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La pierre bleue wallonne

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2014
  • N° : 101 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 19/11/2014
    • de DENIS Jean-Pierre
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    Lors de l'établissement de cahiers de charges pour un marché portant sur les travaux publics, toute une série de clauses peuvent être incluses. Plus nous serons précis en la matière et plus les réalisations seront en adéquation avec nos souhaits.

    Ainsi
    - des clauses sociales visant à empêcher le dumping entre entrepreneurs peu scrupuleux de la dignité humaine et employant sans vergogne des travailleurs originaires de pays à bas salaires;
    - des clauses environnementales garantissant une meilleure prise en compte du respect de notre environnement;
    - des clauses spécifiant l'origine des matériaux mis en oeuvre.

    L'objet de mon propos vise à mettre en exergue l'impérieuse nécessité de recourir à la pierre bleue belge en particulier comme matériau de recouvrement de nos espaces publics. La pierre bleue, roche sédimentaire de calcaire à crinoïdes est une activité industrielle traditionnelle wallonne de qualité qui mérite toute notre attention.

    Mon collègue Patrick Prévot a développé voici peu, à travers une question posée au ministre Marcourt, toutes les menaces qui planent sur cette industrie.

    Sa mise en oeuvre nécessite une main-d'oeuvre qualifiée, recourant à des techniques ancestrales. Elle est indispensable à la sauvegarde de notre patrimoine monumental et génératrice de plus-value par la transformation de matière en produit fini. Sa structure spécifique la rend non gélive. La compacité de la matière limite sinon empêche les infiltrations d'eau et donc la rend presque insensible au gel. Cette qualité intrinsèque la rend donc particulièrement adaptée à notre climat de par sa résistance aux intempéries.

    Aujourd'hui, la concurrence des pierres dites asiatiques (Chine, Inde, Vietnam) tend à remettre en cause la pérennité de cette industrie. Pourtant les pierres asiatiques nettement moins compactes de par leur structure géologique, souffrent rapidement des affres du climat de nos contrées. Les infiltrations d'eau provoquent des phénomènes de délitage de débride le matériau. Elles sont aussi plus sensibles à la pollution atmosphérique et aux pluies acides. La mise en oeuvre de la pierre asiatique consacre l'obsolescence programmée de nos espaces publics, notion que nous dénonçons dans le secteur de l'électronique, notamment.

    Le handicap majeur de la pierre bleue belge provient de son coût d'exploitation. À quantité égale, le coût de notre pierre locale varie du simple au double, ce qui tend à l'exclure lors des appels d'offres. Pourtant, son empreinte environnementale est sans comparaison. Elle présente des coûts de transport limités, de par sa proximité. Et à ce titre, elle contribue à encourager les circuits courts et renforce le développement durable de la planète.

    Entre-t-il dans les intentions de Monsieur le Ministre de modifier les différents cahiers des charges afin d'inciter plus fortement encore à l'utilisation de la pierre bleue wallonne ? De quelle marge de manoeuvre dispose-t-il en la matière ?






  • Réponse du 10/12/2014
    • de PREVOT Maxime

    Je renvoie l'honorable membre vers les réponses à des questions sur le même sujet posées en novembre dernier par les Députés Morreale et Wahl.

    Complémentairement à celles-ci, j'informe que mon administration a bien participé aux travaux de rédaction de la circulaire faisant l’objet de la question.

    Mes services sont sensibles à cette question et l’ont intégrée dans les réflexions en cours du comité pilotant le chapitre C relatif aux matériaux de construction du cahier des charges type « QUALIROUTES ».

    Dans le respect des règles liées à la législation des marchés publics, le Service public de Wallonie appliquera scrupuleusement ces règles.

    Par ailleurs, j'informe que j’ai chargé un bureau d’avocats spécialisés de nous aider à lutter contre le dumping social, mais aussi à nous fournir des éléments à prévoir dans nos cahiers des charges pour favoriser l’utilisation des matériaux wallons, dans le respect des lois et règles en vigueur, notamment européennes.