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Le cinquième rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC)

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2014
  • N° : 98 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 10/11/2014
    • de LUPERTO Jean-Charles
    • à FURLAN Paul, Ministre des Pouvoirs locaux, de la Ville, du Logement et de l'Energie

    Selon la synthèse du 5e rapport dressé par le GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) du 2 novembre dernier, la concentration de gaz à effet de serre a atteint les niveaux les plus élevés depuis 800.000 ans. Et d'ajouter, la vitesse à laquelle le réchauffement climatique évolue est fulgurante.

    Ce constat alarmant dévoile une situation hautement critique et le GIEC incombe cette responsabilité aux leaders politiques mondiaux. Malgré les efforts internationaux à l'oeuvre pour tenter de diminuer les impacts du réchauffement climatique, cela demeure insuffisant. Tant est si bien que pour garder le cap, les émissions mondiales de gaz à effet de serre devraient, selon les recommandations du GIEC, être réduites de « 40 à 70 % entre 2010 et 2050 pour disparaître en 2100 », sans quoi la possibilité de rester sous le seuil des 2°C disparaîtra.

    Les enjeux sont fondamentaux, il en va ainsi de la croissance économique, d'une santé davantage prospère et de la diminution des conséquences que le contexte climatique pourrait induire aux populations des pays moins développés.

    Au regard de ces observations où l'aspect temporel joue un rôle majeur (car l'urgence est décrétée), mettant en cause les États qui ne s'engagent pas à suffisance pour mettre en place des mesures qui permettraient de contenir la hausse des températures, quelles sont, à l'échelle de Monsieur le Ministre, les solutions concrètes qu'il pourrait apporter afin de lutter contre le réchauffement climatique?

    Que préconise-t-il comme actions préventives et proactives ? Y a-t-il des mesures qui ont déjà été entreprises en ce sens ? Si oui, lesquelles ?
  • Réponse du 11/03/2015
    • de FURLAN Paul

    Le rapport final du 5e état des lieux des travaux du Groupe Intergouvernemental d’experts sur l’Évolution du Climat (GIEC) adopté le 2 novembre 2014 à Copenhague constitue un aboutissement de 6 années de travail de ce vaste réseau de chercheurs scientifiques.

    Effectivement, ce rapport pour les décideurs politiques dresse un constat alarmant sur la réalité du changement climatique. Sans être prescriptif, il nous propose différentes voies à suivre en matière d’atténuation et d’adaptation au changement climatique, dont un scénario que mentionne l'honorable membre en lien avec l’objectif de stabilisation à +2 °C. D’autres trajectoires sont envisagées. Il appartient maintenant aux pouvoirs politiques, via notamment les négociations internationales dans le cadre de la Convention Cadre des Nations unies sur le Changement climatique, de s’en saisir. Pour rappel, l’échéance internationale pour un accord mondial est fixée à la COP 21 à Paris en décembre 2015.

    Les engagements belges, et a fortiori wallons, pour répondre aux recommandations du GIEC trouvent leur fondement dans le cadre européen. À moyen terme, l’Union européenne s’est engagée à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de -20 % en 2020 et d’au moins -40 % en 2030. La première échéance pour la Belgique en 2020 se traduit en Belgique par une réduction de -15 %. Pour la seconde, les chiffres par État membre n’ont pas encore été dévoilés, mais ils seront compris entre 0 et -40 % par rapport à 2005. S’il est donc difficile d’estimer un chiffre précis pour la Belgique, il s’agira sans doute d’un objectif ambitieux (probablement entre -31 % et -37 %).

    En Wallonie, le décret climat du 20 février 2014 a pour objet d’instaurer des objectifs en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre à moyen et long termes, et de mettre en place les instruments pour veiller à ce qu’ils soient réellement atteints.

    Ce décret couvre toutes les sources d’émission de gaz à effet de serre situées en Wallonie (ETS et non ETS) ainsi que les six gaz à effet de serre visés par le Protocole de Kyoto.

    Il comprend deux grands objectifs :

    - une réduction de 30 % des émissions de gaz à effet de serre par rapport à 1990 en 2020 ;
    - une réduction de 80 % à 95 % des émissions de gaz à effet de serre par rapport à 1990 en 2050.

    L’objectif pour 2020 est donc plus ambitieux que l’objectif européen.

    En Wallonie, la réduction moyenne des émissions sur la période d’engagement 2008-2012 est de 24,6 % grâce à des réductions dans les secteurs de l'énergie (utilisation accrue de gaz naturel) et de l'industrie (accords de branche, restructurations…) et ce malgré l’augmentation importante des émissions du transport routier.

    Cette réduction dépasse l’objectif de réduction de la Wallonie dans le cadre du Protocole de Kyoto (diminution de 7,5 % durant la période 2008-2012 par rapport aux émissions de 1990) et permet de se rapprocher de l’objectif wallon du décret climat.

    Quant au nouveau Plan Air Climat Énergie, mon cabinet et mon administration finalisent actuellement le dépouillement de l’enquête publique, comme déjà annoncé. Le Plan Air Climat Energie aura pour horizons temporels 2020, 2030, 2050 et 2100. On parle bien d’une transition, d’une mutation profonde de nos habitudes de consommation et de nos modes de production. Tous les aspects de cette transition doivent faire l’objet d’une réflexion, car il faut tenir compte de nos capacités à changer nos comportements et aussi de nos capacités financières pour réaliser les investissements nécessaires.