/

Le bilan des cellules de reconversion wallonnes

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2014
  • N° : 59 (2014-2015) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 28/11/2014
    • de KAPOMPOLE Joëlle
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de l'Emploi et de la Formation

    De nombreux citoyens s’interrogent sur les cellules de reconversion.

    Afin de clarifier le point de vue de la politique wallonne sur ces questions, j’aimerais demander à Madame la Ministre :
    - quel est le bilan de nos cellules de reconversion;
    - quel est le pourcentage des travailleurs licencié qui recouvre une activité professionnelle;
    - à l’issue de nouvelles formations effectuées par ces cellules, quel est le pourcentage effectif des travailleurs reconvertis ?

    Y a-t-il une synergie suffisante entre les métiers en pénuries et le travail de ces cellules de reconversion ?
  • Réponse du 23/12/2014
    • de TILLIEUX Eliane

    Initiées sous forme expérimentale depuis la fin des années 70, les cellules de reconversion ont été officialisées par le Décret du 29 janvier 2004 relatif au plan d’accompagnement des travailleurs, instaurant pour les travailleurs victimes d’un licenciement collectif un droit à cette forme particulière d’accompagnement.

    Le Décret prévoit la mise en place d’une cellule de reconversion lorsque les critères d’un licenciement collectif tels que définis par la Loi du 13 février 1998 et l’arrêté royal du 24 mai 1976 sont atteints, qu’il s’agisse d’une restructuration, d’une fermeture ou d’une faillite. Une révision du Décret en 2009, suite aux premiers effets de la crise financière, a établi le principe de prise en charge des licenciements collectifs de moins de 100 travailleurs dans 8 plateformes permanentes réparties sur le territoire wallon.

    À l’heure actuelle, il y 57 cellules de reconversion actives qui s’adressent à un public de 7196 travailleurs licenciés. 52 cellules sont gérées au départ des plateformes permanentes et les 5 cellules les plus importantes en nombre de travailleurs impactés disposent d’une implantation spécifique : Arcelor-Mittal (1686 travailleurs), Caterpilar (1399 travailleurs), Duferco-NMLK (752 travailleurs), Saint-Gobain Glass (327 travailleurs) et AGC Roux (210 travailleurs).

    En 2013, 66.5 % des travailleurs actifs (hors accès à la prépension, pension, maladie de longue durée…) ont retrouvé un emploi, dont plus de 60 % en contrat à durée indéterminée. Ce taux de réinsertion monte à plus de 78 % pour les employés qui disposent souvent de compétences plus facilement transposables d’une entreprise à l’autre.

    Il est difficile de distinguer parmi eux ceux qui ont retrouvé un emploi identique à celui qu’ils ont perdu, parfois dans un autre secteur d’activités, des travailleurs reconvertis à proprement parler, c'est-à-dire qui ont changé de métier ou d’orientation suite à leur passage en cellule de reconversion. Le FOREm qui coordonne le dispositif ne dispose, en effet, pas d’une base de données permettant ce niveau de précision. Toutefois, environ 30 % du public accompagné par les cellules de reconversion a suivi un module de formation pendant la durée de la cellule de reconversion.

    Les équipes des cellules de reconversion assurent une veille continue visant une meilleure orientation des travailleurs vers des secteurs porteurs. À cet effet, les équipes sont attentives à la mise à jour des métiers en pénurie, des fonctions critiques et des métiers en demande.

    Afin de présenter ces métiers aux travailleurs accompagnés, des activités collectives visant à articuler les métiers porteurs et les formations qui y donnent accès sont mises en place au sein des cellules de reconversion. Ces activités visent à expliquer ce qu’est un métier en pénurie/en demande, présenter les métiers en demande par secteur, quelles sont les compétences nécessaires pour les exercer, quels diplômes sont parfois nécessaires pour y accéder, quels types de contrat de travail sont généralement proposés, quels organismes de formation proposent des modules pour acquérir les compétences requises …

    Par ailleurs, ces activités sont adaptées en fonction du public qui y participe, en ciblant principalement les métiers qui correspondent aux qualifications et compétences des travailleurs, mais aussi en fonction des projets de reconversion individuels, identifiés lors des bilans professionnels.   

    Dans le prolongement de ces activités, des visites de centres de formation sont organisées. Le choix des centres de formation est effectué en tenant compte des intérêts exprimés par les travailleurs ayant participé aux activités sur les métiers en demande. Ces visites sont l’occasion de confronter la vision théorique d’un métier à la réalité d’un centre de formation.