en Wallonie pour 2003 est supérieure aux quantités de 2002.

    Monsieur le Ministre ne trouve-t-il pas que cette évolution contredit l'objectif européen de protection des espèces animales et de la biodiversité en général, ainsi que les objectifs du protocole de Kyoto concernant la réduction des rejets de gaz à effet de serre ?

    Que compte-t-il faire concrètement afin de tenter de stopper ce désastre et de rendre les jachères plus attractives ?
  • Réponse du 15/11/2004
    • de LUTGEN Benoît

    Il est erroné de tirer des conclusions de l'évolution de l'agriculture en comparant d'une année à l'autre les superficies occupées par les cultures. Ce l'est d'autant plus quand on compare des cultures dont la superficie est faible, voire très réduite.

    En effet, la superficie de colza est passée de 4.508 hectares en 2003 à 5.495 hectares en 2004; la superficie d'épeautre de 7.968 hectares à 10.034 hectares et celle du seigle de 129 hectares à 205 hectares. Si les variations relatives sont importantes, elles restent modestes en termes absolu, d'autant plus quand on les compare aux superficies des cultures les plus représentatives : les prairies 350.000 hectares; le froment d'hiver 128.000 hectares et les betteraves sucrières 55.242 hectares.



    Ces variations annuelles sont le plus souvent liées à des conditions climatiques qui permettent les semis des cultures répondant au mieux à une demande du marché. Ainsi, les conditions climatiques de la fin du mois d'août 2003 ont permis de semer du colza (recensé en mai 2004) dans de bonnes conditions alors que l'année précédente (colza recensé en mai 2003) ce n'était pas le cas.

    Quant à la jachère, si la superficie des jachères est passée de 20.646 hectares en 2003 à 12.208 hectares en 2004, c'est tout simplement dû à un choix de la Commission européenne qui a fait passer le taux de jachère obligatoire de 10 % à 5 %.

    Quant à l'usage des produits phytosanitaires, les exemples pris par l'honorable Membre ne sont pas les meilleurs en la matière. En effet, tant l'épeautre que le seigle sont des espèces très rustiques qui demandent une fumure et une protection phytosanitaire minimale.

    De nombreux efforts ont été menés pour favoriser un usage raisonné des produits phytosanitaires. La Région wallonne soutient de nombreuses initiatives dans le domaine, notamment en accordant des aides à l'agriculture biologique et à l'agriculture raisonnée; en informant les producteurs, par exemple par la publication de codes de bonnes pratiques agricoles rédigés par le Comité régional phyto ou en préconisant une protection phytosanitaire raisonnée, notamment par des investissements dans un réseau agro-météorologique, le soutien de systèmes d'avertissement.