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La cybercriminalité

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2014
  • N° : 36 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 17/11/2014
    • de LUPERTO Jean-Charles
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, de l'Industrie, de l'Innovation et du Numérique

    La cybercriminalité, qui est continuellement en évolution, prend chaque jour davantage de place dans la sphère économique, au point que m'est revenue une information selon laquelle Belgacom et notamment la Fédéraion des Entreprises de Belgique (FEB) se sont associées dans une forme de coalition contre la cybersécurité.

    À ma connaissance, la cybercriminalité prive l'économie mondiale de milliards d'euros par an. J'imagine sans peine ce que peut représenter ce type de perte même réduit à la taille de la Région wallonne.

    On sait qu'une attaque virale peut avoir des conséquences justifiant des mois de travail de spécialistes, ce qui coûte potentiellement une fortune et peut conduire certaines entreprises à renoncer à lutter contre ces fléaux, voire à poursuivre leurs activités.

    Ma question est donc simple et d'une incontestable actualité eu égard à la fréquence des cyberattaques et au symposium organisé le mardi 21 octobre 2014 à Bruxelles par Proximus :

    Si la cybercriminalité est traitée principalement par le fédéral, dans quelle mesure le Gouvernement wallon peut-il agir préventivement au service des entreprises, via un support technique ou financier leur permettant de se prémunir contre les méfaits des hackers ?

    L'Agence wallonne des télécommunications y prend-elle déjà part, parmi ses services généraux ou un service particulier ? Si oui, dans quelle mesure ?

    Il s'agit d'un travail important en amont du processus afin de maximiser la sécurité et réduire les coûts et conséquences de ces attaques. Peut-on en analyser l'efficacité ?

    Où en est la collaboration avec les services fédéraux ? Je pense ici notamment à la plateforme e-Cops qui résulte d'une collaboration entre la Federal Computer Crime Unit et le SPF Économie, P.M.E., Classes moyennes et Énergie, ou encore au groupe de réflexion SpamSquad.

    Je gage que les entreprises, et par là les pouvoirs publics, pourraient, en se prémunissant efficacement et donc en évitant des frais lourds en termes de réparation des attaques, dégager des marges budgétaires susceptibles d'être notamment affectées au renforcement des compétences des travailleurs et à de la création d'emplois.
  • Réponse du 04/02/2015
    • de MARCOURT Jean-Claude

    L’Agence du Numérique, anciennement l’Agence Wallonne des Télécommunications (AWT), a été sollicitée par Proximus, la FEB, le CERT, le B‑CCENTRE et la Solvay Business School, à l’origine de cette initiative, pour être partenaire actif de la coalition cybersécurité.


    Pour rappel, des centaines de milliers d'ordinateurs sont infectés chaque année dans notre pays. Le coût de la cybercriminalité est estimé à 3,5 milliards d'euros, soit plus de 1 % du PIB. Pourtant, la lutte contre la cybercriminalité reste très compartimentée. Malgré de nombreuses initiatives louables, chacun mène encore aujourd'hui son propre combat contre les cybercriminels. Seule une collaboration entre tous les intéressés, à savoir les entreprises, le monde académique et les pouvoirs publics, permettra de progresser dans ce domaine.


    Cette coalition se concentrera donc sur l'échange et le partage de connaissances, la sensibilisation des citoyens et des entreprises et la formulation de recommandations pour une politique plus efficace. Ce regroupement de forces en provenance du secteur des entreprises, du monde académique et des pouvoirs publics donnera un nouvel élan à l'économie numérique et positionnera la Belgique favorablement dans la lutte contre la cybercriminalité. C’est donc à travers de cette coalition que l’Agence du Numérique collaborera avec des organismes fédéraux liés à la cybersécurité.

    L’Agence du Numérique participera donc activement aux groupes de travail qui seront mis en place par la coalition pour travailler sur 3 axes :
    1. Le partage des connaissances. La cybersécurité couvre un vaste domaine allant de la technologie à la législation, de l'expert au simple collaborateur, des incidents quotidiens aux piratages complexes et au cyberespionnage. Elle exige une approche à 360° et nécessite dès lors un échange intersectoriel. La coalition organisera 6 sessions de travail en 2015 en collaboration avec les partenaires académiques.

    2. La sensibilisation. La coalition mettra sur pied des initiatives de sensibilisation concrètes et des campagnes nationales.
    3. Les recommandations stratégiques. La coalition identifiera les principaux points névralgiques, faiblesses et défis et élaborera une série de solutions et de recommandations concrètes, tant pour les pouvoirs publics que pour le secteur privé et le monde académique.

    L’Agence du Numérique a publié toutes ces informations sur son site awt.be. Dans le cadre du développement de sa future plateforme ICT pour la Wallonie, elle assurera la diffusion des recommandations et la mise en œuvre des actions prévues par la coalition.

    L’Agence du Numérique n’a évidemment pas attendu cette initiative pour se préoccuper des problèmes liés à la cybersécurité. Ainsi, en avril dernier, l’Agence du Numérique s’est associée avec l'Alichec et le B-CCENTRE pour organiser une conférence à Namur pour présenter le guide afin de présenter le Belgian Cyber Security Guide.

    Ce guide est structuré autour de 10 principes fondateurs, traduits eux-mêmes en 10 actions clés à lancer. Le guide contient un « self-assessment » simple, permettant un diagnostic rapide et l'élaboration d'un premier plan d'action.

    L’Agence du Numérique a relayé ce guide auprès de l’ensemble de ces cibles : pouvoirs publics, citoyens, écoles, entreprises, et, bien sûr, le secteur TIC lui-même.

    Dans le cadre de son baromètre TIC annuel, l’Agence du Numérique mesure par ailleurs systématiquement les questions relatives à la sécurité informatique, au niveau des entreprises, mais aussi des citoyens. Ainsi, dans le baromètre paru cette année, l’Agence du Numérique a ainsi formulé des recommandations au Gouvernement wallon en la matière pour les citoyens.

    Ces recommandations concernent notamment les bonnes pratiques en matière d'achats en ligne et d'e-banking, et la lutte contre les pratiques frauduleuses en ligne. En effet, la fracture numérique se marque aussi dans les inégalités d'usage des informations provenant des outils de l'Internet. Le Web offre des possibilités d'interaction multiples, notamment avec les banques et les commerçants, mais qui peuvent être détournées à des fins malveillantes. Une réelle vigilance s'impose dès lors à tous les consommateurs via le Web.

    Dans le cadre de sa mission de veille technologique, l’Agence a également publié de très nombreux documents de référence en matière de sécurité informatique ou sur des sujets tels que la carte d’identité et la facturation électroniques, la sécurisation des paiements en ligne, etc. Dans le cadre du Club PME 2.0 qu’elle anime, l’Agence du Numérique a organisé différents événements sur le même sujet.

    Enfin, le secteur TIC lui-même doit jouer un rôle clé pour la sécurité informatique.

    C’est notamment l’un des objectifs majeurs de la plateforme TIC à laquelle travaille l’Agence du Numérique, avec des partenaires comme le Cluster TIC et les fédérations professionnelles. L’idée est d’identifier et de structurer les entreprises, d’une part, et les acteurs de l’écosystème TIC (centres de recherches, universités, écoles, consultants agréés RENTIC, …), d’autre part, au sein de grappes technologiques que la Wallonie pourra activer en fonction d’évolutions technologiques majeures, de projets européens, de missions économiques ou, pour le thème qui nous occupe, pour la mise en œuvre de plans d’actions ciblés, comme la cybersécurité.

    Cette activation sera à la fois virtuelle, via le Web et physique, via des événements ou actions sur le terrain.