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Le nombre d'accidents sur les routes wallonnes

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2014
  • N° : 100 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 18/11/2014
    • de LUPERTO Jean-Charles
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    Le mercredi 12 novembre dernier a été une journée particulièrement dramatique, puisque trois accidents mortels ont eu lieu sur les routes wallonnes. Sur un laps de temps d'un mois, ce sont 21 accidents mortels de la route qui se sont succédé, et, sur une année, on a connu une augmentation de 8 % de blessures dues aux accidents de la route. Ces constats sont tout simplement effroyables !

    Une majorité de ces drames humains, où les jeunes semblent surreprésentés, serait la conséquence d'une perte de contrôle. La fatigue, la vitesse et l'alcool en sont les causes les plus fréquentes. Les accidents de la route sont la première cause de mortalité chez les 15-24 ans, considérés comme étant une population à risque. Une réalité confirmée par Benoît Godard, porte-parole de l'IBSR, lorsqu'il affirme que : « C'est vrai qu'un jeune conducteur court trois fois plus de risque d'être impliqué dans un accident qu'une personne plus âgée. C'est l'inexpérience qui est liée au fait que forcément ils sont souvent sur les routes les nuits et les week-ends. Puis il y a tout ce qui va avec : la fatigue, éventuellement l'alcool, la drogue, les copains dans la voiture qui parfois ont une influence négative. ».

    Le 16 novembre de chaque année, l'ONU a instauré une Journée mondiale du souvenir pour rendre hommage aux victimes de la route. Malheureusement, la Wallonie fait figure de mauvais élève en la matière à l'échelle européenne.

    Parallèlement à ces considérations, on ne pourrait faire fi d'un problème majeur et en relation d'interdépendance avec la survenance d'accidents de la route. Il s'agit de l'état des routes wallonnes dont certaines sont éminemment dégradées. Ergo, ces zones qui représentent un danger imminent augmentent le risque pour les usagers qu'un accident s'y produise. Ainsi, même si chaque conducteur est garant de sa sécurité, force est de reconnaître que l'existence d'infrastructures défectueuses est une caractéristique exogène, dont seuls les pouvoirs publics sont responsables.

    En d'autres termes, nous sommes face à deux problématiques étroitement corrélées et ayant chacune un impact significatif sur les accidents de la route.

    Dès lors, quels sont les moyens concrets, les solutions péremptoires, au regard des deux volets évoqués, que Monsieur le Ministre envisage de mettre en oeuvre afin de tendre vers une décroissance des accidents graves ou mortels de la route ? Et ce, à quelles échéances ?

  • Réponse du 08/12/2014
    • de PREVOT Maxime

    Si la situation de la Wallonie en matière de sécurité routière n'est pas « parfaite », Il faut toutefois rappeler les très nettes améliorations : 316 morts sur la route durant l'année 2013, c'est aussi le nombre le plus faible depuis 40 ans pour la Wallonie. La diminution des victimes est aussi très importante parmi les jeunes.

    Pour les jeunes restant surreprésentés parmi les victimes de la circulation, deux axes d'actions sont à mettre en avant : la formation et la sensibilisation.

    Il y a tout d'abord la formation au permis de conduire et son examen. On ne peut plus se contenter d'une simple connaissance théorique du code la route et de la maîtrise du véhicule. Il s'agit aussi de percevoir les risques dans la circulation et de donner des valeurs lors de la formation comme par exemple, la responsabilité de chacun dans la circulation et la sécurité routière, la diversité des modes de déplacement (partage de la route).

    L'autoévaluation et une formation continue tout au long de sa carrière professionnelle ou de sa vie sont aussi des éléments à valoriser.

    La formation à la conduite étant devenue une compétence régionale, la région prend en main le dossier et fera évoluer progressivement la formation et l'examen.

    C'est aussi dans cette vision de formation continue que nous travaillons à développer un continuum pédagogique afin de donner une éducation routière tout au long du cursus scolaire.

    La mission de sensibilisation vers le grand public et des groupes cibles spécifiques est confiée à l'Agence wallonne pour la Sécurité routière, l’AWSR.

    Parmi les actions en préparation, on peut citer le label « Back safe » pour inciter les discothèques, festivals, cafés/bars, fêtes de village et cercles étudiants, à agir pour la sécurité routière et encourager leur public à adopter les bons réflexes pour un retour en sécurité.

    Au niveau de l'infrastructure routière, je tiens à rappeler que le budget global en 2015 pour l'entretien et la sécurisation des routes est préservé.

    D'autre part, un plan « infrastructures » de l'ordre de 320 millions d'euros viendra booster les actions. Parmi les 4 priorités du plan, il y a la priorité vers les routes dites « ordinaires » et spécifiquement les entrées et traversées d'agglomération ainsi que la priorité aux routes de l'emploi. L'une comme l'autre vont dans le sens de la sécurisation et la tranquillisation des espaces de vies des riverains et des déplacements dits « modes doux ».

    Lorsque l'on réalise un projet, il s'agit de le faire au mieux. C'est pourquoi une démarche qualité des projets d'aménagements routiers du point de vue de la sécurité routière est nécessaire et importante. Pour cette démarche qualité, citons le processus des audits de sécurité routière instauré progressivement depuis le décret sur la gestion de la sécurité des infrastructures routières de décembre 2010. Pour rappel, il s'agit d'un contrôle indépendant de la qualité et du respect des règles de bonnes pratiques en matière de sécurité routière à différentes étapes du projet.

    Une dernière priorité, reprise aussi dans la déclaration de politique régionale, est le traitement des obstacles latéraux afin de ne pas aggraver les conséquences d'une sortie de route.

    Ces différentes actions centrées sur les deux thèmes cités dans la question, les jeunes et l'infrastructure, contribueront incontestablement à l’objectif de réduire de moitié le nombre de tués sur les routes wallonnes en 2020 par rapport à 2011.