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La méthode "sandwich" dans la recherche d'un emploi

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2014
  • N° : 40 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 13/11/2014
    • de CRUCKE Jean-Luc
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de l'Emploi et de la Formation

    La presse relate le procédé employé par une jeune femme, titulaire d'un master en gestion de ressources humaines, qui traverse les principales villes de Bruxelles et de Wallonie, en femme-sandwich, afin de sensibiliser les employeurs sur sa recherche d'emploi.

    Comment réagit Madame la Ministre et le FOREm à ce genre de situation ? Des contacts plus individuels ont-ils été pris par l'administration pour seconder l'intéressée et lui apporter des renseignements qui permettent de l'orienter plus activement et plus utilement ? Lesquels ?

    Des propositions lui ont-elles été faites pour la conseiller et l'inviter à se lancer éventuellement comme indépendante ?

    Comment expliquer que quelqu'un qui a autant d'audace ne soit pas repéré par les services du FOREm et orienté vers des métiers en pénurie ? Les procédures d'activation ne doivent-elles pas être améliorées pour tendre vers plus d'efficacité ? De quelle manière?
  • Réponse du 08/12/2014
    • de TILLIEUX Eliane

    L’emploi des jeunes est une priorité du Gouvernement wallon, comme en témoignent les engagements pris dans le cadre de la Déclaration de politique régionale.

    En Wallonie, les services du FOREm proposent systématiquement un accompagnement à tous les demandeurs d’emploi qui s’inscrivent au sortir de leurs études. Cet accompagnement personnalisé s’ouvre sur toutes les opportunités qui peuvent être proposées, envisagées, négociées dans le cadre d’un plan d’action sur mesure qui est établi entre le chercheur d’emploi et le FOREm.

    S’agissant dans le cas présent d’une jeune diplômée vivant en Région bruxelloise, celle-ci pourrait néanmoins, comme tout demandeur d’emploi inscrit à Bruxelles ou en Flandre, bénéficier de mesures de réciprocité dans l’offre de service. En effet, le FOREm collabore avec ses partenaires au sein de Synerjob, la fédération des services publics d’emploi et de formation régionaux, dans les domaines repris dans l’accord de coopération en matière de mobilité interrégionale, signé en 2005.
    Par ailleurs, la jeune femme évoquée dans la question dispose d’un Master en gestion des ressources humaines.

    L’analyse du FOREm sur l’évolution du marché du travail montre que les offres d’emploi pour ce type de profil ne sont pas nombreuses. Les problèmes souvent évoqués par les entreprises sont la surabondance de candidatures, souvent plusieurs centaines de CV pour un emploi disponible, et le manque d’expérience professionnelle des jeunes diplômés pour ces fonctions.

    L’état des lieux 2013 relatif à l’insertion des jeunes demandeurs d’emploi wallons montre que le taux moyen d’insertion des personnes disposant d’un master universitaire, après 6 mois, est en moyenne de 59,4 %. Les sciences du travail, la gestion des ressources humaines comme, de manière générale, les options liées aux sciences humaines occupent une position moyenne en termes de score d’insertion, avec un taux d’insertion légèrement inférieur à la moyenne.

    Il est certain que le choix des filières de nos jeunes est primordial : les études axées vers des métiers scientifiques, techniques ou technologiques ou permettant des stages professionnels pendant la période de formation, obtiennent les taux d’insertion les plus élevés. L’orientation et la réorientation des jeunes demandeurs d’emploi vers ces métiers « en demande », sont systématiquement proposées dans le cadre de l’accompagnement individualisé.
    Il n’est toutefois pas toujours possible ni opportun de réorienter un profil de type « sciences humaines » vers ces métiers. Aussi, l’accompagnement individualisé tient-il également compte des compétences transversales de la personne. Le bilinguisme étant, par exemple, une condition associée à l’engagement, il doit être encouragé. De même, la sensibilisation des jeunes diplômés à l’autocréation d’emploi constitue une priorité. En fonction du profil du jeune, le conseiller référent peut aborder cette piste, dès les premiers entretiens de bilan.

    Un autre axe de travail du FOREm concerne la sensibilisation des employeurs eux-mêmes, pour la formation et l’engagement de jeunes au sortir de leurs études. Des dispositifs existent pour encourager les entreprises à former des jeunes au sein de leur entreprise ou à leur offrir une première expérience professionnelle.

    Le Gouvernement wallon s’est engagé, au travers de la Déclaration de politique régionale, à soutenir l’emploi des jeunes et à favoriser leur insertion rapide sur le marché de l’emploi via la proposition d’un stage professionnel, d’une formation ou d’un accompagnement au plus tard dans les quatre mois qui suivent leur inscription au FOREm. Cette « garantie jeune » s’adressera à tous les jeunes au sortir des études, quel que soit leur niveau de qualification.

    Enfin, le Gouvernement wallon a souhaité examiner, dans le cadre du transfert de compétences du Fédéral vers les Régions, comment renforcer la « mesure groupe cible » en faveur des jeunes qui entament leur première expérience professionnelle, en ne négligeant aucune piste.

    Ma volonté, ainsi que celle du Gouvernement wallon, est bien de travailler en concertation avec les partenaires sociaux à l’amélioration de la situation de l’emploi en Wallonie et à la poursuite de la mise en œuvre de mesures adaptées pour les jeunes leur permettant d’accéder durablement au marché de l’emploi.