L'apprentissage de l'allemand en vue de trouver un emploi

• Session : 2014-2015
• Année : 2014
• N° : 35 (2014-2015) 1

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• Question écrite du 05/11/2014

  • de GONZALEZ MOYANO Virginie
  • à TILLIEUX Eliane, Ministre de l'Emploi et de la Formation
  
  Il y a peu, j'interrogeais Madame la Ministre sur le programme Wallangues. Cependant la question sur la langue allemande ne s’est pas posée.
  Aussi, je souhaiterais faire le point avec elle sur l’apprentissage de cette langue en vue d’une insertion professionnelle.
  
  En effet, nonobstant la crise économique actuelle, l'Allemagne présente, dans la zone euro, une économie forte. D’après certaines études, il semble que l'apprentissage de l'allemand permette aux travailleurs belges de passer facilement la frontière et de trouver un emploi chez nos voisins allemands.
  
  Actuellement, quel est le bilan des aides existant en la matière pour assurer aux demandeurs d'emploi wallons l'apprentissage d'une seconde langue, le bilinguisme constituant, on le sait, un atout majeur pour trouver, plus aisément en tout cas, un emploi ? Peut-elle me dire quel est le nombre de formations dispensées, aujourd’hui, par le FOREm en allemand ? Des dispositifs spécifiques sont-ils implémentés en la matière, et notamment plus spécifiquement dans les régions limitrophes ? Quels sont les objectifs fixés dans les zones frontalières quant à la maîtrise de l'allemand ?

• Réponse du 01/12/2014

  • de TILLIEUX Eliane
  
  Le plan Mashall 2.vert lancé en décembre 2009 fixait notamment comme priorités, dans le cadre de la mesure « Plan langues », de promouvoir la mobilité et d’encourager l’apprentissage des trois langues nationales ainsi que de l’anglais, en ciblant plusieurs publics différents: demandeurs d’emploi, jeunes du qualifiant et rhétoriciens, jeunes de l’enseignement supérieur et travailleurs.
  
  Dans ce cadre, le FOREm propose une offre de formation en langues à destination des demandeurs d’emploi, à travers:
  
  l’apprentissage des langues en lien avec les métiers. Il s’agit de modules de langues dispensés dans le cursus général des stagiaires en formation « métier » (par exemple métiers du bureau, mécaniciens éoliennes, chauffeurs poids lourds, logisticiens, etc.).
  l’apprentissage spécifique, dans le cadre de modules de formation dédiés, tels que ceux relatifs à la présentation à l’employeur, l’accueil front-desk, l’entreprise virtuelle.
  les immersions en écoles de langues et les stages d’immersion en entreprises.
  
  En ce qui concerne plus spécifiquement l’offre en langue allemande, le FOREm concentre essentiellement celle-ci sur les Régions liégeoise et luxembourgeoise, dans les centres de formation de Verviers-Malmédy, de Liège et d’Arlon, centres où la demande de modules d’allemand est importante. Il s’agit de cours de niveau A0 à B1 et de modules spécifiques, voire de modules à distance via les plateformes en ligne dédicacées à l’apprentissage de l’allemand (Wallangues, linguacluster).
  
  À cette offre de formation, il faut également ajouter les formations dispensées dans le cadre de l’enseignement de promotion sociale, qui, en 2014, proposait 42 modules d’allemand, essentiellement dans les zones limitrophes avec l’Allemagne.
  
  Le nombre de stagiaires ayant suivi un ou plusieurs modules en allemand au FOREm reste encore faible (147 stagiaires en 2013), en comparaison avec le nombre de stagiaires en anglais (1.626) ou en néerlandais (1.999). En revanche, les résultats obtenus par nos stagiaires wallon(ne)s, en termes d'amélioration des compétences en langue allemande, sont très bons et généralement supérieurs à ceux observés dans l’apprentissage de l'anglais et du néerlandais. Ceci s'explique en partie par le profil des candidats, souvent très scolarisés, leur motivation et le fait que la plupart d’entre eux connaissent déjà d'autres langues, ce qui facilite l'apprentissage.
  
  En ce qui concerne plus spécifiquement l’insertion professionnelle de nos demandeurs d’emploi, jeunes et moins jeunes, au sein d’entreprises situées en Communauté germanophone, voire en Allemagne, des actions spécifiques sont menées par le FOREm.
  
  Depuis plusieurs années, la Direction régionale du FOREm de Verviers a mis en place une collaboration intensive avec l’ADG, le service public de l’emploi de la Communauté germanophone, pour favoriser la mise au travail de demandeurs d’emploi wallons en Communauté germanophone. Le partenariat prévoit notamment la prise en charge, la diffusion sur le site internet du FOREm, et la « gestion active » des offres d’emploi encodées par les employeurs de la région germanophone, la collaboration avec l’ensemble des agences d’Intérim relevant territorialement de l’ADG, ainsi que des échanges hebdomadaires de listes d’offres d’emploi de l’ADG, ces offres étant par ailleurs dispatchées vers les partenaires de diffusion du FOREm. Dans le cadre de cette convention de partenariat, le FOREm a géré de manière active, en 2013, 645 offres d’emploi émanant des entreprises de la Communauté germanophone.
  
  Enfin, je souhaiterais saluer le travail considérable qui est mené par nos conseillers EURES, spécifiquement dédiés à la promotion, auprès des demandeurs d’emploi et des entreprises, de la mobilité européenne et de la mobilité vers les régions frontalières, à travers des séances d’information collectives, des entretiens individuels ou l’organisation de séances de jobdating avec des employeurs étrangers ou, dans le cas qui nous concerne, frontaliers.
  
  En avril 2014 par exemple, dans le cadre du partenariat EURES, la Direction régionale d’Arlon, en collaboration avec le service public de l’emploi régional allemand et la chambre de commerce et d’artisanat de Trèves, a organisé plusieurs séances d’information sur les opportunités d’emploi dans la Région de Trèves. Une centaine de personnes ont été sensibilisées, et quarante d’entre elles ont ensuite participé au forum de l’emploi « European Job day » de Trèves, en mai dernier.
  
  L’apprentissage des langues constitue un véritable levier pour l’emploi et participe pleinement à l’objectif de développement d’une société de la connaissance, via une offre de formation continue adaptée aux besoins du marché du travail. Ma volonté, ainsi que celle du Gouvernement wallon, est bien d’encourager et de renforcer l’efficience et la visibilité de ces mesures, afin de permettre aux demandeurs d’emploi et aux travailleurs d’accéder durablement au marché de l’emploi et de progresser dans leur parcours professionnel.