/

Le vieillissement de la population et le faible indice de fécondité en Province de Hainaut

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2014
  • N° : 122 (2014-2015) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 28/11/2014
    • de KAPOMPOLE Joëlle
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    Parmi les inquiétudes de la population figurent les conséquences du vieillissement de celle-ci.

    J’ai déjà eu l’occasion d’interroger le prédécesseur de Monsieur le Ministre sur point.

    Toutefois, l’analyse de la santé en Hainaut éditait dans son rapport : « Environ 15000 naissances par an en Hainaut, alors que la natalité augmente au niveau national, le taux brut de natalité en Hainaut, passe de 11,8 naissances vivantes pour 1000 habitants en 2000 à 11,3 en 2011 soit le même taux qu’en Wallonie et un peu moins que la Belgique (11,6 pour 1000 habitants).
    En 2009, 1,86 enfant par femme : l’indice de fécondité du Hainaut est semblable à ceux de la Wallonie et de la Belgique. Même s’il a augmenté dans les trois zones depuis 2000, il est toujours inférieur au seuil de remplacement de la population (2,1).
    Un vieillissement limité depuis 2000 en Hainaut et en Wallonie : en Hainaut, la proportion des moins de 20 ans (23,7% en 2012) et celle des 65 ans et plus (16,7% en 2012) sont stables depuis 2000. Pour l’ensemble de la Belgique, l’indice de vieillissement (nombre des 65 ans et plus divisé par le nombre de moins de 20 ans) passe de 0,71 en 2000 à 0,77 en 2012 tandis que sur la même période, il reste proche des 0,7 en Hainaut et en Wallonie. Dans les années à venir, en Hainaut, cet indice devrait reprendre sa progression pour atteindre 1,07 en 2060. ».

    Le faible indice de naissance et le faible indice de fécondité ne permettent pas de compenser la courbe exponentielle du vieillissement de la population.

    Ce constat m’impose les questions suivantes.

    Monsieur le Ministre partage-t-il cette analyse ?

    Quelles mesures concrètes peut-il proposer et insuffler au cours de cette législature pour permettre à la Province de Hainaut de stabiliser son taux de croissance de population et en limitant par là même, les effets du vieillissement de la population ?

    Monsieur le Ministre ne trouverait-il pas opportun de créer une synergie entre le troisième âge et la jeune population ? Cette synergie entre différentes générations permettrait en effet l’épanouissement des Wallons et Wallonnes.
  • Réponse du 19/12/2014
    • de PREVOT Maxime

    Pour rappel, le vieillissement de la population se définit par une modification de la structure par âge de la population. Celle-ci se caractérise par une augmentation de la proportion de la population des personnes âgées. Ce vieillissement est dû à l’action combinée de trois phénomènes démographiques : la stagnation des naissances, le ralentissement des immigrations internationales et enfin l’augmentation de la longévité mesurée par l’espérance de vie.

    En augmentant la fécondité, on diminue la proportion relative des personnes âgées dans la population, mais le nombre absolu de ces personnes âgées ne change pas. De plus, une augmentation de la fécondité influence « négativement » le ratio de dépendance, c'est-à-dire le rapport entre le nombre de personnes inactives par rapport au nombre de personnes en âge actif. En effet, une augmentation de fécondité implique à court et moyen terme une augmentation du nombre d’enfants et d’adolescents qui sont eux aussi des personnes inactives et donc « à charge » des personnes actives tout comme le sont les personnes âgées. Une augmentation de fécondité n’aurait donc que peu d’impact à court terme sur la population en âge actif (puisqu’il faut attendre 20 à 30 ans que ces enfants deviennent eux-mêmes des personnes actives), et très peu d’impact sur la croissance relative de la population des personnes âgées. Une reprise de fécondité ne peut donc, à court et moyen terme, compenser la courbe de croissance de population, qui par ailleurs n’est pas exponentielle, mais lente et régulière depuis les années 70. (La proportion des personnes âgées en Wallonie était de 14 % en 1970 et atteindra 26 % en 2060 selon les projections du bureau fédéral du plan).

