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Les résultats d'une enquête de la Confédération britannique de l'industrie quant à l'usage du français dans le cadre des relations commerciales

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2014
  • N° : 58 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 28/11/2014
    • de KAPOMPOLE Joëlle
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de l'Emploi et de la Formation

    La Confédération britannique de l’industrie publiait en juin 2014, un rapport aux termes duquel elle insistait sur les langues « utiles » au commerce extérieur.

    Le français reste en tête du classement, suivi de très près par l’allemand …

    Il en résulte que de nombreux ressortissants français s’expatrient à Londres où la langue de Voltaire est très recherchée …

    Dans ce contexte très précis, je demande à Madame la Ministre si elle a eu connaissance de ce rapport ? Partage-t-elle cette analyse ?

    Quelles mesures concrètes Madame la Ministre peut-elle adopter dans le cadre de la formation en Wallonie afin de rendre les citoyens wallons très attractifs au sein de la City ? Le taux de chômage en Wallonie étant indéniablement élevé, il convient de former au mieux nos travailleurs afin de leur permettre une expatriation éventuelle aisée outre-Manche où leur langue maternelle serait un atout majeur. Une adaptation et une reconduction du plan Wallangue seraient-elles sur ce point envisageables ?

    Madame la Ministre envisage-t-elle un travail conjoint avec ses homologues de la Fédération Wallonie-Bruxelles chargé de la formation scolaire en langues, mais aussi de la formation dans le cadre de l’enseignement supérieur ? Si oui, peut-elle d’ores et déjà me fournir un calendrier quant à ces synergies nécessaires quant à la formation en langues des Francophones et Wallons ?
  • Réponse du 18/12/2014
    • de TILLIEUX Eliane

    Le plan Marshall 2.vert lancé en décembre 2009 fixait notamment comme priorités, dans le cadre de la mesure « Plan langues », de promouvoir la mobilité et d’encourager l’apprentissage des trois langues nationales ainsi que de l’anglais, auprès de différents publics, - demandeurs d’emploi, travailleurs, apprenants de l’IFAPME, rhétoriciens, ...

    L’objectif est bien de développer chez les Wallon(ne)s des compétences linguistiques leur permettant non seulement de s’ouvrir au monde, mais surtout de répondre aux besoins croissants du marché du travail en la matière.

    Dans ce cadre, plusieurs mesures ont été mises en œuvre, et notamment la plateforme d’autoapprentissage « Wallangues », qui permet à chaque Wallon(ne) de s’inscrire gratuitement via internet afin de suivre, à son propre rythme, des modules de formation en néerlandais, allemand, anglais et français, à tous les niveaux d’apprentissage souhaités: du débutant complet aux niveaux avancés.

    Complémentairement à l’assistance technicopédagogique en ligne offerte à tout utilisateur de la plateforme, le dispositif garantit la formation de tuteurs, amenés à encadrer les apprenants dans les espaces de connexion publique, tels certains centres de formation du FOREm et les espaces publics numériques.

    Lors de sa première connexion à la plateforme, l’apprenant est soumis à un test d’évaluation européen qui lui permet de situer son niveau de maîtrise de langue. Les résultats de cette évaluation permettent de générer automatiquement un parcours de formation individualisé, reprenant à la fois les volets de la compréhension à l’audition, à la lecture ainsi qu’à l’expression orale et écrite.

    Les thèmes d’apprentissage proposés relèvent en grande partie de la vie sociale et professionnelle et privilégient les mises en situation. Par ailleurs, pour les niveaux plus avancés d’apprentissage (de B1 « intermédiaire », à B2 « intermédiaire fort »), un onglet spécifique de la plateforme est entièrement consacré à la « langue des affaires » et exploite des sujets portant par exemple sur l’entretien d’embauche, le départ à la retraite, la flexibilité contractuelle, le management d’équipe, l’organisation d’une journée de formation, la présentation d’un bilan commercial, etc. En outre, pour l’apprentissage du néerlandais, des vidéos « métiers », liées à des secteurs professionnels clés, ont récemment été développées en collaboration avec le VDAB. Enfin, toujours sous cet onglet « langue des affaires », des leçons disponibles dans les 4 langues sont spécifiquement centrées sur la correspondance commerciale.

    Le FOREm développe, quant à lui, une offre de formation en langues importante, à destination des demandeurs d’emploi. Celle-ci porte notamment sur :
    - l’apprentissage des langues en lien avec les métiers. Il s’agit de modules de langues dispensés dans le cursus général des stagiaires en formation « métier » (par exemple métiers du bureau, mécaniciens éoliennes, chauffeurs poids lourds, logisticiens, etc.) ;
    - l’apprentissage spécifique, avec des modules de formation en langues dédiés, tels que ceux relatifs à la présentation à l’employeur, l’accueil front-desk, la gestion d’une entreprise virtuelle ;
    - enfin, les immersions en écoles de langue et les stages d’immersion linguistique en entreprises, en Flandre, ou pour l’apprentissage de l’anglais, à Malte et en Irlande et, depuis fin 2012, les stages en entreprises dans des pays émergents « BRIC » (Brésil, Russie, Inde, Chine). Ces stages BRIC permettent aux apprenants, après une préparation linguistique et culturelle en Wallonie, de s’immerger en entreprise dans l’un des pays ciblés. Ils bénéficient pour préparer leur projet de stage d’un accompagnement par un expert du FOREm, qui travaille lui-même en coopération avec un réseau de partenaires-opérateurs présents dans le pays d’accueil sur place.

    Enfin, je voudrais souligner le succès, ces dernières années, du dispositif « chèques-langues », géré par le FOREm et basé sur une aide financière pour les employeurs qui s’engagent pour l’amélioration des compétences linguistiques de leurs travailleurs.

    Dans le cadre de cette nouvelle législature, le Gouvernement wallon l’a récemment annoncé, le plan Marshall 4.0 qui sera opérationnalisé à partir de mi-2015, consacrera un axe d’action relatif à l’apprentissage des langues et à la mobilité, vecteurs d’insertion sur le marché de l’emploi. Les mesures financées devraient davantage être centrées sur les immersions en milieu professionnel, privilégiant une confrontation directe de l’apprenant avec le marché du travail.

    En ce qui concerne la concertation avec la Fédération Wallonie-Bruxelles, la recherche de synergies est prévue dans la méthodologie d’élaboration du Plan Marshall4 .0. Plus spécifiquement, des pistes de collaboration seront identifiées au travers des mesures de l’axe I du plan (« Capital humain »). Suite à la rencontre entre les Ministres de l’Enseignement en Fédération Wallonie-Bruxelles et le Gouvernement wallon, plusieurs réunions de travail sont programmées entre les différents cabinets ministériels concernés, afin de définir les contours d’une collaboration focalisée sur des mesures concrètes et ciblées.

    L’apprentissage des langues constitue un véritable levier pour l’emploi et participe pleinement à l’objectif de développement d’une société de la connaissance, via une offre de formation continue adaptée aux besoins du marché du travail. Ma volonté, ainsi que celle du Gouvernement wallon, est bien d’encourager et de renforcer l’efficience et la visibilité de ces mesures, afin de permettre à chacun(e) d’accéder durablement au marché de l’emploi et de progresser dans son parcours professionnel.