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Les dégâts occasionnés aux cultures par la faune sauvage

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2014
  • N° : 38 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 18/11/2014
    • de MOUYARD Gilles
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Infrastructures sportives, délégué à la Représentation à la Grande Région

    En 2013, 309 agriculteurs auraient sollicité une indemnisation auprès de la Région wallonne, suite aux dégâts occasionnés par les blaireaux à leurs cultures. Le montant des indemnités pour l’année 2013 représentait un coût total de 161.000 euros à charge de la Région wallonne.

    Cependant, dans de nombreux cas les blaireaux et les sangliers se partagent les champs de maïs, occasionnant alors ce que l’on peut appeler des dégâts mixtes. C’est à ce moment qu’il devient difficile pour les experts d’évaluer la proportion de dommage qui est imputable à chaque espèce.

    Pour les cinq dernières années, Monsieur le Ministre dispose-t-il de chiffres faisant une distinction entre les parts des dégâts aux cultures qui sont imputables aux sangliers et aux blaireaux ? Pourrait-il me communiquer les chiffres en superficie et en tonne de maïs des totaux des dégâts occasionnés aux cultures par les sangliers, d’une part, et, d’autre part, par les blaireaux ?
  • Réponse du 09/12/2014
    • de COLLIN René

    Pour les cinq dernières années, le montant annuel des indemnités versées par la Région aux agriculteurs victimes de dégâts de blaireau se chiffre à :
    2009 : 104.306 euros ;
    2010 : 122.957 euros ;
    2011 : 85.111 euros ;
    2012 : 387.824 euros ;
    2013 : 160.331 euros.

    Les dégâts de blaireaux concernent principalement les cultures de maïs. Sur la base des données collectées par l’ASBL Fourrages-Mieux auprès des experts qui utilisent son logiciel d’estimation de dégâts, on peut estimer que les indemnités versées chaque année aux agriculteurs pour des dégâts de blaireaux aux cultures de maïs représentent en moyenne 95,7 % de la totalité des indemnités versées pour des dégâts commis à l’agriculture par cette espèce protégée.

    Pour les cinq dernières années et sur la base des données précitées de l’ABSL Fourrages-Mieux, le montant annuel des indemnités versées par les titulaires de droit de chasse aux agriculteurs victimes de dégâts de sangliers se chiffre à :
    2009 : 452.586 euros ;
    2010 : 441.146 euros ;
    2011 : 448.626 euros ;
    2012 : 646.064 euros ;
    2013 : 722.105 euros.

    Ces montants ne correspondent toutefois pas à la totalité des indemnités versées par les titulaires de droit de chasse pour les dégâts de sangliers à l’agriculture, même s’ils sont fournis par la grande majorité des experts qui interviennent dans l’estimation des dégâts dus à la faune sauvage.(1) L’indemnisation des dégâts de sangliers fait en effet aussi parfois l’objet d’un arrangement direct entre le titulaire de droit de chasse et l’agriculteur. Ce type d’indemnisation n’est forcément pas pris en compte au niveau des chiffres mentionnés ci-avant.

    Les dégâts du sanglier concernent principalement les cultures de maïs, les prairies et les céréales autres que le maïs, et cela de manière variable d’une année à l’autre.

    Pour les cultures de maïs et toujours sur la base des données fournies par l’ASBL Fourrages-Mieux, les montants annuels des indemnités versées aux agriculteurs se présentent comme suit :
    2009 : 72.141 euros (soit 16 % du montant total des indemnités) ;
    2010 : 119.348 euros (27 %) ;
    2011 : 56.003 euros (12,5 %) ;
    2012 : 344.649 euros (53 %) ;
    2013 : 195.825 euros (27 %).

    Assez logiquement, on relève que l’année où la part du montant des indemnités dues pour des dégâts dans les cultures de maïs est élevée (2012 – 53 %) correspond à une année où le montant des indemnités pour les dégâts de blaireaux est particulièrement élevé (387.824 euros). A l’inverse, l’année où cette part est faible (2011 – 12,5 %) correspond à une année où de faibles dégâts de blaireau sont observés (85.111 euros).

    Si on prend en compte les données de l’ASBL Fourrages-Mieux (montants indemnisés), aussi bien pour les dégâts de sangliers que pour les dégâts de blaireaux, la part de l’une et de l’autre espèce dans les montants indemnisés pour les dégâts aux cultures de maïs se présentent comme suit :

    2009 : blaireau (55 %) – sanglier (45 %) ;
    2010 : blaireau (47 %) – sanglier (53 %) ;
    2011 : blaireau (53 %) – sanglier (47 %) ;
    2012 : blaireau (51 %) – sanglier (49 %) ;
    2013 : blaireau (44 %) – sanglier (56 %).

    En ce qui concerne les superficies endommagées et les pertes de production en tonnes, les données ne sont que très partiellement disponibles (certains experts seulement) et inexploitables. En ce qui concerne toutefois les superficies endommagées, il est possible de les approcher en se basant sur un prix moyen de 1.500 euros/ha. Mais il s’agit d’une estimation qui ne tient pas compte des éventuels frais de ramassage ou de broyage des tiges de maïs après récolte. Sur cette base, ces surfaces totaliseraient pour les deux espèces une quarantaine d’hectares en 2011, année de faibles dégâts et quelque 235 hectares en 2012, année de dégâts importants.



    (1) On en veut pour preuve que pour les dégâts de blaireaux, les montants indiqués par ces experts représentent 93,6 % des montants versés par la Région aux agriculteurs.