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L’accompagnement psychologique et social des toxicomanes et de leurs proches.

  • Session : 2004-2005
  • Année : 2004
  • N° : 10 (2004-2005) 1

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  • Question écrite du 08/10/2004
    • de BERTOUILLE Chantal
    • à VIENNE Christiane, Ministre de la Santé, de l'Action sociale et de l'Egalité des chances

    La consommation de produits provoquant des assuétudes (drogues illicites telles le cannabis, la cocaïne, l'xtc ou autres) ne fait qu'augmenter, en particulier chez les adolescents. Et chez ces derniers, elle concerne un public de plus en plus jeune.

    Les auteurs de la note politique fédérale relative à la problématique de la drogue du 19 janvier 2001 relevaient alors que “certains services d'assistance aux toxicomanes constatent que l'âge auquel débute la consommation de drogues est en baisse. Les jeunes auraient leur premier contact avec les drogues illégales à l'âge de 13 ans, parfois même 11 ans”.

    Par ailleurs, les habitudes de consommation évoluent sans cesse compte tenu, notamment, de l'apparition continue de nouveaux produits de synthèse.

    Dans le domaine des toxicomanies et des assuétudes, des progrès substantiels ne peuvent être escomptés sans une politique cohérente axée principalement sur la prévention de l'ensemble des assuétudes, y compris les habitudes tabagiques et les comportements à risque en matière de consommation.

    Quelles collaborations existent entre la Région wallonne et les autres niveaux de pouvoir (Fédéral, Communautés, provinces et communes (beaucoup de grandes villes ont effectivement développé des politiques très intéressantes à cette matière)) ?

    Existe-t-il un organe politique chargé de cette problématique regroupant le Gouvernement fédéral et les Gouvernements communautaires et régionaux ? Les provinces et/ou les communes y sont-elles associées ?

    Sous la précédente législature, le Parlement wallon a adopté le décret relatif à l'agrément et au subventionnement des réseaux d'aide et de soins et des services spécialisés en assuétudes. Malgré certaines inquiétudes au niveau budgétaire, il s'agit d'un pas dans le bon sens puisque ses objectifs sont de renforcer la cohérence des actions menées dans une logique de réseau, de pérenniser les services spécialisés en assuétudes qui mènent une action intégrée dans le réseau et d'améliorer la qualité et l'accessibilité des services offerts, notamment par une meilleure répartition géographique.

    La Région wallonne se veut actrice dans ce domaine via les Plans sociaux intégrés (PSI), les actions “toxicomanie” contenues dans les volets prévention des “contrats de sécurité et de

    prévention”, les missions spécifiques “toxicomanie” des services de santé mentale et divers projets et services financés à l'aide de subventions facultatives par le département de Madame la Ministre.

    Madame la Ministre pourrait-elle me détailler plus spécifiquement les différentes initiatives qui, en Région wallonne, organisent un accompagnement psychologique et social des toxicomanes et de leurs proches ? Ces derniers sont effectivement un peu trop souvent les oubliés du système. Je pense qu'un suivi psychologique spécifique permettrait d'éviter certaines situations tragiques.
  • Réponse du 20/10/2004
    • de VIENNE Christiane

    Suite au protocole d'accord entre l'Etat fédéral et les entités fédérées issu de la Conférence interministérielle “Santé publique” du 30 mai 2001, la cellule “Politique de santé en matière de drogues” a été mise en place auprès du Ministre fédéral de la Santé publique. Cette cellule est cofinancée par la Région wallonne et est chargée, entre autres, d'émettre des avis et des recommandations sur l'harmonisation des politiques et des actions en matière de drogue.

    L'arrêté du 3 juin 2004 portant exécution du décret du 27 novembre 2003 relatif à l'agrément et au subventionnement des réseaux d'aide et de soins et des services spécialisés en assuétudes est entré en vigueur le 13 septembre 2004. L'objectif est effectivement de renforcer la cohérence des actions menées par une intégration des services spécialisés en assuétudes au sein d'un réseau.

    Ainsi, la répartition géographique couvre l'ensemble du territoire wallon avec douze zones et les subventions facultatives prévues en 2004 pour les services spécialisés en assuétudes par zone ont été reprises dans l'arrêté, garantissant ainsi la pérennité des actions.

    Le vécu quotidien des familles de toxicomanes est extrêmement lourd et demande une prise en charge spécifique sur le plan psychologique et une écoute des besoins de se décharger momentanément d'un fardeau bien trop lourd à porter.

    Certaines initiatives de prise en charge des toxicomanes privilégient davantage l'accompagnement des toxicomanes et de leurs proches. En voici la liste non exhaustive :

    a) initiatives des services de santé mentale (bénéficiant d'une subvention complémentaire dans le cadre d'une convention “assuétudes”) :

    . centre de santé mentale de Charleroi;
    . service de santé mentale de Herstal;
    . service de santé mentale de Waremme;
    . service de santé mentale “Alpha”;
    . service de santé mentale “ClIPS”;
    . service de santé mentale du Tournaisis;
    . service de santé mentale guidance enfants;

    b) initiatives actuellement en subventions facultatives et qui entreront dans le cadre du décret du 27 novembre 2003 :

    . symbiose à Chapelle-lez-Herlaimont;
    . centre “Zephyr” à Auvelais;
    . Trempoline “Kangourou” à Châtelet;
    . Sesame à Namur;
    . Revers à Liège;
    . NADJA à Liège;


    . FLY-TOX - Liège;
    . Ellipse à La Louvière;
    . Destination à Dinant;
    . Citadelle à Tournai;
    . centre Unisson à Farciennes;
    . centre d'aide aux Alcooliques et toxicomanes à Perwelz;
    . Alliage à Bruxelles (pour des actions en Wallonie).

    La situation tragique évoquée dans la question m'interpelle au même titre que chacun d'entre nous et je compte, dans un premier temps, m'assurer de l'accessibilité des services de prise en charge psychologique des proches de toxicomanes, notamment par une meilleure diffusion de l'information auprès des familles.

    D'autre part, j'ai d'ores et déjà établi différents contacts avec les acteurs de terrain afin d'avoir une idée claire de l'ampleur des besoins en la matière et j'espère pouvoir y apporter ne fusse qu'une solution partielle dans les limites des moyens à ma disposition.

    Enfin, je viens de lancer, avec ma collègue en charge de la prévention à la Communauté française, le plan concerté d'aide et de soins en assuétudes expressément prévu par la DPR (Gouvenement conjoint du 14 octobre 2004).