/

L'accroissement des troubles émotionnels et les suites pluridisciplinaires à y apporter

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2014
  • N° : 72 (2014-2015) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 29/10/2014
    • de VIENNE Christiane
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    L'Institut scientifique de santé publique a révélé dernièrement les résultats du premier volet de la cinquième enquête nationale de santé.

    Dans ce premier rapport intitulé « Santé et bien-être », certains points de ces premiers chiffres interpellent. C'est le cas notamment de la forte hausse des troubles émotionnels. 35 % des Wallons affirment dans cette enquête souffrir de troubles psychologiques.

    Cette enquête démontre une hausse de 5 % des troubles dépressifs et anxieux par rapport à la précédente étude de 2008 ainsi qu'une hausse de 9 % des troubles du sommeil pour cette même période.

    Les chercheurs plaident aujourd'hui pour une approche globale de la santé, impliquant les secteurs de la mobilité, de l'emploi, du logement.

    Quelle suite Monsieur le Ministre pense-t-il donner à cette étude ? Que pense-t-il de la mise en place d'une action commune sociale et politique avec différents secteurs ?
  • Réponse du 19/11/2014
    • de PREVOT Maxime

    La 5e enquête nationale de santé réalisée par l’Institut scientifique de la santé publique révèle effectivement des chiffres interpellant et l'honorable membre en relève certains.

    Globalement, l'enquête met en évidence que les femmes sont nettement plus touchées que les hommes par les troubles dépressifs, anxieux et du sommeil, en Wallonie comme dans les autres régions.

    L'enquête nous informe aussi sur les disparités entre groupes socio-économiques. Entre les classes sociales les plus instruites et celles qui le sont le moins, les taux de prévalence des syndromes dépressifs vont du simple au double, avec 13 % et 28 %. Il en va de même pour les troubles anxieux, avec 20 % des personnes souffrant de troubles anxieux dans les ménages les moins scolarisés contre environ 9 % dans ceux avec un niveau de scolarité plus élevé. Les troubles du sommeil suivent le même gradient social.

    Par contre, ces troubles ne sont pas associés en Wallonie au degré d'urbanisation de son lieu d'habitation alors qu'ils le sont en Flandre.

    Il faut encore souligner que l'enquête met en évidence une " forte comorbidité entre les troubles émotionnels étudiés. Ainsi, la présence conjointe d’une symptomatologie dépressive et anxieuse touche 9 % de la population belge âgée de 15 ans et plus, et si l’on y ajoute les troubles du sommeil, il résulte que 7 % de la population belge accumulent ces trois conditions à la fois."

    Des initiatives existent dans de nombreux pays qui favorisent le travail intersectoriel en matière de santé mentale. "À titre d'exemple, le conseil local de Lille peut, grâce à la collaboration d'équipes de psychiatrie et de la municipalité, améliorer l'accès au logement, instaurer une présence régulière à domicile avec une équipe mobile, en alternative à l'hospitalisation ou permettre l'accès à l'aide sociale en cas de précarité liée à la maladie, en lien avec le centre communal d'action.
    En Wallonie, la pratique évolue vers une organisation des soins en réseau conformément au projet de réforme “107” des soins de santé mentale.
    Les relais santé en Wallonie s'inscrivent dans un travail en réseau avec des acteurs de l'insertion sociale, de l'hébergement, grâce aux dispositifs des relais sociaux.

    En ce qui concerne l'approche transversale de la santé, un dialogue politique sur les déterminants sociaux de santé a été organisé en janvier 2013 par le SPF Santé publique et a rencontré un vif succès auprès des différentes administrations, dont de nombreuses administrations wallonnes. Suite à cela, un groupe de travail a été créé au sein de la Commission interdépartementale du développement durable (CIDD) organisé au niveau fédéral de façon à profiter de la transversalité déjà mise en place dans cette structure. Les activités de ce groupe de travail sont présidées par le SPF Santé publique et par l’Institut fédéral du développement durable.

    En juin 2013, la conférence interministérielle Santé publique donnait le mandat à ce groupe de travail de rédiger pour fin 2014 un plan d’actions pour diminuer de moitié les inégalités sociales de santé d’ici 2050.

    Ce plan d'action national sera proposé à la CIM Santé publique programmée pour la fin de l'année. Le département du développement durable au Secrétariat général du SPW et l'Observatoire wallon de la santé à la DGO5 suivent la création de ce plan pour la Wallonie et étudient la meilleure façon de procéder pour que la Wallonie soit en mesure de suivre les actions qui seront prises dans ce plan.