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La prostitution des mineurs

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2014
  • N° : 97 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 17/11/2014
    • de BONNI Véronique
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    La prostitution des mineurs est un sujet qui demeure très souvent tabou dans nos sociétés. Pourtant si le phénomène est sensible et difficile à chiffrer, il n'en est pas moins réel. Ainsi en France, en extrapolant les données réunies par les acteurs de terrain, on estime entre 5.000 et 8.000 le nombre de mineurs qui se prostituent dans le pays. Plusieurs faits et comportements sont regroupés sous l'appellation « prostitution de mineurs » : les étudiantes qui vendent leur corps afin de pouvoir payer leurs études, leur loyer ; les mineurs d'origine étrangère qui parcourent les rues des grandes villes afin de pouvoir subvenir à leurs besoins élémentaires ; mais aussi parfois les très jeunes mineurs qui monnaient des actes sexuels en échange d'un GSM, de réponses à un examen ou d'un ticket de cinéma. Si les jeunes filles sont plus fréquemment concernées par le phénomène, la prostitution de mineurs touche également les garçons.

    Selon les associations, cette prostitution de mineurs, bien que, nous l'avons dit, difficilement quantifiable, serait en nette augmentation. C'est pourquoi en France, depuis le courant du mois d'octobre, une association a décidé de faire tomber les barrières en abordant ce sujet hautement sensible. Pour ce faire, une ASBL a mis au point un kit pédagogique à destination des enseignants.

    Une initiative soutenue et encouragée par la ministre de l'Éducation nationale Najat Vallaud-Belkacem. Une campagne de sensibilisation devrait également être lancée dans la foulée.

    Pour éviter de relayer ce sujet au rang de sujet tabou en raison de sa sensibilité, la prévention et les actions de sensibilisation ont, selon moi, un rôle important à jouer. Mais au-delà de cela, des aides concrètes sont aussi nécessaires. Enfin, afin d'augmenter l'efficacité de nos actions, une meilleure connaissance du phénomène dans notre pays me semble également indispensable.

    Afin d'affiner nos connaissances sur le phénomène en Région wallonne, Monsieur le Ministre dispose-t-il de données actualisées concernant le nombre de mineurs victimes de prostitution ? Quels accompagnements spécialisés sont mis en place en Wallonie afin d'aider le mineur à s'extirper de cette situation ? Des campagnes de sensibilisation sur le sujet sont-elles prévues ?
  • Réponse du 08/12/2014
    • de PREVOT Maxime

    Comme le souligne l'honorable membre, le phénomène de la prostitution de mineurs est bien réel, bien qu’il soit encore tabou, et serait en recrudescence comme en témoignent certaines associations de terrain en France, lesquelles ont réagi fortement ces dernières semaines par des campagnes de sensibilisation.

    En Belgique, une recherche scientifique a été réalisée en 2006 par l’ASBL « Le Nid », comportant notamment un ensemble de recommandations remises au Ministre compétent à l’époque pour la Santé et l’Aide à la jeunesse en Communauté française.

    Sans vouloir éviter de répondre, je dois rappeler que ces questions sont restées de la compétence de la Fédération Wallonie-Bruxelles et de l’État fédéral. Cette compétence relève des attributions de mon homologue à la Fédération Wallonie-Bruxelles, Madame Isabelle Simonis, Ministre de l’Enseignement de promotion sociale, de la Jeunesse, des Droits des femmes et de l’Égalité des Chances.

    J'invite donc l'honorable membre à prendre contact avec ses services afin d’obtenir des informations plus substantielles.

    Quant aux aspects pénaux liés à la prostitution des mineurs, il convient de poser cette question au Ministre fédéral de la Justice, Monsieur Koen Geens.