    Notre société compte, il est vrai, un nombre de plus en plus important de personnes âgées. Néanmoins, s’agit-il vraiment d’une augmentation du nombre de grabataires ?
    L’espérance de vie à 65 ans est passée de 14,3 ans (hommes) et de 18,8 ans (femmes) en 1960, à 17,2 ans (hommes) et 20,7 (femmes) en 2013 et atteindra respectivement 20,9 et 23,3 ans en 2040, une augmentation de longévité dont on ne peut que se réjouir. Il est également très important de noter que les personnes vivent de plus en plus longtemps en bonne santé ainsi qu’en témoigne l’augmentation de l’espérance de vie en bonne santé à 65 ans qui est passée pour les hommes de 8,8 ans en 2004 à 10,7 ans en 2012 et pour les femmes de 8,7 ans à 11,1 ans pour la même période.

    Ceci dit, rompre la solitude et l’isolement des personnes âgées, valoriser leur histoire de vie, leurs connaissances et savoir-faire, permettre aux personnes âgées de rester investies et utiles, favoriser leur autonomie, tout cela représente un défi majeur pour les années à venir. Au-delà de l’aspect personnel, l’intergénérationnel concrétise des valeurs sociétales de partage, de solidarité et de respect.

    Pour ce qui relève d’initiatives plus spécifiques visant à la solidarité intergénérationnelle, l’appel à projets « Villes amies des aînés » a permis de mettre à disposition des communes et des CPAS retenus, les moyens de réaliser leurs objectifs. Ces objectifs visaient la mise en place d’un cadre adéquat favorisant l’intégration des aînés dans notre société. La Wallonie souhaite soutenir les pouvoirs locaux désireux de mettre en place ou d’approfondir une politique encourageant le vieillissement actif en optimisant la santé, la participation et la sécurité des citoyens âgés, pour améliorer leur qualité de vie mais également pour reconnaître les aînés comme ressource essentielle pour leur famille, leur communauté et l’économie.
    En effet, nos aînés bénéficient d’une expérience unique et sont en ce sens, une source incontournable d’apprentissage et de conseil. Nombreuses sont les villes et les communes qui, en collaboration avec les autres acteurs de terrain, développent des projets afin de répondre aux besoins des aînés à travers, par exemple, la mise sur pied de conseils consultatifs des aînés. Le but de cet appel à projets était de les soutenir dans l’approfondissement de leur démarche.

    60 communes, dont 18 dans la Province du Hainaut, et CPAS ont ainsi pu bénéficier de moyens d’action à raison de 2,5 millions d’euros : 1,3 million dédiés à des dépenses d’investissement, 1,2 million à celles relatives au fonctionnement.

    L’opération « Carrefour des générations » consiste elle à permettre aux aînés de continuer à être actifs et de participer à la vie de notre société. Il s’agit d’encourager des relations réciproques et durables entre les générations en stimulant les solidarités quotidiennes qui recréent des liens au plan local, dans les quartiers, dans la vie associative.

    L’ASBL « Courants d’Âges » est par ailleurs subventionnée de manière récurrente pour la coordination et la promotion d’un réseau d’associations actives en matière intergénérationnelle. Au sein de ce réseau, les associations « Atoutage », « Entr‘Ages », « Assemblages », « Âges et transmissions », « Le Bien Vieillir » bénéficient également de subventions.

    L’ASBL « Aide à Domicile en Milieu Rural » bénéficie d’une subvention lui permettant l’accompagnement, la formation et la mise en réseau des animateurs de Maisons d’Accueil Communautaires (MAC). Les MAC sont au nombre de 13 en Région wallonne. Elles cherchent à éviter une rupture du lien social par l’organisation d’activités développées sur base des capacités résiduelles, des besoins et désirs des participants.