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Les dégâts de gibier

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2014
  • N° : 28 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 06/11/2014
    • de COURARD Philippe
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Infrastructures sportives, délégué à la Représentation à la Grande Région

    Diverses informations, souvent contradictoires, nous arrivent au sujet de l'évolution des dégâts de gibier causés aux cultures et aux prairies. Monsieur le Ministre peut-il faire le point sur leur évolution sur les 5 dernières années en tenant compte des dégâts imputés aux sangliers et aux blaireaux ?

    Concernant les dégâts causés par les sangliers, une solution consiste au maintien du nourrissage dissuasif toute l'année. En effet, pour les prairies c'est souvent lors des périodes de dégel de la fin de l'hiver que se marquent le plus les dégâts. Quant aux cultures, c'est souvent lors de l'emblavement des terres quelles sont touchées. C'est pourquoi son maintien semble indispensable.

  • Réponse du 27/11/2014
    • de COLLIN René

    En 2008, l’ASBL Fourrages-Mieux a été chargée, dans le cadre d’une convention avec le Service public de Wallonie, de mettre au point un logiciel utilisable sur le terrain permettant d’estimer le plus objectivement possible le montant de dégâts générés par la grande faune (essentiellement gibier, sanglier ou cerf, mais également le blaireau) tant dans les cultures que dans les prairies. Outre la standardisation de l’estimation du montant des dégâts, cet outil permet de récolter des données statistiques pertinentes concernant les dégâts.

    Depuis plusieurs années, la trentaine d’experts qui utilisent régulièrement cet outil transmettent une fois par an les résultats de leur expertise, de manière anonyme. Cela permet de dresser un bilan des dégâts à l’échelle régionale, sorte de photographies annuelles, comparables dans le temps, du montant des dégâts par espèces animales et par types de cultures agricoles touchées.

    Le sanglier est sans conteste l’espèce qui engendre le plus de dégâts agricoles. Entre 2008 et 2011, le montant global des dégâts est resté relativement stable, de l’ordre de 450.000 euros par an. L’année 2012 a connu une véritable explosion (644.052 euros) et 2013 montrait encore une légère progression (720.092 euros).

    La seconde espèce qui cause le plus de dégâts dans les cultures et les prairies est le blaireau. Entre 2008 et 2011, le montant de ses dégâts se situait entre 75.000 et 130.000 euros. Comme pour le sanglier, on a observé une hausse brutale en 2012 (372.081 euros). En 2013, par contre, le niveau est nettement redescendu (160.087 euros), sans toutefois retomber au niveau d’avant 2012. Dans plus de 95 % des cas, ce sont les champs de maïs qui ont été touchés.

    Dans sa question, l'honorable membre indique que la solution au problème des dégâts agricoles serait, selon lui, de maintenir le nourrissage dissuasif toute l’année.

    Je rappelle que, depuis le 15 novembre 2012, la principale modification apportée par la réglementation relative au nourrissage dissuasif du sanglier est le remplacement du maïs par des autres céréales, toujours accompagnées de pois. La période transitoire, toujours en cours, a donc maintenu la possibilité offerte aux chasseurs qui le souhaitent de continuer à nourrir entre le 1er octobre et le 31 mars. Cette mesure a été largement utilisée par les territoires « points noirs ». Il n’y a donc pas eu d’arrêt du nourrissage en automne et en hiver ces dernières années.

    Or, on constate que les dégâts agricoles atteignent des niveaux importants depuis plusieurs années. Ils ont même fortement augmenté durant l’année 2012, soit juste avant la modification de la réglementation.

    Maintenir le nourrissage dissuasif durant toute l’année ne semble donc pas être la solution qui permette d’empêcher les dégâts. La problématique des dégâts de sanglier est complexe. Si l’on tient à la problématique du nourrissage, il n’existe en tout cas pas de solution évidente en matière de prévention des dégâts. J’en veux pour preuve les réglementations parfois diamétralement opposées prises en matière de nourrissage dans différents départements français.

    Conformément à la Déclaration de politique régionale, mon administration est en train d’évaluer les mesures concernant le nourrissage dissuasif du sanglier. J’apporterai les éventuelles corrections en fonction de cette évaluation.