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Les mesures préventives en cas de grippe aviaire

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2014
  • N° : 42 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 20/11/2014
    • de ZRIHEN Olga
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Infrastructures sportives, délégué à la Représentation à la Grande Région

    Une souche hautement pathogène de grippe aviaire a récemment été détectée chez nos voisins des Pays-Bas et de nombreux contrôles ont été effectués par les autorités hollandaises sur plusieurs exploitations de volailles dans le centre du pays. Cette souche, fatale pour les poulets et autres volailles, peut contaminer les humains.

    Selon l'Agence Fédérale de sécurité de la chaîne alimentaire (AFSCA), il n'existe pas de risques de propagation de cette souche en Belgique étant donné que les mesures adéquates ont été prises par les autorités hollandaises. Par ailleurs, comme aucun transport entre exploitations agricoles n'est actuellement toléré, le virus ne peut se propager de ferme en ferme ou par l’intermédiaire d'un quelconque moyen de transport.

    Ce nouveau cas de grippe aviaire nous rappelle que les risques épidémiques peuvent exister. Il convient donc de s'interroger sur les mesures existantes permettant d'endiguer tout cas identique de grippe aviaire dans nos Régions.

    Monsieur le Ministre peut-il nous faire part des mesures préventives mises en place par la Région wallonne permettent d'endiguer tout risque de propagation d'une souche pathogène de grippe aviaire ?

    Qu'en est-il des capacités de nos éleveurs de volailles d'assurer le confinement de volailles dans un délai de 24 heures tel que conseiller par l'AFSCA ? Quelles sont nos assurances quant au fait que chaque détenteur amateur de volailles des zones naturelles sensibles est en capacité de réaliser une telle obligation ?

    Quelles sont les synergies existant avec les autorités fédérales et l'AFSCA pour faire face à un quelconque cas en Région wallonne ?
  • Réponse du 09/12/2014
    • de COLLIN René

    Tout d’abord, il me semble utile de rappeler que la santé animale et la sécurité de la chaîne alimentaire sont restées, lors de la régionalisation de l’agriculture en 2002, des compétences exclusivement et spécifiquement fédérales et sont gérées par le Service public fédéral (SPF) santé publique et par l’Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (AFSCA).

    Ce sont tout d’abord les États « contaminés » qui doivent prendre les mesures réglementaires, ce qu’ont fait l’Allemagne, les Pays-Bas et le Royaume-Uni. De l’expérience de la dernière crise, ces mesures de destruction, de confinement et d’immobilisation sont efficaces.

    En Belgique, l’AFSCA suit de très près cette maladie. Comme les oiseaux migrateurs sont des vecteurs potentiels, l’AFSCA travaille en étroite collaboration avec le Département de la Nature et des Forêts (DNF) du Service public de Wallonie.

    Dès l’annonce de ces cas dans les pays limitrophes, l’AFSCA a pris des mesures pour préserver nos élevages sans pour autant les bloquer inutilement avec des conséquences économiques.

    Depuis plusieurs années, les procédures sont fixées et connues des acteurs de terrain concernés. Un monitoring de la santé animale, tant des animaux domestiques que de la faune sauvage, est mené et plusieurs milliers d’échantillons sont prélevés pour être analysés au Centre d’étude et de recherches vétérinaires et agrochimiques (CERVA).

    De plus, les animaux trouvés morts dans les exploitations sont analysés avant destruction par incinération à très haute température et les animaux sauvages trouvés morts sont récoltés par le DNF pour les acheminer pour analyse au CERVA avant destruction par la même voie.

    En cas de découverte de cas en Belgique, comme lors de la dernière épidémie de grippe aviaire, les mesures sanitaires seront adaptées à l’évolution de la situation, y compris celle des pays limitrophes.

    Cependant, des mesures de base sont maintenues : ainsi, tous les détenteurs professionnels sont tenus de réaliser le nourrissage et l’abreuvement de leurs animaux de façon à rendre impossible le contact avec la faune sauvage.

    Depuis le vendredi 21 novembre, l’AFSCA a relevé le niveau des mesures de prévention en Belgique et oblige les détenteurs professionnels à confiner, c’est-à-dire à enfermer ou mettre sous filets pour éviter les contacts avec les oiseaux sauvages, leurs volailles.

    Pour les particuliers, il est recommandé de suivre la même mesure, mais cela n’est pas imposé jusqu’à présent.

    Par ailleurs, sur tout le territoire belge, tout détenteur de volailles ou d’oiseaux, y compris les amateurs, doit être capable de confiner ses animaux endéans les 24 heures, dans l’éventualité de la découverte d’un cas lié à un animal sauvage ou d’un foyer dans une exploitation.

    Des mesures préventives supplémentaires ou spécifiques ne sont pas prises en Région wallonne, car les mesures décrétées, communiquées et contrôlées par l’AFSCA sont suffisantes.

    Comme prévu dans les règlements européens, les mesures sanitaires priment sur les autres obligations et les exploitations « bio », où les volailles doivent avoir un parcours extérieur libre, gardent leur label.

    Je veillerai aussi à ce que cela soit aussi le cas dans les autres régimes de qualité.

    J’ai chargé mon administration, particulièrement les services directement concernés, à savoir le Département de la Nature et des Forêts (DNF) pour ce qui concerne la faune sauvage et le Département du Développement pour les contacts avec les éleveurs, de collaborer pleinement avec l’AFSCA pour transmettre une information claire et complète, assurer la mise en œuvre des mesures préventives et, le cas échéant, collaborer à l’exécution des mesures sanitaires qui seraient retenues par l’AFSCA.

    Que l'honorable membre soit assuré que mon administration, mon cabinet et moi-même suivons tout particulièrement l’évolution de la situation, en étroite collaboration avec les services fédéraux concernés et avec le cabinet du ministre fédéral.