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L'utilisation rationnelle de l'énergie

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2014
  • N° : 59 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 17/10/2014
    • de STOFFELS Edmund
    • à FURLAN Paul, Ministre des Pouvoirs locaux, de la Ville, du Logement et de l'Energie
    
Je cite les propos suivants de Monsieur le Ministre parus dans la presse du début octobre :"Pas besoin d'être le meilleur élève de la classe en matière d'énergie renouvelable.". 

Il est vrai que la politique énergétique des politiques les plus sensibles. Je ne peux que partager le constat qu'il va falloir réconcilier les citoyens avec les énergies renouvelables. Le débat sur l'éolien ainsi que sur le photovoltaïque provoque une certaine méfiance, voire une certaine critique qui pèsera probablement encore pas mal de temps sur les politiques que nous espérons mettre en place. 

Si on ne doit pas être le meilleur élève de la classe en matière d'énergie renouvelable, on doit quand même veiller à ne pas être le dernier de la classe en matière d'utilisation rationnelle de l'énergie. En effet en cette matière le bilan de la Région wallonne est nettement améliorable. 

Prenons le secteur du logement: le nombre de toitures qui ne sont toujours pas isolées, le nombre de vitrages qu'il va falloir remplacer, le nombre de murs et de sols qui sont des passoires pour les calories, le nombre de chaudières vétustes et extrêmement peu performantes ... sont légion. 

N'est-ce pas la priorité des priorités en matière de politique énergétique que de s'attaquer à ce chantier gigantesque de la performance énergétique du bâtiment et à ce rythme atteindre l'objectif endéans une durée de moins que quatre décennies ?

    En effet, si je prends le nombre de primes accordées à des investissements économiseurs d'énergie et si je compare ce nombre avec le nombre de dossiers qui sont potentiellement dans l'attente, je conclus que dans une bonne quarantaine d'années on aura atteint l'objectif de 2014 en matière de performance énergétique du bâtiment. Bonjour l'objectif qu'on atteindra dans quatre décennies qui n'est pas un objectif sérieux parce que d'ici là les exigences auront été renforcées ... Ce qui aura pour effet que l'on continuera éternellement de courir derrière le lapin. 

  • Réponse du 10/12/2014
    • de FURLAN Paul

    Je rejoins l'honorable membre sur le constat que le chantier de l’efficacité énergétique des bâtiments sera un des chantiers déterminants de la mandature qui commence.

    La Déclaration de politique régionale est particulièrement ambitieuse à juste titre et prévoit d’agir efficacement en vue de diminuer la consommation énergétique wallonne. Pour mémoire, la Déclaration de politique générale prévoit notamment de :
    - renforcer la sensibilisation et l’information des consommateurs et mieux coordonner et rationaliser les outils d’accompagnement en énergie ;
    - promouvoir la sensibilisation du jeune public, notamment en milieu scolaire ;
    - évaluer l’ensemble des primes pour l’économie d’énergie et celles pour la rénovation des logements, les simplifier, les optimiser avec une attention particulière pour la taille des ménages et les bas et moyens revenus ;
    - fusionner, au sein de la SWCS, le FRCE (Fonds de réduction du coût global de l’énergie), après sa régionalisation, avec le système d’Écopack ;
    - encourager les citoyens à investir en priorité dans les travaux d’économie d’énergie les plus efficaces ;
    - élaborer le Plan air climat énergie, en se concentrant sur les mesures les plus efficientes, et instituer un monitoring de la mise en œuvre de la directive « efficacité énergétique » afin de s’assurer de la pertinence et de l’efficience des mesures ;
    - après avoir évalué l’état de transposition de la directive « PEB recast », poursuivre la mise en œuvre des normes et dispositifs fixés dans le respect des directives européennes, afin de réduire la consommation d’énergie des bâtiments, en privilégiant la concertation avec les professionnels de la construction et les mesures qui ont le meilleur rapport coût-bénéfice, en envisageant une application progressive des normes pour que le secteur puisse s’adapter sans créer de surcoûts et en distinguant les exigences pour les bâtiments neufs, pour les rénovations et pour les bâtiments patrimoniaux ;
    - soutenir la création d’emplois et la formation dans les métiers de l’efficacité énergétique, dont l’écoconstruction, notamment en recentrant l’alliance emploi-environnement pour la construction durable sur son objectif premier d’économie d’énergie et de création d’emplois ;
    - investir dans la recherche et l’innovation en efficacité énergétique ;
    - dédicacer les recettes de la mise aux enchères de quotas de CO2 au développement de systèmes de tiers investissement et de services énergétiques (ou équivalents) destinés à financer des travaux d’économie d’énergie dans les bâtiments publics régionaux et locaux, dans le secteur non marchand (en priorité les crèches, écoles et maisons de repos) et pour les PME, sur base d’un engagement mutuel entre la Région et l’emprunteur concerné ;
    - systématiser les audits et la comptabilité énergétique réellement mesurée des bâtiments publics afin d’améliorer leur gestion et donner la priorité aux mesures d’économie d’énergie les plus rentables ;
    - poursuivre et simplifier les accords de branche en concentrant les mesures sur l’efficacité énergétique et étudier la possibilité de les élargir au secteur tertiaire et aux PME ou prévoir pour celles-ci un système équivalent, en lien avec le tiers investisseur prévu ci-dessus ;

    Il est indéniable que ces mesures concrètes et efficaces seront de nature à permettre à la Wallonie d’atteindre ses objectifs en efficacité énergétique tout en permettant de diminuer les coûts énergétiques pesant sur les ménages et les entreprises et de soutenir l’emploi dans les filières locales notamment de la construction.