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La promotion des autotests de dépistage

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2014
  • N° : 77 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 04/11/2014
    • de MARTIN Nicolas
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    Le dépistage de certaines pathologies arrive aujourd’hui à un tournant en termes d’accessibilité suite à l’éclosion de plus en plus marquée d'autotests à réaliser à domicile, ciblant les citoyens ne souhaitant pas consulter un spécialiste dans un premier temps ou étant utilisé en complément d’un rendez-vous médical.

    De nombreuses pathologies sont aujourd’hui visées par ces nouvelles procédures de dépistages, notamment certaines nécessitant une intervention pouvant freiner une certaine proportion de la patientèle, peu amène à se rendre dans un cabinet médical, comme pour le test de dépistage du cancer du col de l’utérus (HPV).

    Il est évident que le développement exponentiel de ce type de tests amène sur le marché de nouveaux acteurs étrangers, proposant du matériel à faible coût, mais dont la fiabilité n’est pas toujours avérée.

    De telles procédures de dépistages nécessitent également un accompagnement personnalisé, afin d’éviter un stress important pouvant survenir suite à la révélation d’un test positif.

    Notre région commence ainsi à se positionner de plus en plus avant sur ce marché porteur, tout en rencontrant les standards de qualité, de fiabilité et d’accompagnement nécessaire à la mise à disposition de ce type de tests.

    Je prendrai pour exemple l’arrivée toute prochaine du PapilloTest, mis au point par des chercheurs wallons et dédié au dépistage du HPV.

    À cet effet, je souhaitais pouvoir interroger Monsieur le Ministre sur les objectifs du Gouvernement en la matière.
    Ainsi, ambitionne-t-il d’utiliser et de généraliser ce type de tests, dans le cadre d’un renforcement de la prévention et d’un soutien à l’innovation wallonne ?

    Dans le cadre de campagnes de sensibilisation de la population à la problématique du dépistage de diverses pathologies, a-t-il envisagé de communiquer sur cette possibilité d’autotest ?

    Par ailleurs, quel soutien le Gouvernement se propose-t-il d’apporter aux chercheurs wallons désireux de développer de tels instruments ?
  • Réponse du 24/11/2014
    • de PREVOT Maxime

    Le sujet abordé dans la question a déjà fait l’objet de plusieurs interpellations plus spécifiquement en rapport avec le dépistage et l’autodépistage du cancer du col de l’utérus.

    Avant toute chose, je tiens à souligner que les réponses à ces questions très techniques à la fois sur les stratégies et sur les types de test à promouvoir (autotest versus test chez un professionnel) doivent être réalisées à la lumière des consensus des autorités scientifiques compétentes sur le sujet. Le choix de tel ou tel type de test dépendra avant tout de leurs recommandations.

    Comme l'honorable membre le sait certainement, il n’y a pas de stratégie unique pour toute maladie à dépister. Ainsi le dépistage du cancer du col de l’utérus ou du cancer du côlon ne répond pas nécessairement aux mêmes recommandations.

    Pour le cancer du col de l’utérus, par exemple, l’Institut de Santé publique prépare actuellement des protocoles de recherche/projet pilote sur ce sujet pour la Communauté flamande ainsi que pour d’autres pays. Nous devrons nous inspirer de leurs résultats et des autres études du KCE pour adopter la meilleure politique possible en matière de dépistage de ce cancer et pour adopter les meilleurs types de tests.

    Pour ce qui est du dépistage du cancer du côlon, comme l'honorable membre le sait, jusqu’ici la stratégie en Fédération Wallonie-Bruxelles prévoit d’encourager la population ciblée à consulter son médecin généraliste pour un premier dépistage. Nous savons qu’en Flandre, les tests sont depuis peu, directement et systématiquement envoyés au public cible. Les résultats de cette stratégie n’ont pas encore pu être évalués.

    Par ailleurs, le passage du test Haemocult au test immunologique est envisagé. Nous devons encore en évaluer les coûts et les modalités.
    La question de savoir s’il faut passer à l’autotest également pour ce dépistage doit être envisagée, mais je le répète, en concertation avec les scientifiques et les cliniciens. Il ne faut pas non plus oublier la dimension de la gestion de l’anxiété créée en cas de résultat positif.
    Il va de soi que si une nouvelle stratégie doit être adoptée, la communication vers les professionnels de santé et vers la population sera prévue.

    Je clôturerai en rappelant encore une fois l’importance de la promotion des consultations préventives chez le médecin généraliste.