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L'augmentation du nombre d'infections sexuellement transmissibles en Wallonie

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2014
  • N° : 74 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 04/11/2014
    • de ZRIHEN Olga
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    Selon les derniers chiffres publiés par l'Institut scientifique de santé publique (ISP) sur la progression des maladies sexuellement transmissibles, toutes les infections sexuelles voient leur nombre augmenter dans notre pays.

    Pour la chlamydia, l'infection sexuellement transmissible (IST) la plus fréquemment diagnostiquée, le nombre de cas est ainsi passé en Wallonie de 4,9 à 21 par 100.000 habitants entre 2002 et 2013. Les cas de gonorrhée sont également en hausse, de même que ceux de syphilis.

    Considérant par ailleurs que ces chiffres sont sous-évalués étant donné que 40 % des laboratoires de microbiologie ne fournissent pas leurs chiffres à l'ISP et que le dépistage reste insuffisant, il convient d'envisager l'augmentation constatée comme ayant une propension bien plus large que celle présentée.

    Une campagne d'information et de sensibilisation aux risques d'IST est-elle prochainement envisagée ? Ne faudrait-il pas plus encore accentuer cette sensibilisation auprès des publics cibles, je pense ici plus particulièrement aux jeunes dont les comportements sexuels peuvent parfois s'avérer à risque ?

    Par ailleurs, compte tenu des avancées scientifiques permettant notamment de mieux juguler l'épidémie du SIDA, il semble toutefois indispensable d'accentuer les campagnes de prévention afin de lutter notamment contre un phénomène de banalisation des risques encourus.

    Enfin, quelles modalités peuvent être mises en oeuvre afin d'augmenter le nombre de dépistages et de répondre ainsi à certaines exigences de santé publique ?
  • Réponse du 20/11/2014
    • de PREVOT Maxime

    Je suis bien décidé à lutter contre les infections sexuelles transmissibles, dont le VIH/SIDA.

    L’arrivée de la promotion de la santé et la prévention, dans le cadre du transfert de compétences à la Wallonie, sont de nature à favoriser la recherche d’efficience dans un cadre structuré de lutte contre les infections sexuellement transmissibles. Pour ce faire, une concertation préalable avec les acteurs de terrain tant de la promotion de la santé, de la prévention, de la première ligne de soins, que des Centres de planning familial, est actuellement en cours.

    Comme j’ai l’occasion de le dire, par l’intermédiaire de mon représentant, lors du dernier séminaire VIH/SIDA au Sénat ce 17 novembre dernier et qui portait sur « le dépistage demain, c’est aujourd’hui », je compte appuyer les acteurs de terrain pour arriver à mettre en œuvre les différentes actions prévues au Plan national VIH/SIDA 2014-2019 mais en y intégrant le plus possible la lutte contre la propagation des IST en général. J’ai invité les acteurs de la lutte contre le VIH/SIDA à prendre contact avec mes collaborateurs afin de définir ensemble les meilleures voies en matière de sensibilisation de la population générale, d’une part, et des groupes à plus haut risque en particulier. Afin de voir aussi les meilleures approches en matière de combinaison de la prévention, du dépistage et de traitement. Ce que les spécialistes de la question appellent la « prévention combinée ».

    Par ailleurs, une des 58 actions recommandées dans le Plan SIDA est, par exemple, de « Soutenir le dépistage décentralisé et démédicalisé ». Je m’engage à poursuivre la discussion avec le secteur sur ce plan mais nous devrons nous concerter avec les autres entités fédérées et le niveau fédéral puisque jusqu’aujourd’hui, dans la législation, seul un médecin est habilité à demander un test SIDA. Si cette mesure est prise, il faudra le faire dans un cadre juridique national, clair et sécurisé pour la population.

    Le rapport 2014 de l’Institut Scientifique de Santé publique prouve, une fois encore, que la prévention des infections sexuellement transmissibles est complexe et doit être intégrée aux missions d’un maximum d’acteurs de terrain actifs en promotion de santé et en prévention et pas seulement les professionnels de soins.

    La politique régionale de prévention des IST est très large et ambitieuse. De nombreuses actions sont en cours de réalisation comme l’axe visant à systématiser, via les centres de planning, les cours d’éducation affective et sexuelle dans l’ensemble des écoles, pour aborder notamment les questions liées à la transmission du SIDA et des maladies sexuellement transmissibles, un des autres aspects essentiels justement pour lutter contre la banalisation des risques que l'honorable membre mentionne.