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Le Plan Grand froid

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2014
  • N° : 103 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 19/11/2014
    • de LUPERTO Jean-Charles
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    L'hiver s'annonce et avec lui l'exécution le Plan Grand Froid conçu depuis plusieurs années par les pouvoirs publics. Début novembre, la presse nationale indiquait que ce Plan allait faire l'objet d'un report. Elle ajoutait son inquiétude quant à la détresse humaine de celles et ceux qui vivent dramatiquement dans la rue.

    Cette situation est d'autant plus préoccupante que les statistiques sur la pauvreté et les exclus ne cessent de grimper. Je tiens à préciser immédiatement qu'à mes yeux, ces personnes ne seront jamais une statistique.

    Monsieur le Ministre conviendra certainement que le Plan Grand Froid est une nécessité humaine impérieuse dans un État digne qui se veut juste.

    Sur base du constat rappelé, je souhaiterais connaître les mesures envisagées pour garantir l'existence d'un Plan Grand Froid au sein des communes de la Wallonie. Disposons-nous d'une cartographie et de relais permettant d'intervenir au plus juste et de la façon la plus efficiente possible sur le terrain ?

    Ne pourrions-nous pas en outre mener, conjointement aux différents niveaux de pouvoir concernés, des actions sur le terrain visant à accompagner celles et ceux qui se trouvent sans domicile fixe afin qu'ils puissent reprendre pied et se réinsérer socialement, peu importe les saisons ?

    Ne pourrions-nous pas enfin mener une campagne de sensibilisation visant à éviter que se prolonge la maladresse de certains commentateurs qui parlent d'assistanat, vocable dénigrant s'il en est, pour désigner la situation de personnes qui, dans leur très écrasante majorité, sont rien moins que victimes de décisions économiques, politiques et/ou sociales prises ailleurs et dans le plus grand mépris de leurs parcours, qualités et travail ?

    Convenons qu'à la morsure de la faim et du froid, il conviendrait que ne s'ajoute plus celle de l'insulte. Peut-être serait-il opportun d'attirer l'attention de chacun sur la cruauté sans nom des mots qu'il écrit ou prononce.
  • Réponse du 10/12/2014
    • de PREVOT Maxime

    Depuis 2013, le Gouvernement a pérennisé les Plans Grand froid dans le cadre des missions des Relais sociaux. Ils doivent organiser un dispositif spécifique pour la prise en charge des personnes sans-abris durant la période hivernale.

    Le plan d’action reprend au minimum les axes suivants :

    1. la coordination du Plan grand froid au départ des relais sociaux ;
    2. la durée du plan qui devra au minimum s’étendre du 1er novembre 2014 au 31 mars 2015 ;
    3. l’organisation d’un accueil continu et vingt-quatre heures sur vingt-quatre des sans-abris ;
    4. l’inconditionnalité de l’accueil durant la durée du plan ;
    5. la mise à disposition des commodités de base pour les sans-abris ;
    6. les modalités de l’évaluation.

    Une subvention est allouée à chaque relais social urbain reconnu organisant un Plan grand froid conforme au plan d’action déterminé par le Gouvernement, fixé à :

    1° 90.000 euros pour les relais sociaux urbains situés dans un arrondissement administratif comptant une ville d’au moins 150.000 habitants (Charleroi et Liège) ;
    2° 67.000 euros pour les relais sociaux urbains situés dans un arrondissement administratif comptant une ville comprenant entre 100.001 habitants et 149.999 habitants (Namur) ;
    3° 45.000 euros pour les relais sociaux urbains situés dans un arrondissement administratif comptant une ville de moins de 100.001 habitants (Tournai, Mons, La Louvière et Verviers).

    L’engagement de la subvention a été réalisé en ce mois de novembre pour une somme totale de 427.000 euros.

    Le choix de privilégier les relais sociaux à d’autres structures s’explique par leur rôle de coordination des actions menées par les opérateurs publics et privés locaux.

    Outre le Plan grand froid, les Relais sociaux agissent également toute l’année en coordonnant des projets à la fois publics et privés dans leur sphère de compétence (Arrondissement administratif).

    Un certain nombre d’actions complémentaires sont également financées. Citons à titre d’exemple, les capteurs logement qui assurent dans 6 Relais sur 7, une contribution importante dans le relogement des personnes sans-abris.
    Les expériences « Housing first » sont également développées dans les Relais sociaux du Pays de Liège et de Charleroi.

    Notons enfin, le rôle important du secteur des maisons d’accueil et des abris de nuit qui travaille toute l’année à l’accueil et à la réinsertion sociale des personnes en difficultés sociales (pas moins de 7.500 adultes et 2.500 enfants en 2013).

    Face à l’éventuelle maladresse de commentateurs, nous ne pouvons que valoriser le travail accompli sur le terrain, le soutenir pour œuvrer à ce que les personnes les plus démunies parviennent à se réintégrer socialement et à favoriser leur dignité humaine.