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Le développement de l'agriculture biologique dans le Hainaut

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2014
  • N° : 26 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 04/11/2014
    • de TROTTA Graziana
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Infrastructures sportives, délégué à la Représentation à la Grande Région

    L'ASBL BioWallonie, structure unique d'encadrement des producteurs bio dans notre Région et à ce titre soutenue financièrement par la Wallonie, fait le constat qu'il y a dans la province du Hainaut trop peu de producteurs bio par rapport à la demande qui est en constante progression.

    Il y a aujourd'hui dans le Hainaut quelque 120 producteurs bio, contre 56 en 2007 et 91 en 2010. Si la progression est significative, leur nombre demeure insuffisant (en particulier dans le nord de la province), notamment dans certaines filières. C'est le cas pour les poulets à chair, les poules pondeuses, l'élevage de porc et d'agneau, et les demandes sont aussi importantes par rapport à des céréales et légumineux.

    Le Hainaut représente à peine 10 % des producteurs bio de la Wallonie qui comptabilisait, au 31 décembre 2013, 1.144 exploitations agricoles contrôlées selon le mode de production biologique.

    Au cours de la précédente législature, en 2013 précisément, le Gouvernement wallon a adopté et lancé un plan stratégique de développement de l'agriculture biologique, l'objectif étant de doubler à l’horizon 2020 la surface agricole bio en Wallonie (54.745 hectares lors du lancement du plan, 57.132 hectares au 31 décembre 2013) et d’atteindre près de 1.750 exploitations sous contrôle officiel bio.

    Quoi qu'il en soit, le Hainaut dispose d'un potentiel de développement important qui doit lui permettre de répondre à la demande et de contribuer significativement à rencontrer l'objectif du plan stratégique.

    Le 20 octobre dernier, Monsieur le Ministre indiquait en réponse à mon collègue Philippe Courard vouloir prochainement faire une première évaluation de ce plan et, si nécessaire, « un réaménagement du dispositif ».

    Sur base du constat de BioWallonie par rapport au Hainaut, quelles mesures envisage Monsieur le Ministre ? A-t-il rencontré BioWallonie pour discuter d'éventuelles adaptations du plan stratégique pour répondre au besoin accru de production biologique dans la province ? Dans l'affirmative, que ressort-il des discussions et quelles adaptations pourraient être réalisées ? En d'autres termes, comment le Gouvernement wallon compte-t-il booster la production biologique dans la Province du Hainaut ?
  • Réponse du 27/11/2014
    • de COLLIN René

    L’agriculture biologique est un système de production facultatif dans lequel les opérateurs choisissent librement de rentrer. Le développement de l’agriculture biologique, telle qu’on la voit dans les chiffres et les statistiques, est donc le résultat d’une somme de choix individuels.

    Certaines spéculations sont plus aisées à convertir au cahier des charges « bio » que d’autres. C’est ainsi que les exploitations qui pratiquent l’élevage sur prairies permanentes ont été les premières et les plus nombreuses à convertir leur mode de production.

    La Wallonie soutient le développement de la production biologique par deux mesures phares :
    * le régime d’aides à la production bio, qui est un mécanisme important tant par son impact que par l’ampleur des moyens mis en œuvre. Pour la période de programmation 2014-2020, environ 100 millions d’euros d’aides publiques vont être injectés dans le soutien à la conversion et au maintien des exploitations en production biologique ;
    * le plan stratégique bio, avec des moyens dédiés à la recherche, à l’encadrement technique, à l’accompagnement et à la formation.

    L’ASBL Biowallonie existe depuis une année et travaille sur le développement de l’agriculture biologique en Wallonie. L’équipe est quasiment au complet et opère, entre autres, dans la province du Hainaut.

    Le nombre d’exploitations contrôlées était de 1.257 fin octobre et est en augmentation permanente, avec actuellement 10 % des producteurs issus de la province du Hainaut.
    Cette croissance du nombre de producteurs est stable depuis 2007.

    L’action de la Wallonie ne cible pas particulièrement une région ou une sous-région de Wallonie. Il ne serait pas opportun de traiter une province distinctement des autres. Les approches différenciées qui peuvent être prises en compte portent sur des types de culture ou des filières de production que l’on estime devoir soutenir plus ou moins en fonction du niveau des difficultés techniques ou organisationnelles rencontrées par ces réseaux.

    Les différentes provinces ne se valent pas en termes de qualité des sols ou de type d’agriculture. L’élevage et notamment l’élevage bio ont plus de mal à s’installer dans des régions de grandes cultures. Certaines filières de production d’œufs et de poulets pourraient facilement se développer dans la province du Hainaut.

    Deux séances ont permis récemment aux producteurs de la province du Hainaut de s’informer sur l’agriculture biologique, l’une à Philippeville et l’autre à Quevaucamps.

    Hormis l’encadrement des producteurs, Biowallonie a des missions de développement de filières et a, entre autres, démarré un projet pilote dans la province du Hainaut : le projet Proxial.
    L’objectif de ce projet est de proposer aux collectivités montoises, un approvisionnement local et de qualité.

    Des échanges réguliers ont lieu entre mon cabinet, l’administration et Biowallonie. Comme je l’ai signalé à M. Courard et comme prévu dès son élaboration, le plan stratégique bio sera évalué, en collaboration avec tous les acteurs, dont Biowallonie.

    Cependant, il faut laisser le temps aux nouvelles structures et initiatives lancées par ce plan, de se mettre en place avant de procéder à cette évaluation.