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Le tri des déchets organiques

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2014
  • N° : 137 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 19/11/2014
    • de TROTTA Graziana
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire, de la Mobilité et des Transports, des Aéroports et du Bien-être animal

    Dans une interview du 17 novembre dernier (Sudpresse), Monsieur le Ministre faisait part de sa volonté de développer encore davantage le tri sélectif, notamment en séparent les déchets organiques des autres déchets.

    L'objectif consisterait à alimenter les centres de compostage et de biométhanisation plutôt que de recourir à l'incinération. En effet, les déchets organiques peuvent être dégradés par des micro-organismes et valorisés via le compostage ou la méthanisation.

    Eu égard à cette volonté, mes questions sont les suivantes.

    Le projet de Monsieur le Ministre concerne-t-il uniquement les déchets organiques ménagers ou également les déchets organiques non ménagers ?

    Quelle est la part, en pourcentage et en volumes, des déchets organiques ménagers et non ménagers produits en Wallonie ?

    L'administration a-t-elle étudié et comparé les techniques de traitement des déchets organiques (compostage et biométhanisation) et, si oui, quels sont les résultats ?

    L'impact pour les citoyens de la mise en oeuvre d'un système de tri des déchets organiques a-t-il été évalué et si oui, quel est-il ?

    L'administration a-t-elle étudié la faisabilité technique et organisationnelle d'un tri des déchets organiques ?

    Monsieur le Ministre a indiqué vouloir inciter les communes et intercommunales à s'investir dans cette voie. Comment compte-t-il procéder afin d'enclencher une dynamique à l'échelle de la Wallonie ?
  • Réponse du 04/12/2014
    • de DI ANTONIO Carlo

    L’Office wallon des déchets estime, pour 2013, le tonnage de la fraction fermentescible présente au sein des ordures ménagères à plus de 180 000 T envoyées à l’incinération. C’est donc cette fraction que j’ambitionne qu’elle puisse être collectée et traitée différemment à l’avenir. La collecte sélective de déchets fermentescibles réalisée en porte-à-porte s’élève actuellement à 44.822 tonnes (données 2013). Il faut encore y rajouter 617 tonnes provenant des déchets communaux.

    Concernant les déchets industriels, il faut distinguer deux types de flux. Tout d’abord, les déchets organiques qui, en raison de leur nature et composition, peuvent être assimilés aux déchets ménagers. Suivant une étude réalisée en 2014 (chiffres 2012), le tonnage s’élève à 51074 tonnes (restes d’horeca, invendus ou périmés, déchets verts de professionnels). La totalité de ces déchets industriels organiques est traitée en Belgique. 44% des déchets sont valorisés en tant que biogaz et 56% sont compostés.

    Concernant le deuxième type de flux provenant des industriels, les données sont plus difficiles à obtenir. Il s’agit en effet de déchets de fabrication que certains industriels considèrent comme sous-produits. Une partie de ces matières vont directement en alimentation animale (par exemple les pulpes de betteraves). Le solde est traité par des unités industrielles. Nous disposons de peu de données pour l’instant, mais rien que pour l’industrie alimentaire, on peut estimer le gisement à près de 500.000 tonnes (en tenant compte des boues de station d’épuration et en excluant ce qui va en alimentation du bétail).

    Concernant la question sur une étude comparative, un travail a été commandé chez Valbiom, les résultats sont attendus très prochainement. Cependant, nous pouvons dire que la biométhanisation est productrice d'énergie et d'amendement pour l'agriculture, mais est plus onéreuse, tandis que le compostage est moins cher et fournit un bon amendement lorsqu’il est issu du traitement de déchets verts (tonte de pelouse et taille de haie)

    Concernant la question sur l’impact pour les citoyens, il réside dans la réduction du poids des déchets lorsqu’une séparation entre déchets organiques et déchets résiduels est effectuée. La conscientisation de la production de déchets impacte positivement le résultat global final. La collecte des déchets organiques se réalise plus facilement en conteneurs dans des zones moins densément peuplées. Pour les zones urbaines, la collecte en sacs biodégradables est une possibilité.

    Actuellement, la collecte des déchets organiques relève de l’autonomie communale. La Région wallonne soutient la collecte, actuellement pour 32,5 euros/tonne.

    Suivant la DPR, les Communes resteront libres du choix du mode de collecte (sacs ou conteneurs), mais pour le développement du tri, une orientation peut cependant être donnée, notamment par le choix des outils de traitement de déchets à privilégier dans le futur. Rien ne sert en effet d’avoir des capacités d’incinération excessive si ce n’est pas nécessaire. Le soutien financier apporté ou non par la Région peut donc être un facteur déterminant d’orientation.

    Ceci étant, je constate que la réflexion est déjà bien entamée dans la plupart des intercommunales et communes, puisque 141 communes effectuent une collecte sélective de déchets organiques et que le développement de la collecte sélective des déchets organiques fait partie de la plupart des plans stratégiques des intercommunales.