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La nécessité d'une action préventive en matière d'entretien du réseau routier

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2014
  • N° : 48 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 22/10/2014
    • de STOFFELS Edmund
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    L'état des routes régionales est souvent la conséquence du non-remplacement des couches d'usure en temps utile. Au cours de quelques années, la dégradation de la route ne se limite plus à la surface elle atteint la structure de la route et nécessite de travaux de réparation plus importants et plus coûteux.

    Or, si la remise en état et l'étanchéisation de la couche d'usure coûtent dans un premier temps 50 000 euros par kilomètre en moyenne, cela permet d'éviter quelques années plus tard un investissement de l'ordre de 750 à un million d'euros. En d'autres termes, dépenser environ une centaine de millions pour remplacer 2000 km de couche d'usure, permettrait ainsi une économie de l'ordre de 2 milliards sur quelques années.

    Il me semble que lors d'une période où tout le monde est à la recherche de moyens budgétaires, il s'agit d'une réflexion qui mérite d'être approfondie et doit être mise en oeuvre rapidement pour économiser des moyens importants.

    L'entretien du réseau nécessiterait un investissement annuel de minimum deux à 3 % de la valeur patrimoniale du réseau. Actuellement l'investissement d'entretien est largement en dessous de ce seuil.

    Monsieur le Ministre partage-t-il mon raisonnement ? Quel suivi compte-t-il donner à cette proposition ?

    Le résultat se verra au budget 2015. Dans l'hypothèse où chaque kilomètre à l'état neuf a une valeur d'un million d'euros, la valeur patrimoniale du réseau secondaire avoisine un montant de 6 milliards. Si l'on investit chaque année un montant de 3 %, cela fait un montant annuel de 180 millions rien que dans l'entretien sans compter évidemment d'autres départements comme le remboursement des prêts contractés par la SOFICO, le service d'hiver, la sécurisation du réseau, la signalisation ou la propreté du réseau pour ne prendre que ces quelques exemples.

    Monsieur le Ministre partage-t-il le raisonnement que je viens d'esquisser et y réservera-t-il un suivi favorable à une politique d'entretien plus poussée ?


  • Réponse du 14/11/2014
    • de PREVOT Maxime

    Je commencerai par dire que le sens même de la question, « la nécessité d’une action préventive en terme d’entretien du réseau routier », appelle chez moi une première réflexion.

    Pour la gestion de notre réseau, qui plus est à l’échelle régionale, l’entretien en lui-même constitue la meilleure prévention du maintien de ce réseau dans un état optimal et acceptable. En effet, ce n’est un secret pour personne, plus on entretient une voirie, moins vite il sera nécessaire de la réhabiliter complètement. l'honorable membre a raison de le souligner : en investissant massivement sur le remplacement des couches supérieures (dites « d’usure »), on gagne évidemment en investissement à long terme puisqu’on évite des problèmes de réhabilitations lourdes qui auraient pu être nécessaires si on n’avait, justement, pas entretenu la voirie.

    La fréquence de remplacement optimale pour les couches d’usure, en moyenne, est d’environ 10 ans pour le réseau structurant et 15 ans pour le réseau non structurant à concurrence de respectivement 15 euros par m² et 18 euros par m². Je rappelle que le réseau non structurant est moins sollicité, à échelle de temps équivalente, notamment par les poids lourds.

    Compte tenu des surfaces de réseau concernées, soit 41.2 millions de m² pour le non structurant et 29.3 millions de m² pour le structurant, il faudrait dégager une masse annuelle, uniquement pour le remplacement de couche d’usure, de 93 millions d’euros par an, à indexer chaque année en fonction de l’augmentation du prix des bitumes, du coût du travail pour les entrepreneurs, etc. Soit environ 2 % par an en moyenne.

    La réhabilitation en profondeur d’une chaussée coûte de 4 à 5 fois plus cher au m² et doit être réalisée tous les 30 à 50 ans (pour autant que l’entretien dit ordinaire soit assuré correctement, comme je l’ai expliqué) suivant la densité du trafic et la composition de la chaussée. En première analyse, le budget wallon, Service public de Wallonie et SOFICO confondus, devrait donc avoisiner les 200 millions d’euros par an pour les seuls revêtements routiers. C’est vrai que l’on y est pas, mais je ne peux donc que me réjouir du fait d’avoir pu en grande partie préserver les budgets liés à l’entretien de notre réseau routier dans le cadre des discussions liées à la maquette budgétaire 2015. Je ne doute pas que le Parlement aura à cœur de travailler avec moi, pour l’ensemble de notre Région, à maintenir un niveau d’investissement et d’entretien suffisant pour nos routes et nos autoroutes. Sans oublier les voies fluviales, auxquelles je fais ici un clin d’œil.

    En termes de choix, les dossiers sont sélectionnés à partir de critères objectifs tels que la densité du trafic, notamment poids lourds, l’état objectivement mesurable du revêtement actuel selon des indicateurs comme l’orniérage par exemple ou encore le faïençage, les critères d’insécurité, la mobilité, etc.

    Je mettrai un point d’honneur à favoriser, durant mon mandat, l’entretien des voiries existantes tant pour le réseau structurant que le non structurant. Il me semble en effet essentiel de bien entretenir ce que l’on a avant de créer du neuf. »

    Celles-ci sont les suivantes: éviter de placer le joint longitudinal au niveau des marquages, mais plutôt au milieu de la bande de roulement, éviter les marquages trop épais, prévoir une évacuation de l'eau et, pour un "rechargement" du revêtement, effacer les anciens marquages.