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Le manque de personnel en gériatrie

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2014
  • N° : 78 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 04/11/2014
    • de MARTIN Nicolas
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    La question de la fin de vie et, en corolaire, celle de sa qualité, est une des problématiques de santé les plus importantes à laquelle le Gouvernement devra faire face au cours de cette législature.

    Dans ce cadre, le manque de personnel soignant dédié, tant en home qu’en service gériatrique, doit retenir notre attention.

    En effet, outre la question purement opérationnelle du manque de personnel soignant dédié à l’accompagnement de la fin de vie, cette problématique soulève également des questionnements éthiques incontournables.

    L’allongement de l’espérance de vie nous met en effet aujourd’hui face à un défi majeur concernant non seulement notre système de soins de santé, mais surtout notre conception sociétale de l’accompagnement des aînés.

    Il est nécessaire aujourd’hui de mener une réflexion sur la qualité de l’accompagnement de la fin de vie. Outre l'aspect purement médical de la situation, c’est l’accompagnement psychologique dont il est ici question et le temps, l’écoute, consacrés à nos aînés.

    Le manque de personnel soignant formé implique de grands déficits à cet égard. Ces services gériatriques et maisons de repos surchargées peuvent ainsi nous amener à orienter notre réflexion sur la volonté d’investir dans ce type de services, indispensables dans notre région.

    Parmi les réponses, la possibilité d’assurer le suivi de la fin de vie à domicile se doit d’être prise en considération. Ainsi, une réflexion a-t-elle été initiée au sein des services de Monsieur le Ministre concernant la qualité de la fin de vie et ses implications éthiques dans notre région ? A-t-il envisagé d’interroger, notamment, le Comité consultatif de Bioéthique de Belgique à cet effet ?
  • Réponse du 24/11/2014
    • de PREVOT Maxime

    Le sujet qu'aborde l'honorable membre est un sujet important vu le vieillissement de notre population.

    Je l’invite à prendre connaissance du Rapport d’évaluation des soins palliatifs qui vient d’être publié en mars dernier par la Cellule fédérale d’Évaluation des soins palliatifs et qui fait notamment suite à l’étude du KCE publiée en 2009 sur l’organisation des soins palliatifs en Belgique.

    Ce rapport dresse un tableau très complet des dispositifs existants dans notre pays pour faire face aux besoins estimés – entre 10.000 et 20.000 patients – et émet une série de recommandations par secteur (plates-formes de soins palliatifs, fédération de soins palliatifs, soins palliatifs à domicile, fonction palliative dans les hôpitaux et dans les MR/MRS …) pour améliorer la qualité des soins et de l’accompagnement en fin de vie.

    L’amélioration de la qualité de ces soins passe inévitablement par une augmentation du budget qui leur est dévolu.

    Malgré le contexte budgétaire difficile ; je m’attellerai à examiner les pistes nécessaires dans les domaines suivants : renforcement des équipes à domicile pour pouvoir assurer la permanence 20H/24, création d’une fonction palliative dans les MR/MRS, amélioration continue de la formation palliative, création de lieux de séjour intermédiaire entre le domicile et l’hôpital, …)

    Dans ce contexte, il convient tout de même d’attirer l’attention sur l’étude qui est actuellement menée par le Professeur DESMEDT et une équipe de l’UCL à propos de :
    - l’élaboration d’une échelle d’identification du patient palliatif (objectif : pouvoir repérer plus tôt les patients susceptibles de bénéficier d’un soutien palliatif quelle que soit leur espérance de vie et leur lieu de vie) ;
    - l’élaboration d’une échelle de sévérité des besoins des patients qui nécessitent des soins palliatifs (objectif : envisager plusieurs statuts palliatifs – simple, majoré, terminal – pour rencontrer les besoins des patients suivant la logique des plans de soins individualisés).

    Cette étude qui devrait notamment s’achever en mars 2015 vise un objectif d’amélioration de la qualité des soins de fin de vie avec une réduction du nombre d’hospitalisations en urgence et du nombre d’admissions en réanimation ainsi qu’une augmentation du nombre de décès à domicile dans des conditions optimales.